Marc Chagall
Mardi dernier, dix-sept heures. Je sors d’un séminaire passionnant où j’ai découvert qu’il existait des « linguistes heureux », et c’est le sourire aux lèvres que je m'extirpe du labyrinthe de la Sorbonne (passerelle, escalier H, cour Cujas, galerie Claude Bernard puis à gauche vers la place de la Sorbonne). Il crachine, et je me réfugie à l’UFR de grec pour attendre Manon. Lorsqu’elle arrive, il pleut à verse, et nous patientons un peu avant de partir pour le Musée du Luxembourg.
C’est dans un calme relatif que nous visitons l’exposition dédiée à Marc Chagall. Je connaissais surtout ce peintre pour avoir vu il y a fort longtemps sa mosaïque à Sainte-Roseline, et depuis un projet d’arts-plastiques en seconde, j’associais son nom au bleu. J’ai donc pu découvrir d’autres dimensions de son œuvre, et certaines toiles m’ont émue. L’exposition est extrêmement riche, et le nombre d’œuvres exposées est impressionnant.
Une fois admirés les dessins à l’encre et la superbe Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk, nous entrons dans la salle aux peintures religieuses. Illustrations de l’Ancien Testament, nous admirons les anges et l’expressivité des visages tout en cherchant à deviner quelle scène est représentée avant de lire les explications. Par la suite, nous jouerons à « Où est Charlie », en quête de l’âne, du violon, du couple, de la mère à l’enfant, de l’oiseau et j’en passe.
Le Christ crucifié de L’Exode me plaît : loin de la souffrance caractéristique de ce genre de scène, ses yeux fermés, son air bienveillant et apaisé donnent une impression de calme et de sécurité relative au-dessus de la foule désordonnée.
Les couleurs, quand elles ne sont pas salies de noir, me séduisent. Ce bleu récurrent est éblouissant. Et le jaune du Roi David et de La Danse apporte chaleur et réconfort. Les violets, verts, rouges sont superbes.
Finalement, l’ennui à la Sorbonne a du bon. Sans lui, je ne me serais probablement jamais décidée à aller voir cette exposition, et c’eût été bien dommage.