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Vous en parlerez à votre cheval...

23 mai 2009

Sortie néo-hellénique

Il faisait très beau et très chaud. Je sortais de deux heures et demi de cours à dormir debout, et j'étais ravie de retrouver Cécile pour le déjeuner. Après ça, nous avions rendez-vous au Petit Palais avec la prof de grec moderne, pour aller voir l'exposition sur le Mont Athos.
Quand nous sommes arrivées, en retard d'à peine quelques minutes, Eirênê nous attendait déjà sur les escaliers. La prof a profité de mon retour parmi eux pour me remonter les bretelles: elle ne voulait pas que je passe en septembre tout ça parce que je n'étais pas assez assidue en cours!
Nous avons parcouru l'exposition, tâchant d'écouter les explications professorales sur les "askètes" et les "archianges". Sa petite voix aiguë n'était pas facile à entendre, mais nous avons appris quelques choses intéressantes, notamment sur le "saint vendredi" et le "saint samedi". Je n'ai malheureusement pas entendu les informations sur les deux renaissances byzantines, et n'ayant jamais assisté aux cours de civilisation...
Une fois la visite terminée, nous nous sommes installés dans la cour/le jardin du Petit Palais, en plein soleil sur les marches. Nous avons discuté en profitant de ce beau temps et du calme de l'endroit: une fois isolé de la rue, on a presque l'impression de n'être plus à Paris.

Petit_Palais_2 Petit_Palais_1 Petit_Palais_3
(Clique pour agrandir)

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17 mai 2009

Optatif

marine_dorfman_BDDes couleurs vives et chaudes. Des livres sur tous les murs. Des plantes un peu partout, avec leurs larges feuilles vert sombre, vert tendre. D'épais rideaux, trop longs, tombant sur le sol parqueté en un bouillonnement hasardeux. De hauts plafonds blancs, avec des moulures tarabiscotées, tellement parisiennes. De grandes fenêtres, qui captureraient la lumière et la feraient couler à flots dans l'appartement. Une sorte de bazar rangé, dans lequel on se sentirait instinctivement chez soi. Les pas d'un voisin grinceraient dans l'escalier. Le gamin de dessous ferait ses gammes. Le chien du dessus houspillerait un pigeon sur le rebord de la fenêtre. Au loin, par la fenêtre, on entendrait la rumeur du métro et on verrait scintiller les reflets de la Seine.

Il fait bon rêver sur les suites pour violoncelle.

15 mai 2009

A/R

Il pleut des cordes: ma veste en jean s'imbibe et l'humidité gagne mes vêtements. Il pleut des cordes alors que j'attends le train qui est annoncé en retard. La foule sur la quai enfle de minute en minute. J'ai froid dans le dos. Le train arrive, déjà plein.

Le temps passe, et nous étouffons dans la chaleur moite du wagon. La buée sur les vitres nous empêche de le voir, mais nous n'avançons pas. Je regarde l'heure: j'ai encore du temps.

« Ce train sera terminus Saint Cloud. » Le train déverse ses flots de passagers sur le quai. Le suivant arrive, déjà plein. Comme une impression de déjà vu. Je n'ai plus de temps: il ne doit pas traîner, ou je vais rater mon train pour Caen. Dire que je dois encore retirer mes billets!

Je vais rater mon train. Je vais rater mon train. Plus que dix minutes, et je ne suis qu'à la Défense. Mon cœur accélère douloureusement en voyant l'aiguille des secondes avance plus vite que le train. J'ai la bouche sèche. Je ne me sens pas bien. Mes doigts se resserrent convulsivement sur la bandoulière de mon sac. Je vais rater mon train.

Enfin, on arrive. Il me reste cinq minutes. Les gens, en retard mais peu pressés, se bousculent et m'empêchent de courir. Je dois encore atteindre l'autre bout de la gare, imprimer mes billets et monter dans le train. En moins de cinq minutes.

Photo0068Voie 23, train à destination de Caen. Et cet automate qui me dit de patienter! Je n'en peux plus. Et comme pour me faire hurler, le composteur ne fonctionne pas sur ma voie. J'ai le cœur et la respiration qui s'emballent.

Finalement, je suis montée dans le train. Je l'ai eu. De justesse. Dans ma précipitation, j'ai composté mon billet de retour.

Murphy, quand tu nous tiens.

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14 mai 2009

QCM

Trois trains, trois RER C différents. Deux stations, puis cinq, et enfin trois. Rungis-la-Fraternelle n'est pas si éloignée, mais le trajet est loin d'être direct. À destination, je vois un flots de jeunes filles gloussantes descendre de la rame: pas besoin de plan, il suffit de les suivre.

Et ça n'a pas raté: la foule est énorme et visible de loin. Plus de trois mille candidats attendent rue du Bélier, dont près de trois mille filles. Elles ricanent par grappes. Certaines disent du mal des autres, d'autres se plaignent d'être malades. Les unes sont tristes d'êtres séparées, les autres parlent du concours d'orthophonie de Lille ou de Nice. Dans cette espèce de gymnase-hangar, huit cents tables. Je m'installe, complètement groggy, assommée par la chaleur et le manque de sommeil.

