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Vous en parlerez à votre cheval...

12 avril 2013

Rizzoli & Isles

Dans un premier temps, j’ai regardé parce que c’était une série policière. J’ai toujours eu un faible pour les séries policières, qu’elles soient récentes (FBI : portés disparus), kitschissimes (Starsky et Hutch), classiques (Maigret), d’époque (Sherlock Holmes), drôles (Monk), génialissimes (Sherlock), déjà anciennes (Les dessous de Palm Beach), insolites (Rosemary & Thyme), française (Sœur Thérèse.com) ou très britanniques (Hercule Poirot). Bref, suspens, logique, action, déduction ont toujours su me séduire. Aussi, je n’avais aucune raison de ne pas regarder Rizzoli & Isles.

Rizzoli & Isles 01

Lorsque j’ai allumé la télé, tard l’autre jour, j’ai eu droit à une seconde de film et au générique du dernier épisode de la soirée. Pas très convaincant. J’ai donc utilisé le service de replay, et n’ai pu me décrocher de la série depuis.

Au début, c’est vrai, on regarde pour les enquêtes. Mais au fur et à mesure, on a tendance à oublier l’intrigue : le fil scénaristique est sensiblement le même à chaque fois, ou presque. Meurtre – début d’autopsie – fausse piste n°1 – alibis – nouveau suspect – fausse piste n°2 – etc. Les intrigues sont ultra-classiques, peu originales. Certains épisodes bâclent même la résolution du crime en deux temps trois mouvements, avec deus indices ex machina et déductions tirées par les cheveux. Mais qu’importe, ce n’est pas pour ça qu’on regarde Rizzoli & Isles !

duo

Ce qui est savoureux dans cette série, ce sont les relations qu’entretiennent les personnages, et l’humour quasi-omniprésent. Lorsque j’ai vu le premier épisode, j’ai n’ai pu m’empêcher de penser à Starsky et Hutch. C’était drôle, et le subtext était plus qu’abondant. On peut aussi penser à Rosemary et Laura, duo de femmes qui mène des enquêtes. Ici, Jane Rizzoli est flic et Maura Isles est médecin légiste. Elles sont les meilleures amies du monde, et évoluent dans au milieu de personnages secondaires assez savoureux : Korsak, le policier au grand cœur qui a l’expérience, Frost, le coéquipier que les cadavres rendent malade, Frankie, le frère qui fait tout comme sa sœur (Jane), Angela, la mère qui rêve que sa fille se marie et ait des enfants (ce qui n'est pas tout-à-fait dans le programme immédiat de Jane).

trio

1. Frost - 2. Frankie - 3. Korsak

Dispute au-dessus de l’étude du contenu de l’estomac de la victime, flirt sur la scène du crime, dîner aux chandelles avec un suspect, enquête sous couverture sur un site de rencontres… Autant de situations qui font sourire, entre deux tentatives de jeu de mots de Maura, qui ne gère pas du tout le sarcasme, et quelques regards excédés de Jane qui ne comprend rien au charabia scientifique de sa collègue et amie.

Rizzoli & Isles 07

Points bonus parce que : Jane est gauchère et Maura a une tortue !

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11 avril 2013

Maladies rares etc.

Depuis quelques jours, j'ai entrepris la lecture attentive d'un petit morceau de mon corpus d'étude. Pour rappel, je travaille sur les maladies rares, et mon corpus est composé de milliers de résumés d'articles scientifiques sur le sujet. En anglais, bien sûr.

Depuis quelques jours, donc, je découvre l'univers tout à la fois aride et extrêmement riche du monde de la recherche biomédicale. Loin de tout comprendre, j'évite cependant les recherches Google : voulant bien faire, celui-ci a en effet la fâcheuse habitude de présenter des images sans qu'on ne lui ait rien demandé. Or les maladies étudiées sont peu ragoûtantes, et quand on a l'habitude de déjeuner en travaillant, ça a vite fait de vous couper l'appétit.

