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Vous en parlerez à votre cheval...
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8 octobre 2011

Bain de bulles [3]

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Titre : Garulfo, vol. 1 "De mares en châteaux"

Scénario : Alain Ayroles
Dessin : Bruno Maïorana
Couleurs : Thierry Leprévost

Éditeur : Delcourt, collection "Terres de légendes" (1995*)

Statut pour le club BD : accepté

Garulfo est une grenouille. Et il se plaint de la nature qui est mal faite : pourquoi unE grenouille, alors qu'il est mâle ? Il est épris du genre humain et rêve de devenir homme. Il tente le baiser à la princesse (pas commode), mais sans résultat. Alors, après une dispute avec son ami Fulbert le canard, il part en quête d'une fée qui pourrait lui jeter un sort. C'est finalement avec une sorcière qu'il fait un pacte, et le voilà prince, à la recherche d'une princesse à épouser, pour rendre le charme permanent.

Mais Garulfo a beau avoir l'enveloppe d'un prince, il est naïf et a gardé son regard de la grenouille qui n'est jamais sortie de son marais. Il fuit les hommes "méchants" et s'attache au simple paysan qui lui avait sauvé la vie en pêchant le brochet qui s'apprêtait à le dévorer la veille. Il découvre peu à peu la vraie nature de l'homme. Le tout est servi par des dialogues hilarants, plein de références et de tournures désuettes. Les contes de fées ne sont jamais loin.

"Ô dieux chagrins qui m'affublâtes de cette squameuse enveloppe, j'irai contre vos édits, car dussé-je franchir mille lieues, dussé-je vaincre mille périls, dussé-je pour cela perdre mon âme... je serai un homme !" Discours jouissif, dans la bouche d'une grenouille, n'est-ce pas ?

* OK, c'est vieux, mais c'est un classique et c'est génialement bien. Et avec un peu de chance je leur trouverai en occasion s'ils en veulent ! (Il m'ont bien réclamé du Marion Duval...)

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7 octobre 2011

Bain de bulles [2]

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Titre : Les Lumières de la France, vol. 1 "La Comtesse Eponyme"

Scénario et dessin : Joann Sfar
Couleurs : Walter

Éditeur : Dargaud (2011)

Statut pour le club BD : refusé
[cause : trop de Q et de mots crus]

J'ai craqué quand j'ai lu la quatrième de couverture : quatre cases extraites du livre. Un homme en chemise de nuit, cheveux longs, très XVIIIe, qui déclare "Je dois écrire". Sa tendre épouse lui répond "Soit." d'un air un peu blasé, avant de s'enquérir "Qu'écrivez-vous mon ami ?". Et lui de répondre : "Un pamphlet contre l'esclavage ! J'ai vu au port de Bordeleau la réalité du commerce triangulaire. C'est ignoble et ça me révolte et je me dois de dire au monde que tout ça est inacceptable ! Qu'importe leur couleur, les nègres sont des hommes. Figurez-vous qu'on m'a fait voir un enfant qu'ils ont retrouvé au fond d'un navire ! Il était presque semblable à nous ! Quel scandale ! Je vais... je vais...

- Affranchir cet enfant ?

- Non ! Je vais écrire !"

Et je dois dire que cette entrée en matière, cette irrévérence pour un homme que l'on jurerait être Voltaire ou un de ses semblabes, m'a ôté toute retenue : je voulais en savoir plus.

Une fois dans le volume, malheureusement ou non, c'est beaucoup plus cru, le vocabulaire est choisi en ce sens. La comptesse a le feu au cul et philosophe sur les "chose concrètes" ("Si j'avais pour ambition, écrit-elle, d'attirer l'attention des hommes et d'élever leur connaissance du sexe qui est mien, j'écrirai sur mon cul"), pendant que son philosophe de mari rêve d'écrire pour révolutionner le monde. Malgré tout, certains passages sont impayables, et tout du long ressurgit sans cesse la philosophie. Questions de races, de religion, de philosophie même. Toute cette profondeur de réflexion propre à Joann Sfar. Et son trait torturé, qui rend ses personnages beaux malgré leur laideur. Je ne sais pas si c'est très clair, mais je ne parviens pas à dire mieux.

