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Vous en parlerez à votre cheval...
31 décembre 2011

Oh my God !

Me fiant au titre, je ne suis allée voir ce film que parce que le reste ne me tentait pas. Au moins, ça avait l’air amusant, divertissant, distrayant. Et ça, pour sûr, ça l’était. Entre rire et sourire, une petite larme d’émotion à un moment ou à un autre (je suis une vraie madeleine, et en général une spectatrice pas trop difficile). On ressort de ce film de bonne humeur. Mais ce film n’est pas seulement une comédie sentimentale facile et sans scénario comme la traduction du titre nous donne envie de le croire, et le cœur du sujet n’est pas la création du vibromasseur, comme nous donne aussi envie de le croire la traduction du titre. C’est en tout cas l’impression que j’ai eue.

Oh my God !

Pour comprendre où je veux en venir, il suffit de lire le titre orignal : Hysteria. Je me demande ce qui a empêché les producteurs d’opter pour un titre bêtement traduit ou même pour un titre pas traduit du tout. Parce que le jeu de mot vaseux de notre titre français n’est pas hyper attirant, je trouve. Ceux qui cherchent des films un minimum intéressant risquent de passer à côté, et ceux qui sont en quête de films à l’humour bien lourd seront déçus.

Parce que l’humour ici est léger, et sert un propos des plus louables. On parle ici d’une date-clef dans l’histoire de l’émancipation des femmes, de celle où l’on cessa de diagnostiquer cette mystérieuse maladie qu’était l’hystérie. Le film se passe à un moment où plusieurs révolutions ont lieu : la médecine commence à évoluer – on se lave les mains, on prône l’hygiène plutôt que les saignées – les suffragettes sont en pleine ébullition. Et à côté de ça, les petits bourgeois encroûtés dans leurs préjugés et guindés par leur bonnes mœurs refusent de voir leur monde changer – il est vrai qu’il est plus facile de rejeter tous les maux sur la Femme, alors soignée pour hystérie, et si elle finit devant le juge, elle risque sanatorium et hystérectomie.

Comme ce film parle des femmes, forcément, la galerie de personnages féminins est impressionnante. Ça change de ces films où l’on a un personnage féminin dans le rôle de la cruche, un autre dans un rôle vaguement secondaire et c’est tout. Même si les rôles principaux sont tenus par des hommes, on a suffisamment de femmes pour en faire un film équilibré, et le personnage de Charlotte pèse lourd. Elle est admirable, elle qui se débat pour sortir de sa condition, n’a que faire du qu’en-dira-t-on et fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire bouger les choses.

En quelques mots : un film plus sérieux qu’il n’en a l’air, bien plus intéressant que le titre nous le laisse penser, mais qui reste amusant et drôle, léger après les repas trop lourds de Noël et du Nouvel An.

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26 décembre 2011

La première fois que j’ai vu ce film, j’étais

La première fois que j’ai vu ce film, j’étais dans l’avion et je partais pour le Canada. Quand il était sorti au cinéma, j’avais eu très envie d’aller le voir (voix de Johnny Depp et tout ça), mais cela ne s’était pas fait pour d’obscures raisons de temps qui passe trop vite et autres excuses du même acabit. J’ai donc découvert ce film en VF (j’ai beau comprendre l’anglais, regarder un film d’animation sans sous-titre, c’est trop me demander), sur un écran minuscule et avec une qualité d’image déplorable. Pourtant, j’avais bien aimé l’histoire.

Rango

Aussi, dès que j’ai pu, je me suis procuré le DVD, et la semaine dernière, j’ai pu le revoir sur grand écran, avec toute la qualité d’image et de son, et surtout, en VO. Et j’ai encore plus aimé. Et pour cause : le scénario est classique mais présente de petits clins d’œil « méta-référentiels » comme je les aime tant, des questions existentielles, des références à la pelle, des personnages hauts en couleurs, une véritable intrigue, de l’action… bref, tout ce qu’il faut pour faire un bon film. Et une bande originale excellente, bien sûr.

Les images sont superbes, paysages de désert, ciels immenses, les décors sont très beaux, ville perdue et en train de sombrer, la route, les personnages ont de véritable « gueules », ils ne sont pas beaux, sont même effrayants ou dégoûtants, et c’est ce qui fait leur charme. Et l’histoire du lézard qui ne sait pas qui il est mais doit construire son propre personnage, pour trouver son identité, est vraiment bien. Compliquée, mais c’est ce qui fait tout son intérêt. Ce film est un véritable conte philosophique, ou plutôt, western philosophique, avec ses réflexions sur la foi, la croyance, l’identité, l’espoir, le bien et le mal, le progrès, le rituel et tant d’autres thèmes prisés des professeurs de philosophie.