La lecture prolongée de tels textes a tendance à vous plonger dans une espèce de dégoût angoissé : on finit par comprendre que quand le traitement n'a pas été efficace, les patients sont morts. On parle de maladies juvéniles, signifiant par là que lesdits patients sont des enfants morts en bas âge. Certains articles décrivent les cas de patients ayant telle maladie, les premiers dans le pays : on comprend alors ce que signifie maladie orpheline.

Et de temps en temps, pour alléger sans doute le fardeau de cette souffrance humaine, les auteurs parlent de souris ou de lapins. Et le dernier en date, le plus original sans aucun doute, décrit le cas d'une de ces maladies détectées chez une caille japonaise : Generalized glycogen storage disease in Japanese quail (Coturnix coturnix japonica). Il y a même du latin !

japanesequail

24 mars 2013

Marc Chagall

Mardi dernier, dix-sept heures. Je sors d’un séminaire passionnant où j’ai découvert qu’il existait des « linguistes heureux », et c’est le sourire aux lèvres que je m'extirpe du labyrinthe de la Sorbonne (passerelle, escalier H, cour Cujas, galerie Claude Bernard puis à gauche vers la place de la Sorbonne). Il crachine, et je me réfugie à l’UFR de grec pour attendre Manon. Lorsqu’elle arrive, il pleut à verse, et nous patientons un peu avant de partir pour le Musée du Luxembourg.

CHAGALL Marc - Autour d'elle

C’est dans un calme relatif que nous visitons l’exposition dédiée à Marc Chagall. Je connaissais surtout ce peintre pour avoir vu il y a fort longtemps sa mosaïque à Sainte-Roseline, et depuis un projet d’arts-plastiques en seconde, j’associais son nom au bleu. J’ai donc pu découvrir d’autres dimensions de son œuvre, et certaines toiles m’ont émue. L’exposition est extrêmement riche, et le nombre d’œuvres exposées est impressionnant.

CHAGALL Marc - Wonded soldier (1914)

Une fois admirés les dessins à l’encre et la superbe Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk, nous entrons dans la salle aux peintures religieuses. Illustrations de l’Ancien Testament, nous admirons les anges et l’expressivité des visages tout en cherchant à deviner quelle scène est représentée avant de lire les explications. Par la suite, nous jouerons à « Où est Charlie », en quête de l’âne, du violon, du couple, de la mère à l’enfant, de l’oiseau et j’en passe.

CHAGALL Marc - Vue de la fenêtre à zaolchie, près de vitebsk (1915)

Le Christ crucifié de L’Exode me plaît : loin de la souffrance caractéristique de ce genre de scène, ses yeux fermés, son air bienveillant et apaisé donnent une impression de calme et de sécurité relative au-dessus de la foule désordonnée.

CHAGALL Marc - L'Exode

Les couleurs, quand elles ne sont pas salies de noir, me séduisent. Ce bleu récurrent est éblouissant. Et le jaune du Roi David et de La Danse apporte chaleur et réconfort. Les violets, verts, rouges sont superbes.

CHAGALL Marc - La Danse (1950)

Finalement, l’ennui à la Sorbonne a du bon. Sans lui, je ne me serais probablement jamais décidée à aller voir cette exposition, et c’eût été bien dommage.

21 mars 2013

Iphis et Iante

Tout commença à l’automne, quand je découvris qu’une amie de longue date, perdue de vue depuis des années, jouait dans une pièce qui ne laissa pas de m’intriguer quand j’en eus lu le synopsis. Voyant que la tournée passait par le théâtre de Saint-Quentin, je saisis l’occasion d’élargir ma culture littéraire et de revoir cette amie. Aussi, hier soir, lorsque je pris place dans la grande salle – loin d’être pleine – j’ai pu apprécier pleinement l’ambiance propre à ce lieu un peu magique. J’étais en plein milieu, ni trop près ni trop loin de la scène, à distance respectueuse des meutes de lycéens surexcités. L’odeur de chlorophylle mentholée du chewing-gum de ma voisine et de naphtaline du couple devant moi me tinrent compagnie durant un spectacle que je savourai du début à la fin.

