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Vous en parlerez à votre cheval...

22 octobre 2010

Ciels métropolitains

Il est neuf heures, hier matin. Je descends dans le réseau suburbain, dans ces immenses galeries où jamais l'on ne voit la lumière du jour. Les murs sont blancs, les néons blafards, les visages anonymes et fatigués. Les grincements, les sifflements bercent les usagers usés, comme une chanson écoutée de trop nombreuses fois.

Il est neuf heures trente, hier matin. Je remonte les escaliers, boulevard Saint-Germain. Et le ciel bleu, froid, m'éblouit de son oeil souriant. L'air me réveille, me sort de ma torpeur, envoie valser tous ces lambeaux de métro et les arbres se découpent dans ce ciel bleu, froid, immaculé. C'est bientôt l'hiver, mais il fait beau, l'air est lumineux.

Il est bientôt vingt heures, hier soir. Je ressors du réseau souterrain, à l'endroit même où j'étais entrée le matin. Le ciel est presque noir, c'est la nuit, c'est l'hiver. Les voies de chemin de fer passent au-dessus des boulevards des maréchaux. Les colonnes sont éclairées de spots jaunes. Les phares des voitures, les lumières du tram, ne sont pas encore là: le feu est rouge. Personne. C'est désert, presque silencieux. Cela ne durera que quelques secondes. Mais le ciel est noir et vide. Ni nuages, ni étoiles. Rien. Pas même la lune.

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18 octobre 2010

Content pour rien

Des néons au milieu d'une foultitude d'instruments bizarres et brillants, des verres, des bouteilles, des tôles. N'étions-nous pas censées voir (écouter) de la musique de cour japonaise ?

orgue_a_bouche___petit_modele__refEn fait de musique de cour, nous avons eu un morceau interminable interprété à l'orgue à bouche, une espèce d'harmonica géant, au son beaucoup plus mélodieux. L'air joué m'a fait penser à un immense monochrome, et lorsqu'il s'acheva, je pus reprendre mon souffle, que j'avais retenu sans m'en rendre compte. C'était lent, très lent, un peu trop lent et répétitif. Monochrome, oui, c'est le mot je crois. Aussi, lorsque la musicienne recommença le même morceau, j'eus du mal à retenir un soupir d'exaspération. Mais la torture prit fin. Non, ne fit que commencer.

L'orchestre s'est mis en mouvement, ou plutôt, en stagnation. Une troupe d'astronautes, comme effrayés de toucher à leurs instruments. Mon sourire s'accentue lorsque je vois celui qui joue avec ses verres tourner la page de partition. J'ai l'impression qu'ils ont pris plaisir à s'environner d'un maximum d'instruments et d'outils en tout genre, en faisant le pari de s'en servir le moins possible. Un xylophone trône devant mes yeux, et ne servira que pour trois malheureuses notes. Au lieu d'exploiter leurs instruments, ils vont grappiller à droite à gauche, comme s'ils avaient peur de se donner complètement.

Photo0491

Je m'ennuie et ne comprends pas. L'absence d'un rythme perceptible à l'oreille de simples mortels me perd complètement. Je regarde le plafond, compte le nombre de sourdines du trombone à coulisse, observe l'altiste qui fait des trucs bizarres et cherche à deviner les musiciens que je ne vois pas. Et là, soudainement, le joueur de trombone pose son instrument et sort une plaque de rhodoïd. Ploc, un coup. Ploc, deux coup. Il tourne sa partition. Reprend son trombone. Change de sourdine. Une fois, deux fois. Pose le trombone, reprend le rhodoïd. Je commence à rire dans mon écharpe.

Lorsque c'est fini, j'applaudis mollement, tout en notant dans ma mémoire les trucs comiques de cette musique conceptuelle qui se prend trop au sérieux.

Cerise sur le gâteau : le grand échalas-bobo-parisien qui déambule à la fin devant les musiciens en les félicitant d'un « good! » bien franchouillard... Y en a vraiment qui n'ont peur de rien.

PS: ce morceau (par la compositrice de ce soir) de musique ne faisait pas partie du programme, mais est un bon exemple de ce que j'ai enduré (quoiqu'en plus rythmé et moins angoissant, je trouve...)

18 octobre 2010

Surprise

Ils sont en cinquième. Ils n'écoutent plus rien. Il reste deux minutes.

- Sortez une feuille. Donnez la définition de synonyme et d'antonyme, avec des exemples.

Aujourd'hui, je corrige. A. m'écrit:

"Synonyme et antonyme sont des contraires de même classe grammaticale."

En plus inquiétant, j'ai trouvé:

* "un synonyme son des mot qui ne s'ecrive pas de la même façon mes on le même sence"

* "exemple [de synonyme]: pourtant - nez en moin"

* "synonyme: c'est un mot qui a le même d'un mot qui na pas la même racine" (certes...)

* "synonyne: un mot qui ve dire la même chose mais ne s'écrit pas pareil"

Et je ne compte pas le nombre de "synonimes"...