6 octobre 2011

Bain de bulles [1]

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Titre : Les Peuples oubliés (oneshot)

Scénario : Julien Bertaux
Dessin et couleurs : Lilian Coquillaud

Éditeur : Paquet - collection Bao (2011)

Statut pour le club BD : refusé
[cause : trop bizarre, scènes explicites]

L'histoire est très étrange, et j'ai mis pas mal de temps à comprendre ce qui se passait. Le graphisme plus que déroutant contribue beaucoup à cette perte de repère. Un homme échoue dans un désert suite à un accident d'avion (nous sommes en 1914 ou dans ces eaux-là). Là, il est sauvé par un peuple "oublié" : celui des femmes de Sabat. Femmes qui vivent dans une citadelle dissimulée on ne sait où depuis trois mille ans.

Puis il est question d'autres peuples, de guerres, d'expédition, de fuite, d'oiseaux. Tout finit à Angkor, et je crois bien que je ne sais toujours pas ni comment ni pourquoi.

Une bande-dessinée un brin dérangée-dérangeante, un brin angoissante (toute cette incompréhension - sans doute celle du narrateur aussi) et complètement planante.

5 octobre 2011

Bain de bulles : préambul(l)e

À la rentrée, j'ai relancé le Club BD au collège. Malgré les petits malins qui se sont amusés à dissimuler au blanco le bas-ventre du B, quinze élèves se sont pointés le jour de la première réunion. Ce jour-là, j'ai promis de leur faire découvrir de nouvelles choses. C'est pour ça que j'ai dépensé plein de sous chez Joseph-mon-ami : pour trouver de la bande-dessinée toute fraîche à leur mettre sous la dent.

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Cette tâche, amusante et fort enrichissante, n'est cependant pas évidente du tout. Je n'y connais pas grand chose, et j'ai les goûts d'une midinette de plus de vingt ans, qui aime les scénarios compliqués, les graphismes étranges et les personnages tordus (le must, qui combine les trois à la fois, reste, incontestablement Le Bibendum céleste, de Nicolas de Crécy). En regardant ce que j'avais sous la main à l'appart, je me suis rendu compte que la plupart de ce que j'avais n'était pas vraiment pour des gamins de onze à treize ans. Trop de violence (Kwaïdan) ou des scènes un peu délicates pour des jeunes dans un collège catho (Muchacho), la plupart du temps, ou alors des volumes trop anciens qu'ils rêvent de voir intégrer les étagères du CDI, mais qui ne sont plus édités nulle part (Il y avait une fois).

kwaidan1

Du coup, j'ai écumé les rayons : les occasions, bien sûr, à la recherche de quelques titres dont mon frère m'avait parlé, il y a longtemps, quand il était au collège, ou de titres que j'ai aperçus sur internet. Les nouveautés, pour se tenir un peu au courant de ce qui se passe dans ce monde constamment en mouvement. Résultat de la première récolte : plus de 70% de "perte". En fait de perte, j'ai découvert de superbes histoires, mais trop crues pour les yeux chastes et innocents de mes petits élèves de sixième.

muchacho

Lors de la deuxième partie de chasse, j'ai eu beaucoup plus de chance. Tout est bon pour les petiots. En plus de ça, je viens de me faire une soirée tranquille, vautrée sur mon lit, à dévorer des bandes-dessinées. Ça m'a rappelé qu'il y a longtemps j'allais à la bibliothèque. Non pour faire des recherches ou pour emprunter des romans, mais pour lire, jusqu'à l'heure de la fermeture, des BD. Le plaisir n'a pas changé. Toujours cet émerveillement devant les dessins, avec en plus une admiration certaine pour la narration et le scénario, si particuliers dans ce mode d'écriture.

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30 juin 2011

Fin

Onze ans, et jamais encore je n'avais complètement arrêté. Onze que je le côtoyais quotidiennement et que je le chérissais tendrement.

Il y a deux ans, j'ai atteint mon apogée, et depuis j'étais passée de l'autre côté de la barrière. Ce n'était pas une pente descendante, non. C'était juste un autre point de vue.

Point de vue que j'ai eu une chance inouïe de connaître. Point de vue que j'ai appris à apprécier, puis même à aimer. Oui. C'est pourquoi, quand j'ai eu la confirmation que ce serait non pour l'année prochaine, j'ai eu comme une petite déchirure.

J'ai eu mal, et je me suis sentie un peu bizarre. Et mes yeux ont un peu piqué. Deux larmes ont coulé, puis ont séché immédiatement. L'envie de me manque pas, de pleurer, c'est juste que c'est idiot.

La semaine dernière, j'ai fait du latin pour la dernière fois.