Benserade

Née en 1634 de la plume d’un certain Isaac de Benserade (dont j’ai découvert après coup qu’il était surtout auteur de ballets), cette pièce pour ainsi dire inconnue est inspirée d’une des métamorphoses d’Ovide – tirée du livre IX, pour être plus précise.

Le mythe est simple : Iphis, née fille, aurait dû mourir à la naissance, son père ne voulant pas s’encombrer d’un tel fardeau. Mais sa mère, confortée par la déesse Isis, la garde en vie, et l’élève comme un garçon. Le père n’y voit que du feu (pas très futé, il donne tout son sens à l’expression « prendre ses désirs pour des réalités ») et arrive le jour où son fils est en âge de se marier (treize ans pour Ovide : autre temps, autres mœurs). Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : les pères sont d’accord, les promis sont jeunes et beaux, la future épousée est folle amoureuse de son fiancé et… Iphis est également fort épris-e de la belle Ianthe. Devant l’urgence de la situation et à force de prières, Iphis et sa mère finissent par atteindre Isis, qui métamorphose la jeune fille en jeune homme.

Iphis-et-Iante-Raphael-Arnaud

Mais Benserade est jeune (vingt-deux ans quand il écrit la pièce), et veut jouer avec son public. Aussi, pour corser la situation – déjà fort épicée, – décide-t-il de décaler le moment de la métamorphose. Oh, si peu. A peine vingt-quatre heures. Le temps d’une nuit de noces en fait. Nuit que les protagonistes (âgées de vingt ans dans cette version) semblent avoir appréciée :

(Iphis)
J’oubliais quelquefois que j’étais fille,
Je ne reçus jamais tant de contentements

(Iante)
Si la fille épousait une fille comme elle,
Sans offenser le ciel et la loi naturelle,
Mon cœur assurément ne serait point fâché

iphisetiante

L’ensemble est saupoudré d’un amoureux transi (et oui, le pauvre Ergaste, qui connaît le secret d’Iphis et passe pour insensé), d’une amoureuse de l’amoureux transi, de messes basses entre confidentes et de menaces de suicide régulières. Et oui, c’est bien connu, les premières amours sont douloureuses. Et il est des secrets difficiles à avouer, lourds à porter. Cette pièce m'a rappelé une tragédie que j'avais vue il y a longtemps, Dommage qu'elle soit une putain, de John Ford : même si Iphis et Iante est une comédie, elle aborde un sujet tabou, et très rarement représenté. (J'ai cherché un article que j'aurais écrit sur la pièce sus-citée, mais je l'ai vue en janvier 2006, date à laquelle ce blog n'existait pas...)

iphisetiantecraphaelarnaud2640

Je ne vais pas me lancer dans une analyse de la pièce – quoiqu’elle le mérite – car le metteur en scène le fait très bien dans l’interview que vous pouvez visionner ci-dessous. Mais je peux dire naïvement que j’ai vraiment aimé cette mise en scène dynamique, le rythme enlevé des dialogues, les décors et costumes simples, beaux et efficaces, le double langage, le jeu des acteurs.

Sitôt les applaudissements éteints et les lumières rallumées, je me mets en quête d’un moyen de rencontrer les acteurs. Je descends au foyer, et j’attends, la peur au ventre. Après tout, le collège est loin désormais, et la dernière fois que je l’ai vue, c’était en coup de vent avant son entrée en scène dans Richard III. Les spectateurs ont quitté les lieux, seul un couple sirote une bière dans un canapé. Les acteurs sortent peu à peu. J’attends, l’angoisse monte. Des milliers de questions m’assaillent. Mais le sourire incrédule sur son visage les fait taire. Elle se souvient de moi, tout va bien.

5 mars 2013

Kiloversaire

Aujourd'hui, j'ai 9 000 jours tout rond !

C'est un heureux hasard qui m'a conduite sur cette page la veille de mes 9 000 jours (merci au Professeur Moustache, qui cite toujours ses sources et permet ainsi la découverte de nombreux sites et blogs originaux).

Et vous, combien de jours avez-vous ?