17 octobre 2010

Dépression et documentation

Vendredi. On nous annonce que le prof de l'après-midi est absent. De francs sourires s'étalent soudain sur nos visages. À midi, nous serons en week-end.

Après avoir déjeuné avec J. et pris le thé pendant que Mimy dévorait ses makis, je redescends vers Odéon et la ligne 4. Direction : le CDI. J'ai tout l'après-midi de libre, rien à faire chez moi à part écouter le plic-ploc de la fuite et dormir. Si c'est pour passer le reste de la journée sur internet, autant que ce soit pour enregistrer des livres dans la base de données.

Lorsque j'arrive, j'apprends que mon collègue s'en va, mais que je suis libre de laisser le CDI ouvert autant qu'il me plaira. Des 6ème me demandent à quelle heure ça ferme. Ils ont étude à 17h30. Très bien, je serai là.

Le silence est encore plus présent que le lundi matin. Il y fait aussi froid que chez moi. Mais peu importe : je m'attèle à la tâche. Je finis mon rangement des romans. Je libère de la place pour le théâtre et la poésie. Lorsque je regarde ma montre, il est presque dix-huit heures... Ne pas terminer mon tri me demande un gros effort, mais je finis par reposer les Psaumes de Claudel et enfiler ma veste. En passant, je jette un œil aux inscrits du futur club BD et grimace légèrement : il n'y a guère que des 6ème et des 5ème. Moi qui voulais de la variété, c'est pas gagné.

Dehors, le ciel est gris et plombé. Le périphérique est encombré, comme toujours à cette heure-ci. Le ciel donne l'impression qu'il va dévorer la ville : il est lourd, lourd, très lourd, et pèse sur mon estomac. J'ai très envie de pleurer, d'un coup, je ne sais pas pourquoi. Je ne me sens pas bien,il fait froid.

Ce soir, après une longue conversation téléphonique avec la mother, je pleurerai longtemps, songeant douloureusement que ma sœur me manque, et que ce n'est pas dans une semaine que je veux la voir mais tout de suite, que mon père me manque, et que je ne suis pas sûre de pouvoir le revoir un jour comme je le voyais avant.

Finalement, c'est épuisée et sur le chapitre 2 de Harry Potter and the Chamber of Secrets que je m'endors, le nez bouché et les yeux rougis.

14 octobre 2010

Questionnaire filmique

Un film? Le choix est trop dur. Mais puisqu'il faut choisir je vais dire Robin des Bois ! Quelle version ? Mais toutes, voyons !

RH_MONTAGE

Une histoire d'amour? L'indémodable Coup de foudre à Notting Hill

Un sourire? Celui, traumatisant, du maître de cérémonie dans Cabaret

Un regard? Celui, pétillant, de Sean Connery

CIN__MONTAGE

Une voix? Allan Rickman

Un acteur? Fred Astaire

Une actrice? Nathalie Portman

Un début? Les vertes collines de la Comté

Une fin? Celle des Chansons d'amour

Un coup de théâtre? Scène finale, dans 8 femmes

Un générique? Celui d'Avril

Un plaisir coupable? Un film que tu devrais avoir honte d'aimer? La Tour Montparnasse infernale

Un film que tu es le seul à connaître? Robin des Bois avec Uma Thurman

Robin_Hood

Un fou rire? Bambino en arabe, dans OSS 117

Une mort? Celle du frère dans Slumdog millionnaire

Un duo d'acteur? Jean-Paul Belmodo et Alain Delon, dans Borsalino

Une réplique? « Le ciel est rouge ce matin : beaucoup de sang a coulé cette nuit. »

Un cinéaste/acteur détesté? Daniel Radcliff

Un cinéaste? Tim Burton

Une fusillade? Desperado

Une scène de combat ? Le duel dans Sherlock Holmes

Un traumatisme? Le suicide d'Anna Karenine

Un baiser? Cf « une fin »

Une chanson ? Emmenez-moi, de Charles Aznavour, dans C.R.A.Z.Y.

Un monstre? Un Nazgûl

Une petite larme? La fin de V pour Vendetta, peut-être...

Un personnage secondaire? Jack Sparrow n'était-il pas secondaire avant de faire le succès de Pirates des Caraïbes ?

Une danse? Le tango dans Take the lead

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13 octobre 2010

Je craque

Deux semaines que je dois parler de plus en plus fort pour couvrir le brouhaha de plus en plus insupportable de la classe. Deux semaines que je répète à tout va que je veux le silence. Deux semaines que je perds près de vingt minutes par cours à attendre le silence. Aujourd'hui, j'ai craqué.

A1 s'est levé une fois de trop. "Tu restes à la fin de l'heure, on va voir le principal ensemble." Ma voix claque, le silence tombe. L'élève, penaud, se tient coi jusqu'à la fin du cours.
N joue avec les trousses et se lève une fois de trop, lui aussi. "Tu te joindras à ton camarade pour l'entrevue avec le directeur." Réaction opposé: sa punition "injuste" l'énerve, et il le fera entendre jusqu'à la fin de l'heure.
A2, son voisin, ricane - sans doute à cause de la punition. Qu'à cela ne tienne, ils sont trois chez le directeur.
L'élève du premier rang - M.A. - m'épuise. Certes, il se prend des craies sur la tête, mais je ne peux voir derrière moi et tout ce que je sais, c'est qu'il est trop bruyant. Jusque-là, il a échappé à toute sanction, mais aujourd'hui, il viendra avec les autres voir le directeur.
Enfin, un cinquième, P.E., s'ajoute à cette petite liste.

