Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vous en parlerez à votre cheval...
linguistique
30 mars 2011

Inertie

Trois jours que je regarde mes schémas dans le blanc des yeux. Trois jours que j'essaye de rédiger ce cours dont je ne vois pas l'intérêt. J'ai appris des choses, certes, mais "what's the point ?" - je ne comprends pas où le prof veut en venir. Rédiger une prise de notes, pourquoi pas, quand on a compris l'enjeu, quand on a une vrai problématique et qu'on peut répondre à une ou plusieurs questions de départ. Le problème, là, c'est que sans question de départ, je suis un peu dans le brouillard.

topologie1

On me parle de concomitance, puis de mouvement évolutif, de dynamique, de cinématique. Je patauge. Pas tant à cuase des termes employés - avoir fait du grec est chose fort utile - mais à cause de ce pseudo-plan qui n'en finit pas d'ajouter des petits 1 petits a et ne voit jamais le 2 ou le b qui est censé suivre. C'est vertigineux. J'en suis à sept niveaux de sous-titres, et ne sais plus quoi inventer comme numérotation pour m'y retrouver. J'ai été jusqu'à invoquer l'alpha et le gamma.

cat_gorisation

Schéma énonciatif, je gère : on l'a tellement traité et retraité en linguistique latine l'an dernier, lorsqu'on a fait un cours - très intéressant au demeurant - sur la déixis, que je me paye même le luxe d'une parenthèse sur hic, iste, ille ! Et pourquoi pas, tant qu'on y est, ajouter un mot sur les trois démonstratifs coréens, qui, je suppose, on le même rôle ? Autant que ma culture serve. Puisque la fin de ce cours risque d'être assez chétive, autant donner de la consistance au début.

sch_me

Je suis censée mettre un point final à ce cours cette nuit. Autant vous dire que je risque fort de poster un magnifique article d'ici peu sur le dernier K-drama que j'ai regardé...

PS: ils sont beaux mes schémas, n'est-ce pas?

Publicité
28 mars 2011

Expérience

Il était une fois, au fin fond d'un immense empire du centre de l'Europe, un monarque illuminé et un peu fou. Ce monarque, que nous prénommeront Ulrich pour plus de facilité, se posait beaucoup de questions existentielles. Parmi ces questions, il y en avait une en particulier qui le taraudait jour et nuit.

Quelle est la langue naturelle de l'être humain ? Il est bien connu que nous parlons la langue que nous apprend notre mère - ou à la limite, notre nourrice, dans le milieu de notre Prince. Mais si l'enfant n'a aucune influence, quelle langue parlera-t-il ?

Afin de répondre à cette interrogation douloureuse, Ulrich décida de mettre au point une expérience. Il choisit parmi ces fidèles sujets une vingtaine de nourrissons. Il les isola. Il élut quelques nourrices, afin que ces bébés bénéficient des meilleurs soins, mais avec pour consigne le silence absolu. Il ne fallait en aucun cas leur parler. Ainsi, il pourrait observer la langue qu'ils parleraient entre eux.

Résultat : non seulement ces enfants ne surent jamais parler, mais encore ils moururent tous très vite.

Conclusion (de la prof) : le langage fait de nous des êtres humains en cela que nous ne sommes humains qu'en relation avec d'autres humains. Autrement dit, sans langage et sans communication, pas d'humanité et une vie limitée, voire inexistante.

PS : cette expérience est véridique. On apprend des choses intéressantes à la fac !

20 février 2011

한글

Ça y est, elle a complètement craqué, allez-vous penser.

Mais non, je n'ai fait qu'acheter un manuel de coréen chez G*bert. Parce que je finis toujours par me demander comment fonctionne une langue. A fortiori quand elle n'est pas indo-européenne. Alors quand j'ai appris que le coréen était de la même famille que le turc et le hongrois, je n'ai pas pu résister.

9782915255492FS

Une langue asiatique certes, mais qui n'a rien à voir avec le chinois. Une langue qui a un alphabet de vingt-quatre lettres, c'est déjà un bon point, non? Certes, ils utilisent encore les caractères chinois, mais tout le monde ne peut pas les lire là-bas. Ils sont réservés à une élite intellectuelle, d'après ce que j'ai compris.

Et sur cet alphabet (parce que l'histoire des écritures est au moins aussi passionnante que celle des langues), j'ai lu ici quelque chose de très intéressant:

«[Le Hangeul (nom de l'alphabet coréen)] présente la particularité unique d´avoir été créé de toutes pièces et de façon rationnelle au 15ème siècle de notre ère à l´initiative du roi Sejong (…).

Les 14 consonnes et 10 voyelles qui constituent cet alphabet reproduisent avec une rare exactitude tous les sons de la langue coréenne. Les consonnes représentent graphiquement la position des organes phonatoires (…).