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19 février 2013

Il y eut un soir, il y eut un matin

Bientôt une heure du matin, la ligne 13 est bondée. Elle quitte les souterrains, s'élève vers le ciel, s'envole, fuit, file au-dessus de la Seine. Le ciel est bleu roi, les étoiles scintillent, les satellites clignottent. La Seine est noire, et les lumières de la ville s'y reflètent comme d'immenses flammes dorées.

Huit heures du matin, le jour se lève sur Asnières. De mon quatrième étage, les immeubles, les toits des maisons, les grues se découpent sur le ciel poudré. Rouge, orangé, rose, mauve, bleu, blanc se dégradent, se mèlent sur la toile infinie du firmament. Les Anciens imaginaient un bol retourné sur le plateau de la terre, mais il s'agit d'une grande surface plane, sur laquelle les astres laissent libre cours à leur imagination.

2013-02-16 - Asnières 002

Quand la 13 s'élève à nouveau au-dessus de la Seine, en sens inverse, se précipitant vers le gouffre des tunnels parisiens, les tours de la Défense se dressent dans le brouillard d'un petit matin glacé, le soleil levant illuminant tout de ses rayons éblouissants. La Seine luit doucement en contrebas, brune et boueuse, noyant les arbres et les quais trop bas.

2013-02-16 - Asnières 004

Sept heures du soir, j'arrive sur le campus de Caen par le haut. J'ai décidé de changer mon itinéraire. Du haut de ce champ de Mars universitaire, les pelouses noyées dans l'obscurité inquiètent. Mais le ciel, de plus en plus sombre, laisse voir la ligne verte du soleil couchant. Au-dessus de ma tête veille le quart de lune. Devant mes yeux, guidant mes pas, les derniers rayons faiblissent. J'accélère, je coupe par la pelouse, la terre meuble s'enfonce sous la semelle de mes chaussures. Quand j'arrive dans ma chambre, il fait nuit. Le campus s'est tu.

Ce matin, huit heures, les pelouses sont blanches, givrées comme des confiseries. Les cloches sonnent à l'église Saint-Pierre, ou est-ce une autre ? Les oiseaux s'éveillent, le soleil paraît, lentement, derrière les immenses bâtiments blancs.

2013-02-19 - Caen 001

Tous les jours, je vois le ciel, la lumière, et tous les jours j'admire cette infinie palette de couleurs, cette variation qui jamais ne se lasse, jamais ne me lasse. Renouvellement incessant. Emerveillement tous les jours renouvelé.

13 février 2013

Il paraît que...

... je fais une thèse en MIASS (Mathématiques et informatique appliqués au sciences sociales). Moi je pensais que c'était du TAL (Traitement automatique des langue), ou au pire de l'ingénierie linguistique. Mais non.

Regardez, c'est écrit ici.

these

4 février 2013

Angoulême, le 40e festival

Samedi matin, cinq heures, le réveil est difficile, mais la perspective d'une journée passée à Angoulême, pour le festival de la bande dessinée, en compagnie de Melendili est bien plus que suffisante pour me sortir du lit. Le train a beau être matinal, il est bien rempli. Et nous débarquons à destination aux alentours de neuf heures et demi.

Déjà la foule se presse, alors même que le festival n'a pas encore ouvert ses portes. Une fois les pass récupérés, nous organisons un vague planning. Les conférences disparaissent au fur et à mesure de la liste, au profit des expositions.

1. "Mickey, Donald, tout un art" : c'est dans la cour de l'hôtel de ville que nous attendons l'ouverture de l'exposition, à dix heures. Dans la tente, une exposition extrêmement bien organisée, alternant mises en scènes, planches, explications, dans une boucle autour d'un petit théâtre qui projette les toutes premières aventures des compères héros de l'expo. Le tout est dynamique, beau, jamais ennuyant.