Rango, c’est plus qu’un film pour enfant.

15 décembre 2011

Sophocle, c'est Rock !

Profitant d'une invitation impromptue au théâtre, j'ai eu le plaisir de voir, en compagnie de ma chère Cécile, Antigone de Sophocle. Au début, j'ai un peu traîné les pieds : c'était à Nanterre, donc loin et pas pratique d'accès, ça commençait à 21h, donc finissait tard, et j'ai encore plein de projets à rendre. Et puis, finalement, je me suis un peu forcé la main, Cécile a été patiente et conciliante - une véritable déesse de la patience pour le coup - et j'ai pu oublier ma journée toute pourrie en assistant à une pièce de Sophocle.

D'ordinaire, je ne suis pas une fanatique des tragiques antiques. Je les trouve lourds et complètement déprimants. Mais en fait, je pense que ce qui est lourd dans la tragédie antique, c'est d'un, la traduction, de deux, la mise en scène. Or cette mise en scène, fort décriée d'après ce que j'ai pu voir sur les quelques fragments d'articles que j'ai lu, était plutôt pas mal. Le seul gros hic, c'était les acteurs. Diction trop hachée, un manque de naturel à faire hurler. C'était assez crispant. Antigone emporte la palme, je pense, et c'est bien dommage, pour une héroïne éponyme !

antigone

Pour le reste, je retiendrai deux points vraiment bons. Le premier, c'était l'adaptation rock mystique du chœur. Pourtant, je ne suis pas fan de rock, loin s'en faut, et j'ai une tendance assez impulsive à me boucher les oreilles quand le son devient trop fort. Mais hier, j'ai laissé ce privilège à la grand-mère assise devant moi. De mon côté, j'ai observé d'un œil d'abord incrédule et presque amusé puis d'un regard conquis cette mise en musique, en scène et en paroles du chœur antique. Le chœur, trace de la filiation du théâtre au culte de Dionysos, est trop souvent occulté, minoré ou – plus grave – massacré (c'est du moins l'impression que j'ai eu dans les quelques représentations que j'ai vues au cours de ma courte vie). Ici, il retrouve sa place de narrateur, il chante les émotions avec ses tripes pour les faire ressortir en pleine lumière. Seul hic : Bertrand Cantat, qui devait tenir ce rôle, souffrait d'une extinction de voix. Nous avons donc eu droit au play back.

Et le deuxième point, sans doute le meilleur, et de loin : la traduction. Pour la première fois de ma vie, j'ai eu l'impression que le texte de Sophocle était beau. Pourtant, à traduire c'est un cauchemar, et la beauté des textes de Sophocle n'était pour moi que théorique – c'est un classique, donc c'est forcément beau. Et là, même dit par de mauvais acteurs, la beauté des mots frappait. Un texte poétique, puissant, profond et extrêmement moderne dans beaucoup de ses propos. Un pièce qui fait réfléchir sur la loi, le pouvoir et l'orgueil (ὕϐρις, mon amie) avec une force mélodique indéniable.

En fin de compte, je suis sincèrement ravie d'avoir eu l'occasion de voir cette pièce. Je vous laisse donc avec Dionysos, une des chansons présentes dans la pièce (et donc sur le dernier album de Bertrand Cantat, si j'ai tout compris).

Antigone de Sophocle, mise en scène de Wajdi Mouawa, traduction de Robert Davreu.

14 décembre 2011

Veille

Ceux qui me connaissent savent que je suis extrêmement butée quand je m'y mets, et qu'il m'arrive régulièrement d'avoir des œillères. J'ai des principes. C'est tout. Et deux de mes plus grands principes, devenus une hygiène de vie dans mon cas, sont : premièrement, ne pas me tenir informée de ce qui se passe dans le monde, ou plutôt, ne pas lire/écouter/regarder les informations/actualités, et deuxièmement, n'être inscrite sur aucun réseau social*.

Dit comme ça, ça paraît bête. Je vous l'accorde. Mais savoir qu'il y a eu des morts à tel endroit, qu'untel a truqué les élections ailleurs, que la bourse a des problèmes, que telle boite ferme ou que telle autre est dans la mouise : merci, ça ne changera pas mon quotidien. Tout au plus, ces informations distilleront en moi un fond d'angoisse, de mal-être et de mauvaise humeur. On pourra m'accuser d'être sans cœur ou que sais-je, mais est-ce de ma faute si l'image d'un enfant frappé de malnutrition ne m'émeut plus ? Depuis que je suis petite, tous les ans, à la même saison, je vois ces photos. Et désormais, comme les "grands", je détourne le regard, mal à l'aise, et passe mon chemin. A force d'entendre et de croiser des mendiants tous les jours dans le métro, je ne les vois plus. Ils font partie du quotidien. Et ça me suffit.