En revanche les voyelles trouvent leur origine dans les principes cosmiques de la philosophie taoïste. Elles sont en effet des combinaisons des trois éléments de base : le point (.), pour le ciel; le trait horizontal (_), pour la terre; le trait vertical (|), pour l’homme. »

Korean_Hangul

Comme tout système linguistique, il a une signification politique très importante, puisque le roi Sejong a vu les grands du royaume s'opposer à ce progrès, synonyme de démocratisation de la culture. Alphabet tellement lourd de symbole qu'il a été interdit lors de l'occupation japonaise, et qu'aujourd'hui le 4 octobre – cet alphabet a été promulgué le 4 octobre 1446 par Sejong – est jour de fête nationale en Corée*.

Prochaine étape : trouver une vraie grammaire du coréen, parce que ce manuel n'est pas assez complet. Et surtout, il n'est pas organisé de façon assez rigoureuse.

* Alors la Fête Nationale a une date indéterminée, puisque les sites se contredisent tous les uns les autres. A priori ce serait plutôt le 15 août, jour de la libération. Mais la Fête du Hangeul existe vraiment (le 4 ou le 9 octobre selon les sources).

NB : le titre de cet article se transcrit « hangeul »

22 janvier 2011

Virgin snow

Troisième de la série « je passe mes soirées à regarder des films coréens », une comédie sentimentale. Trop lente, trop de guimauve. Mais je l'ai regardée jusqu'au bout.

001

Intérêt du film (parce qu'il y a toujours un intérêt, outre Lee Jun-Ki): c'est l'histoire d'un Coréen qui débarque au Japon. Coup de foudre interculturel, et barrière de la langue. C'est assez amusant de voir l'expression de cette diversité linguistique, alors que pour nous, toutes ces langues « c'est du chinois ». Pour tout vous dire, je n'étais pas peu fière, à la fin du film, de pouvoir distinguer le coréen du japonais, à l'oreille. De toute manière, ces langues n'ont rien à voir, puisque le japonais est un isolat. Mais ce n'est pas quelque chose à laquelle on pense tous les jours.

Je pense que cet article va achever de me faire passer pour folle. Non seulement je passe mes nuits à regarder des films plus ou moins douteux, mais en plus j'y trouve un intérêt linguistique et grammatical!

27 octobre 2010

Beauté et mystère de la grammaire

Au début, c'est une comptine, un rythme que l'on intègre en chantant, un rythme lent comme les battements de mon cœur ou plus rapide, si je me précipite. On conjugue, puis on décline, naturellement, on récite dans une régularité parfaite. On guette la forme qui ne sera pas exception. On recherche sa forme idéale, qui se décompose parfaitement : radical – la racine, l'origine, l'ancêtre du mot qui lui donne tout son sens, celui sur lequel on peut raconter des histoires et grâce auquel toutes les branches de l'arbre généalogique se remplissent ; suffixe – la béquille, la baguette magique qui modifie légèrement le sens du mot, lui donne un aspect différent, qui a le pouvoir de rendre un verbe au passé, de l'envoyer dans l'oubli, ou au contraire, de l'expédier dans le futur, dans le « pas encore accompli », et s'il est conditionnel, il se fera souhait et espérance ; terminaison – ruban dans la coiffure, rideau dans une pièce, ornementation ultime, qui parachève la forme et la rend complète.

Décliner, conjuguer, comme on respire ou comme on fredonne « Au clair de la lune » ou comme on récite un « Notre Père ». Naturellement, sans forcément comprendre. Puis vient le moment où les formes se recoupent, on voit l'accusatif en -m, on admire ces similitudes, on s'extasie devant l'économie de moyens mise en œuvre – ou plutôt devant cette régularisation forcée. On couve le paradigme du verbe être d'un œil d'antiquaire, avec ses reliquats d'indo-européen, on finit par l'aimer ce verbe irrégulier. On élargit notre vision, on se fait comparatiste, on déniche des similitudes où l'on n'aurait rien vu avant.

Puis, moment ultime de l'utilisation de toute cette beauté mathématique, mise en pratique. Devant le mystère d'un texte, l'analyse fuse, on réfléchit à peine, on souligne, encadre, entoure, gribouille le texte, jusqu'à ce qu'il rappelle les tableaux de Pollock. C'est une énigme que l'on doit résoudre, un code secret que l'on doit déchiffrer. Le sens apparaît peu à peu, la lumière se fait. La beauté du texte nous éblouit, et la traduction reste imparfaite, insatisfaisante, frustrante. Mais on a vu la construction parfaite du texte, on a vu sa grammaire, sa logique interne, sa colonne vertébrale et toutes ses articulations. On l'a admiré et son éclat nous a été offert le temps d'une analyse.

Publicité
6 juin 2010

Révisions

Depuis hier, j'ai recopié 13 copies doubles dans un cahier, et je n'en suis qu'à la moitié de ce que je dois faire. C'est pour demain. C'est ainsi que je révise. Mon pouce et mon majeur me font souffrir: il faut dire que ça fait bien longtemps que je n'ai pas tant écrit.
Si copier les exemples en tagalog, coréen, inuktitut, nahuatl et autres langues bizarres a quelque chose d'exotique et amusant, voir que les professeurs ont passé un mois à vous parler des quatre types de langues selon Schlegel, Schleicher puis Greenberg, nous assommant avec des noms différents qui désignent fondamentalement la même chose est tout de suite moins rigolo.
Pour la peine, voici un exemple de langue polysynthétique:

Utaqqiguvinga aullaqatiginiaqpagit.
(Si tu m'attends, je partirai avec toi.)