DISNEY

2. L'exposition "Spécial Corée" nous fait découvrir des auteurs et des histoires très différentes mais toutes plus séduisantes les unes que les autres. Crayonnés, planches originales, fac similés... De plus, chaque panneau aborde un système de traduction différent : les uns ont duppliqué les planches et inséré la traduction dans les bulles, d'autres ont écrit la traduction en légende des planches, d'autres encore présentent certaines planches originales et d'autres en traduction. Ajoutons à tout ça l'extrême gentillesse des hôtesses d'accueil, qui nous ont fait don du catalogue et de l'affiche - très réussie - de l'exposition, alors que nous en demandions le prix.

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Le passage par le monde des bulles (la librairie géante des grands éditeurs) est écourté par notre besoin de fuir la foule beaucoup trop compacte, non sans un détour sur un ou deux stands qui nous permet de ne pas repartir les mains vides. L'univers des éditeurs indépendants, quoique tout aussi grouillant de monde, nous a paru plus supportable. A chaque stand, nous nous extasions sur la beauté des affiches.

3. L'exposition du pavillon des jeunes talents est stupéfiante. Certains ont le trait classique mais des idées de scénario à revendre, d'autres un trait tout-à-fait particulier et des idées plus torturées. Mon préféré : (à lire sur ce blog).

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4. En face, la maison des auteurs en résidence nous fait voir des extraits des travaux en cours. Nous retrouvons les planches de l'auteur qui a encadré l'atelier des petits monstres du club BD. De même qu'au pavillon des jeunes talents, la diversité est de mise. Mais tout, ou presque, donne envie de lire l'oeuvre dans son ensemble. Ils ont acquis ce jour de futurs lecteurs. Mention spéciale à l'auteure qui réalise des demi-planches gags, très classiques dans leur mise en oeuvre, mais où les protagonistes sont des plantes de salon.

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5. Petit tour à l'exposition sur les trente ans des Mystérieuses cités d'or. J'en ressors avec le générique dans la tête.

6. L'exposition sur la bande dessinée flamande, "La Boîte à Gand", nous éblouit de ses couleurs. Etrange, assez fascinante, mais nous avons trop mal aux pieds pour nous y attarder.

PS : les photos ne sont pas de moi. Celles de l'exposition "Mickey et Donald" viennent de ce site.

 

27 janvier 2013

Départ

Cela faisait déjà quelque temps que je furetais sur les sites de location d'appartement, à la recherche de la perle rare. J'en avais assez de cuisiner où je dormais, de dormir où je travaillais, de travailler où je cuisinais. Assez de la salle de bain glaciale et minuscule, du parquet qui menace de s'écrouler à chaque pas, des voisins trop bruyants au travers des murs aussi fins que du papier.

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Pourtant, indéniablement, je l'aime ma chambre d'étudiant, mon studio, mon premier pas vers l'indépendance. J'en ai toujours assumé seule la charge financière, il m'a prouvé à moi-même que j'étais capable de survivre, solitaire, dans la jungle urbaine. Mais l'absence de machine à laver, de place pour mes livres, de véritable cuisine, a fini par me peser.

Pourtant, j'aime toujours autant regarder la petite ceinture et les arbres se balancer dans le ciel matinal, depuis ma fenêtre. J'aime toujours autant avoir la possibilité de descendre et d'aller faire mes courses au coin de la rue. Et par-dessus tout, j'aime toujours autant le calme de l'impasse, l'impression surréaliste de ce cerisier énorme au milieu de la ruelle, les maisons individuelles et les jardins, qui donnent à ce coin de la capitale un air extra-muros.

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Mais sans doute ai-je grandi. Je touche enfin un salaire. J'ai eu besoin de bouger. Brusquement, j'ai téléphoné, j'ai envoyé des dossiers, j'ai visité. En une semaine, j'ai visité trois appartements. Un m'a été refusé, un m'a un peu effrayé, et le dernier... et bien, le dernier, j'ai signé le bail ce matin.

Un vrai deux pièces, avec une chambre séparée de la cuisine, et une salle de bain qui n'a pas une tête de placard à balais. Un appartement digne de ce nom, au parquet luisant et aux moulures fraîchement repeintes. Bientôt, je vais déménager, et j'aurai l'impression d'avoir franchi un pas supplémentaire vers l'âge adulte.

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"Quand je serai grande..."

24 janvier 2013

Court-métrage

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