Pas besoin d'un journaliste pour m’asséner un coup de matraque supplémentaire en m'annonçant une fusillade dans un pays voisin : il se passe la même chose à la puissance dix dans d'autres pays du monde, tous les jours, et on n'en parle pas pour autant. Alors si c'est pour créer un vent d'angoisse et de panique sur la populace, je préfère passer mon chemin. Commençons par nous occuper de nos problèmes avant de regarder ce qui se passe plus loin. C'est égoïste. Mais ne me faites pas croire que la société aujourd'hui n'est qu'altruisme. Je vous rirai au nez.

Je suis une autruche. Et alors ?

Quant aux réseaux sociaux, c'est niet. Je ne peux pas. Ce serait contre ma religion si j'en avais une. J'ai essayé, un jour. Ça a duré trente minutes, sous un faux nom avec une fausse date de naissance. Depuis, plus rien. Que mon blog, mais la blogosphère n'est pas considérée comme un réseau social. Et le blog ne limite pas le nombre de caractères : ainsi, pas de condensé-macéré de pseudo-culture ou d'opinion trop courte pour pouvoir être prise au sérieux. Même si on peut désormais « liker » sur les blogs, j'ai prix soin de retirer tout logo étranger de cette page, et que seuls les commentaires sont permis. (Attention, je ne dis pas que ce que j'écris est de la haute littérature, qu'il n'y a pas de citations hors contexte ou que mon propos est suffisamment profond pour être pris au sérieux ; il y a des gens qui font ça très bien. Moi pas.)

Je ne méprise pas ceux qui utilisent tout ça. Non. Mais là où ça commence à m'énerver, c'est quand on en fait une obligation. Et c'est que j'arrive au cœur de mon sujet (enfin, me direz-vous). Ce matin, en cours de veille, on a lu des journaux. Cool ! Et on a fait une mini-revue de presse, à l'arrache. Et après, on a creusé l'affaire Areva. Puis on a eu pour exercice de constituer un dossier de veille sur les principaux acteurs de l'affaire. Et, deuxième exercice, étudier l'évolution de l'utilisation des réseaux sociaux par les politiques.

Donc concrètement, suivre les flux RSS du gouvernement, des syndicats et d'Areva (dont je n'ai absolument rien à faire), puis s'inscrire à des réseaux sociaux pour avoir accès à l'information pour le deuxième sujet. Là, j'ai clairement dit à la prof que c'était hors de question. Je ne m'inscrirai pas sur les réseaux sociaux. Ça, je ne peux pas.

Cet article est décousu, j'en suis navré. Il ne va pas au fond des choses, navrée encore. Mais je voulais juste faire passer la frustration et l'énervement intenses que m'a procurés cette journée.

Sur ce, l'autruche vous salue !

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11 décembre 2011

Lumière matinale

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6 décembre 2011

Réveil douloureux

J'ai passé ma journée d'hier à relier Momos, Athéna, Phobos, Arès, Alecto ou Lêto à leurs parents, puis à leurs attributs puis à leurs autres relations. Je voyais danser des dieux et des déesses devant mes yeux. La dead-line était minuit. J'ai envoyé le tout à deux heures passées.

Dans mon rapport, j'ai parlé de viol et d'adultère, d'Hermaphrodite qui ne rentrait pas dans mon modèle, d'Hercule que je considérais comme mortel et de Psyché que je voyais comme une déesse, j'ai expliqué ce qu'étaient les Hécatonchires et les Cyclopes, l'égide et la marotte.

Et quand j'ai eu terminé, je n'avais plus la moindre envie de dormir. Alors j'ai fouillé dans mes scans de mangas, et j'ai découvert une perle, qui m'a collé un sourire niais au visage. Eh oui, je souris niaisement même à quatre heures du matin. Mon sourire s'est quelque peu crispé quand j'ai vu l'heure.

Une fois dans l'obscurité, j'ai repensé au dîner, à son air bouffi, à sa solitude, au blanc qui a suivi mon refus. J'ai eu mal pour lui, et je me sens coupable. Je ne devrais pas. C'est ce qu'il cherchait après tout. Mais je n'y peux rien, c'est plus fort que moi : il faut toujours que je m'inquiète pour les autres.

J'ai les yeux bouffis, et les membres endoloris. J'ai dormi trois heures et mon cours ce soir finit à vingt... J'ai envie de me recoucher.

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