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7 juin 2011

Comme ivre

La tête qui donne l'impression qu'elle va imploser. La barre au-dessus des yeux, comme si les ouvrir relevait de l'impossible. Métaphore de la cocotte-minute, du marteau. Toutes se valent, et pas une ne décrit vraiment la migraine.

Le cachet dans un verre, le Coca dans un autre. Le mélange détonnant de la caféine et de l'aspirine. La douleur va se calmer, finalement.

La fatigue. La peur d'oublier quelque chose. Penser à se lever à l'heure. Penser aux cours particuliers. Penser à corriger les copies. Penser que les conseils de classe approchent. Penser à prévenir de mon absence telle date. Penser à aller déjeuner avec le père. Penser à préparer ceci ou cela. Penser à poster la lettre pour l'assurance. Penser à l'année prochaine. Penser aux vacances.

Je me donne mille choses à faire pour ne pas penser aux révisions. Les partiels approchent. Sur les deux semaines et demie de révisions, il n'en reste qu'une, et je n'ai pas commencé. Un projet à rendre pour dans trois jours. Des cours à rattraper. Plein.

Alors je mange. Le sucre coule dans mes veines et m'alourdit. Comme si j'avais bu. Je me sens engourdie, un peu vacillante. Je ne supporte pas le sucre, mais j'aime ça. Il y en a qui fument, d'autres qui boivent. Je mange de la confiture ou du chocolat.

Puis je culpabilise. Alors pour enfouir ce sentiment, je regarde le rayon de soleil percer le ciel de plomb et saupoudrer les acacias devant ma fenêtre. Et j'écoute Andréas Scholl qui chante le Stabat Mater. Vivaldi. La panacée.

1 juin 2011

Frasques divines

EDIT: Je viens de me rendre compte, en précisant les titres, peintres et musées des tableaux, que je les avais tous vus en vrai, à l'exception de Leda... mais je trouve que ce Véronèse est une bonne raison pour aller à Ajaccio, non ?

Comment conserver l'attention de ses trente-moins-quelques-absents élèves en un jour ensoleillé, alors que la fin de l'année est proche-même-si-pas-tant-que-ça ? Le programme que j'avais prévu au tout début de l'année m'y aide beaucoup, puisque c'est l'époque de la « Religion romaine ».

Il m'a suffi d'adapter la civilisation en « Histoires mythologiques sur les dieux romains » ou même mieux, en « Potins olympiens et rumeurs divines » (titre que j'aurais dû leur faire écrire dans leur classeur, tiens). Et les voilà, estomaqués devant toutes les « horreurs » que recèle la mythologie (selon eux).

Commencer par les traumatiser en leur parlant de Saturne qui dévore ses enfants et en leur faisant comparer les œuvres de Goya et de Rubens (en grand écran sur le tableau numérique, s'il-vous-plaît), c'était une très bonne idée.

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Saturne dévorant un de ses enfants, Francisco Goya (Musée du Prado, Madrid)
Saturne dévorant un de ses fils
, Pierre-Paul Rubens (Musée du Prado, Madrid)

Puis on enchaîne avec la naissance de Vénus (je n'ai pas assumé jusqu'au bout et me suis contentée du « sang d'Uranus tombé dans la mer »). Je me permets un tableau un peu plus osé que Botticelli (auquel ils n'échappent pas, parce que Botticelli, je l'aime). C'est là qu'un élève demande ingénument « Elle n'avait pas de sexe Aphrodite ? ». Et moi de le regarder avec des yeux ronds, ne voyant pas où il veut en venir. Jusqu'à ce que je comprenne qu'il veut parler d'Hermaphrodite, et non de sa mère. Je me permet alors un petit crochet sur cette belle légende.

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La Naissance de Vénus, Alexandre Cabanel (Musée d'Orsay)

Après cela, Vesta, Cérès, Proserpine, comment Zeus trompe sa sœur et épouse avec son autre sœur... Neptune et ses colères terribles, la naissance de Pégase. « Madame, comment ça s'appelle un cheval avec une tête d'homme, déjà ? - Un centaure. - Ah oui ! Mais ça existe en vrai ? » Ouh là ! Il est temps de faire un rappel : « Sirènes, centaures et licornes n'existent pas. C'est de la my-tho-lo-gie. »

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Leda et le cygne, Paolo Véronèse (Musée Fesch, Ajaccio)

Ils y ont échappé...