6 janvier 2007

Étymologie

fleur_coquelico

Aujourd'hui, j'ai découvert grâce à mon grand-oncle l'origine du mot coquelicot. Voilà un bien joli mot, qui se dit en provençal 'gaugaline' (je ne sais comment cela s'écrit), 'gau' signifiant 'coq' et 'galine' 'poule'. Ayant jeté un oeil dans son Littré, il nous apprend que ce mot n'est que la déformation de l'onomatopée cocorico, ce nom ayant été donné à la fleur par analogie à la crête de l'animal... Amusant, isn't it?

16 octobre 2006

Philolexie: vocabulaire

-anuptaphobie: peur de rester célibataire
-éthylophobie: peur de l'alcool
-pléthophobie: peur des excès
-diétophobie: peur des régimes alimentaires
-vadite retro: pluriel de "vade retro" (je précise pour les non-latinistes)
-ailurophobie: peur des chats (Ma Dame-Oiselle est une panthère...)
-galéphobie: peur des chats, aussi, mais galê en grec signifie "belette"
-alektorophobie: peur des poulets
-cynophobie: peur des chiens
-khéléniphobie: peur des tortues (!)
-cachophobie: peur du rire (à ne pas confondre avec cacophobie: peur du laid)
-dicophobie: peur des dictionnaires
-atramantophobie: peur de l'encre et des encriers
-molubdotémophobie: peur des taille-crayons (!!!)
-procrastinate: qui repousse tout au lendemain
-tintinophile: fanatique de Tintin (il existe des tintinophobes également!)
-bédéphobie: peur des bandes dessinées
-apotemnophobie: peur des gens amputés
-tudiculaphobie: peur des touilleurs de cocktail
-atychiphobie: peur de l'échec
-borbophobie: peur des gargouillements
-tierce (heure canoniale): 9h du matin
-idiosymcrasie: "tempérament personnel à qn" (Robert)
-topoï: pluriel de topos, "lei en grec", "lieu commun" en français
-hexamètres dactyliques, trochées, spondées: termes de métrique latine
Les deux mots inventés sont: philolexi(qu)e - qui aime les mots - et lexicide - tueur de mots.

Toutes les phobies son répertoriées sur ce site (découvert sur un blog).

14 octobre 2006

Philolexie

criIl y a un an, nous étions un groupe de folles plus ou moins anuptaphobes. On peut dire que que l'éthylophobie et la pléthophobie étaient bien éloignées de nous; nous étions plutôt diétophobes. Vadite retro ailurophobes, galéphobes, alektorophobes, cynophobes et autres khéléniphobes! Animaux plus ou moins bien domestiqués, nous ne sommes pas de discrets cachophobes. Au CDI, loin de nous vils dicophobes, atramantophobes et molubdotémophobes! Car nous ne lésinons pas sur les moyens pour travailler... cependant, parmi nous se dissimulent d'invétérés procrastinates, et ceux-ci ne sont pas près de plier bagages. Quelques tintinophiles, en ancun cas bédéphobes, persistent et signent. Nous comptons également une apotemnophobe, ainsi qu'une personne qui ne risque pas la tudiculaphobie! Cette année, en hypokhâgne (ou hypocharte, en ce qui concerne notre canidé préféré), nous sommes vaccinés contre l'atychiphobie. Et avant l'heure des repas, les borbophobes sont à des lieues, ayant fui déjà depuis tierce (heure canoniale). Chez nous, nous parlons d'idiosyncrasie, de topoï, de prosodie, de sémantique, de syntaxe, de Kant, d'hexamètres dactyliques, de trochées, de spondées...

Vous, ô lecteurs philolexiques, essayez donc de trouver le sens de tous ces mots; seuls d'eux d'entre eux n'existent pas... vivent les mots! Mal mort aux lexicides!

PS: dommage que la philosophobie n'existe pas; si elle comptait parmi les pages de notre bien aimé Robert, sûre que je serais philosophobe!

19 septembre 2006

Amande amère...

amandesAmer... "que je sois aimée". N'est-ce pas étrange? Ce souhait empli de désillusion et d'un espoir qui semble vain trouve en latin son entière signification: amer...

Si je continue à jouer sur les mots, je peux aller jusqu'à dire qu'amanda signifie exactement "devant être aimée"... Que de possibilités offre ce fabuleux verbe latin, amo!

(Il ne s'agit en aucune façon d'étymologies véritables, mais simplement de jeu sur les mots... Pour savoir le fin mot de l'histoire, rendez-vous dans le dictionnaire approprié. J'y ai personnellement jeté un coup d'oeil, mais la vérité est beaucoup moins poétique...)

Publicité
<< < 1 2 3
Derniers commentaires
Publicité
Archives
Publicité