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Vous en parlerez à votre cheval...
18 octobre 2010

Content pour rien

Des néons au milieu d'une foultitude d'instruments bizarres et brillants, des verres, des bouteilles, des tôles. N'étions-nous pas censées voir (écouter) de la musique de cour japonaise ?

orgue_a_bouche___petit_modele__refEn fait de musique de cour, nous avons eu un morceau interminable interprété à l'orgue à bouche, une espèce d'harmonica géant, au son beaucoup plus mélodieux. L'air joué m'a fait penser à un immense monochrome, et lorsqu'il s'acheva, je pus reprendre mon souffle, que j'avais retenu sans m'en rendre compte. C'était lent, très lent, un peu trop lent et répétitif. Monochrome, oui, c'est le mot je crois. Aussi, lorsque la musicienne recommença le même morceau, j'eus du mal à retenir un soupir d'exaspération. Mais la torture prit fin. Non, ne fit que commencer.

L'orchestre s'est mis en mouvement, ou plutôt, en stagnation. Une troupe d'astronautes, comme effrayés de toucher à leurs instruments. Mon sourire s'accentue lorsque je vois celui qui joue avec ses verres tourner la page de partition. J'ai l'impression qu'ils ont pris plaisir à s'environner d'un maximum d'instruments et d'outils en tout genre, en faisant le pari de s'en servir le moins possible. Un xylophone trône devant mes yeux, et ne servira que pour trois malheureuses notes. Au lieu d'exploiter leurs instruments, ils vont grappiller à droite à gauche, comme s'ils avaient peur de se donner complètement.

Photo0491

Je m'ennuie et ne comprends pas. L'absence d'un rythme perceptible à l'oreille de simples mortels me perd complètement. Je regarde le plafond, compte le nombre de sourdines du trombone à coulisse, observe l'altiste qui fait des trucs bizarres et cherche à deviner les musiciens que je ne vois pas. Et là, soudainement, le joueur de trombone pose son instrument et sort une plaque de rhodoïd. Ploc, un coup. Ploc, deux coup. Il tourne sa partition. Reprend son trombone. Change de sourdine. Une fois, deux fois. Pose le trombone, reprend le rhodoïd. Je commence à rire dans mon écharpe.

Lorsque c'est fini, j'applaudis mollement, tout en notant dans ma mémoire les trucs comiques de cette musique conceptuelle qui se prend trop au sérieux.

Cerise sur le gâteau : le grand échalas-bobo-parisien qui déambule à la fin devant les musiciens en les félicitant d'un « good! » bien franchouillard... Y en a vraiment qui n'ont peur de rien.

PS: ce morceau (par la compositrice de ce soir) de musique ne faisait pas partie du programme, mais est un bon exemple de ce que j'ai enduré (quoiqu'en plus rythmé et moins angoissant, je trouve...)

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Commentaires
I
Oh mon Dieu! J'ai jeté un oeil au lien que tu a mis, mais n'ai pas pu rester longtemps... Et ça dure dix minutes!<br /> Ta comparaison aussi est très imagée. Ce qui est amusant, c'est que toutes les deux vous suggérez l'idée de mort (entre le suicide et la fin de vie...). ^^<br /> (Je n'ai pas osé le dire...)
M
Je pencherais plutôt par moment pour l'aspirateur en fin de vie, mais sinon, je comprends ta souffrance, déjà ressentie à l'écoute (l'entente - pas cordiale du tout) d'un Berio pour basson bassinant : http://www.youtube.com/watch?v=oT2dv4BLRi8 Le japonais n'a pas le monopole du space. <br /> (delest, vous n'en loupez pas une)
I
Les vagissements d'une otarie blessée... tu exagères un peu quand même! Mais l'image a le mérite d'être très expressive ^^
Y
Oh, by the way, et si tu n'y es pas déjà allée, intéressée par une virée pour voir l'expo le "trésor des médicis" au musée Mayol ?
Y
On croirait les vagissements d'une otarie blessée à mort... Je crois que tu viens d'inventer une nouvelle manière de se suicider...
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