Lorsqu'on passe aux frasques de Jupiter, s'élèvent les gloussements qui se veulent indignés des filles et les regards sceptiques des garçons. Genre se transformer en taureau c'est une bonne méthode de drague. Bref. Je vais attaquer les amours d'Apollon le loser, et fais ma petite transition grâce à Ganymède. Huhu. Et là, cris outrés et rires incrédules. J'ai beau dire que ça n'a pas d'importance, ils ne peuvent retenir leurs grimaces. Coup de grâce avec Cyparissos et Hyacinthe.

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Danae, Gustav Klimt (Leopoldmuseum, Vienne)

Ils n'y ont pas échappé.

21 mai 2011

Les enfants terribles

Lundi dernier, cours avec les cinquième, en français. Au programme, comme d'habitude, des exercices de grammaire sur le fichier et quelques explications pour ceux qui n'auraient pas suivi pendant le cours avec ma collègue. Seulement, il y a toujours ceux et celles qui n'ont pas leur fichier. Et depuis quelques semaines, fatiguée d'en voir sans leurs affaires malgré mes multiples avertissements, j'ai décidé de mettre à la porte ceux qui arriveraient les mains vides.

Et lundi dernier, alors que j'appliquai plus ou moins la sentence pour la deuxième fois, la classe tout entière, prise d'une sorte d'accès de folie, s'est mise à me huer. Ouais, à me huer.

L'an dernier, j'aurais fui en courant ou aurait perdu pied, sans aucun doute. Lundi dernier, j'ai eu trois secondes d'absence - le temps de réaliser l'énormité de ce qui se passait devant moi, de comprendre ce que j'étais en train d'expérimenter. Et d'un coup, le déclic dans mon cerveau.

La colère. Brève. Violente. Je hurle comme jamais encore je ne l'avais fait. Je hurle tellement fort que j'en deviens écarlate. Que je m'en brise la voix. Cette colère, jamais je ne l'avais éprouvée à ce point. Le silence est revenu, et presque le calme. J'étais tellement secouée que j'en avais les jambes coupées.

Bien sûr, j'ai fait mon rapport à leur prof principale. Et j'ai reçu hier une pile de lettres d'excuses dans mon casier. Et bien sûr, tout est pardonné. Je ne suis pas rancunière, et leurs fautes de français et phrases aux tournures si amusantes m'ont bien amusée. Et sans doute ma naïveté sans borne et mon optimisme qui frôle l'imbécilité me poussent à croire ce qu'ils écrivent, à savoir qu'ils seront sages comme des images, qu'ils aiment mon cours et que je suis une prof gentille... "Heureux les simples d'esprit," comme dirait Matthieu.

Mais tout de même. C'est une expérience qui marque.

12 mai 2011

Java... niaise

"Ne vous déplaise, en dansant la javanaise..." la lala lalala !

Bref. Bientôt deux semaines que je m'arrache les cheveux sur ce projet en java.

Je comptais sur l'aide de mon binôme, qui en fin de compte s'est révélé plus lent que moi... Cette collaboration nous a au moins permis de rester éveillés jusqu'à pas d'heure, pour avancer un tout petit peu plus.

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Des dizaines d'essais, infructueux. Le dernier, échec cuisant lui aussi, a au moins eu l'avantage de faire fonctionner la récusrivité qui m'a posé tant de problèmes jusque-là.

Je vois le bout. De toute manière, c'est à rendre pour demain...

Je sais, je vous parle javanais, mais peut-importe, comme dirait je ne sais plus quel(le) humoriste.

Entre deux lignes de code, ma soeur est rentrée d'Inde, et j'ai fait passer des oraux à des 4e (soutenance de rapport de stage).

J'ai peur d'avoir oublié comment on respire entre temps. Pourvu que ça revienne!

4 mai 2011

Boulette

Pour ceux à qui ça aurait échappé, je travaille - pour payer mes études et mon loyer - dans un collège. Mais pas n'importe quel collège : je travaille, plus précisément, dans une institution religieuse (il y a même une chapelle et des bonnes soeurs !).

Ce matin, alors que je bavassais avec mon collègue au CDI, la secrétaire du directeur arrive, toute retournée. Elle vient de se rendre compte qu'elle a fait une - grosse - boulette. En effet, elle a envoyé une centaine de lettre aux parents des futurs sixième, pour les convier à une réunion d'information et de présentation de l'établissement.

Quel est donc le problème ? me demanderez-vous. Elle s'est rendu compte, après avoir posté les missives, des timbres qu'elle avait collés sur les enveloppes... Voyez plutôt :

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