Résultat des courses: trois quarts d'heure chez le principal à la fin du cours, de la copie à tout va, des menaces de conseil de discipline... Et moi qui voyais ces pauvres élèves se faire enguirlander, j'étais très mal pour eux. Du coup j'essayais quand même d'arrondir les angles, je me faisais un peu l'avocat du diable.

Des fois, je me dis que je suis trop gentille.

13 octobre 2010

Jour de grève

Le séminaire du matin avait été annulé, et je prenais mes aises dans mon appartement. J'avais rendez-vous avec une ancienne élève de cours particulier afin qu'elle me rende des livres, mais pas avant midi et demi.

A neuf heures, C*mplétude me tire du lit pour me demander si je veux donner un cours d'allemand au Plessis-Robinson. De ma voix pâteuse, je réclame qu'on enlève de suite cette commune et cette discipline de mon profil.

A onze heures, mon frère me textote qu'il doit être à Bastille vers une heure et demi: on peut se retrouver? Évidemment. Qu'il descende à Saint-Michel, j'y serai.

Je sors de chez moi. Jour de grève. 2/3 pour la 13 et 1/2 pour la 10, ça devrait le faire. Ligne 13 déserte, ou presque, c'est bon signe. Il y en a toutes les trois minutes, on voit à peine la différence. Duroc, ligne 10. Et là, je savais que j'aurais dû descendre à Montparnasse pour marcher jusqu'à Saint-Mich', je le savais. Dix minutes d'attente, quai bondé. C'est bizarre, parce que l'attente n'est pas beaucoup plus longue que d'habitude, mais la foule est dix fois plus dense. Il y a des mystères que l'on n'explique pas. Une voix annonce un délai de vingt minutes entre chaque rame. Ah oui, d'accord. Là c'est carrément plus long que d'habitude.

Bref, je finis par me retrouver à Saint-Michel, récupérer mes livres et retrouver mon frère. Nous avons trois quarts d'heures pour aller dans une petite rue derrière Bastille. Il me sort tout sourire que le blocus de son lycée a un avantage: il peut aller sur Paris pour prendre des cours de danse. Certes. (Et ses camarades qui pensaient qu'il se dévouait pour aller manifester!)

Le métro, pour aller à Bastille, ne me tente guère. Et à pied on y sera dans les temps. On casse la croûte devant Notre-Dame et on repart. Traversée de l'île de la Cité, puis de l'île Saint-Louis. On remonte le boulevard Henri-IV jusqu'à la place de la Bastille (avec son génie sur lequel il pleut des cordes dans Les Chansons d'amour), on prend la rue de la Roquette, toute mignonne, puis on cherche le passage Thiéré avant de déboucher sur un autre passage encore plus minuscule. Ce quartier est vraiment sympa.

J'abandonne mon adelphe au bout de la rue et repart, mais par un autre chemin. Je finirai bien par me retrouver. Rue Charonne. Rue du Faubourg-Saint-Antoine. Une avenue dont j'ai oublié le nom mais qui mène tout droit jusqu'à la gare d'Austerlitz. C'est là que j'ai repris le métro (avec la 10 bondée et la 13 déserte - cette inversion des proportions est déstabilisante).

Pour résumer: Saint-Michel - Notre-Dame - Saint-Louis - Bastille - Austerlitz. A pied. Pour ne pas prendre le métro, ou le moins possible. Et pour le plaisir de marcher sous le soleil de l'automne, dans l'air frais et limpide.

12 octobre 2010

Un poisson rouge dans le tram

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10 octobre 2010

Tricherie

Que les élèves n'apprennent pas, qu'ils n'écoutent pas en cours, c'est leur problème. S'il y a une chose que je ne supporte pas, c'est la tricherie: la tricherie est d'une lâcheté sans borne, on n'assume pas son manque de travail, et on prend le prof pour un imbécile!

C'est pourquoi je prends toujours soin de faire le plan de classe pendant le contrôle. Et quand deux voisines me sortent que pater, patris, m est de la "3ème mixte", et autres bizarreries identiques tout le long de la copie, je tique. Je compare précisément les deux copies. Point par point. Et je crois n'avoir jamais eu affaire à d'aussi mauvaises tricheuses! Même la note finale est identique!

Si on n'est même pas fichu de tricher intelligemment, on récolte un zéro, et dès l'heure suivante, sans préavis, on va en permanence refaire le contrôle, dont la note sera automatiquement divisée par deux.

Non mais!

10 octobre 2010

Arrangeant

Certains semblent n'avoir pas compris le principe des mots croisés...
Copie_latin_1

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