QCM, part one: déduction. De loin la partie la plus facile et la plus amusante. Exemple: vous vous rendez à la bibliothèque. En chemin, vous croisez six hommes accompagnés de leur femme. Chaque femme a à ses côtés deux enfants et porte trois chatons dans un panier. Combien de personnes et d'animaux se rendent à la bibliothèque? A.42; B.24; C.30; D.54; E.ARNC (aucune réponse ne correspond). Alors, d'après vous?

QCM, part two: vocabulaire. Trouver les mots les plus proches de celui qu'on nous propose, d'accord. Mais quand les mots à définir sont « sabir » ou « labile », vous rigolez tout de suite beaucoup moins. « Labile » me revient en mémoire: je l'ai déjà entendu. Dans une chanson de Juliette, Un ragga obsolète. « ... mon verbiage labile... » Autant dire tout de suite que ça ne m'est d'aucun secours.

QCM, part three: compréhension de texte. Le texte en question est une introduction à une édition des contes de Grimm. Le sujet en est extrêmement intéressant, mais les questions ne m'ont laissé aucun souvenir. La chaleur commençait à avoir raison de moi et mes yeux papillonnaient.

QCM, last part: grammaire. Enfin je suis en terrain connu. Seul problème: quand il s'agit d'identifier des formes mal orthographiées dans une liste, le doute s'empare de vous, et vous ne savez plus si c'est en ou an, si c'est un ou deux l. De même, les accords des verbes pronominaux m'ont laissée hésitante.

En fin de compte, je suis ressortie de là blasée, ne songeant qu'à mon sac qui m'attendait à Caen. J'ai quand même esquissé un sourire quand j'ai vu la foule qui attendait sur le quai en direction de Paris, tandis que nous étions trois malheureux pelés à partir vers Massy-Palaiseau.

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12 mai 2009

Échappée

Photo0059Glandouiller et manger furent les maîtres-mots de ce week-end prolongé à Langrune-sur-Mer. Jouer un peu, marcher sur la plage, se baigner – ou regarder se baigner en ce qui me concerne – se marrer comme des bossus. Ecrire en grec dans le sable, et faire des fautes d'accent. Boire aussi – c'est bon le rosé – et mâchouiller qui un Carambar, qui un Malabar. Errer dans la foule sur la « grande avenue » de Cabourg, papoter sur une terrasse de café, penser au dîner tout en restant vautré dans la pelouse du jardin. Ne pas se perdre dans Caen et réussir des créneaux et autres manœuvres complexes. Chercher le signal GPS (« Vous êtes arrivés. - Mais non banane! ») et la serpillère. Larver sur le lit en chantant à tue-tête. Se faire battre à plate couture au Trivial Poursuit – Passeport pour le monde. Tester le pain frit « à la Kramer ». En gros, passer un week-end de rêve, à quatre sous le soleil normand.

Seul bémol peut-être: se rendre compte une fois de retour chez soi qu'on a oublié son sac à main dans la location... Portefeuille, papiers, clefs de maison et j'en passe, à plus de deux heures de route. Et j'avais un concours à passer le lendemain. La poisse.

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6 mai 2009

Prophétie

« Dis Mamie, c'était quoi la fac?

- Oh, ça ma petite-fille, c'était une grande institution, avec de belles idées. On y apprenait des choses anciennes, qui n'existent plus. On y faisait des recherches, par plaisir, mais aussi parce que l'homme a ça de beau qu'il se souvient. Il protégeait sa culture et son patrimoine. Il évoluait dessus, et ça le grandissait.

- Et pourquoi ça existe plus si c'était bien?

- Parce qu'on a oublié de se souvenir et de protéger ce passé.

- Mais pourtant, on a plein de musées!

- C'est de la culture morte et marchande. On paye cher pour voir un tableau ou un os. À l'université, on vivait ce passé, on le faisait revivre.

- Et toi, tu y étais?

- Oui ma chérie.

- Tu faisais quoi?

- Des Lettres Classiques.

- C'est quoi?

- On lisait les vieux, vieux auteurs. Et on essayait d'apprendre ce qu'ils avaient fait, pourquoi, comment. On en tirait des leçon parfois.

- Des auteurs... plus vieux que toi?

- Oh oui! Bien plus vieux! Des auteurs qui écrivaient avant Jésus, dans une langue qu'on appelait le latin, ou le grec. Ça dépendait d'où ils étaient nés.

- Et c'était bien?

- Oui. On apprenait plein de secrets sur les mots que l'on utilise aujourd'hui, d'où ils venaient et ce qu'on en avait fait. Depuis, on a oublié. On lisait les textes originaux, dans leur langue. Depuis, on a oublié. On ne sait plus. On apprend tous la même chose.

- Et elle a disparu la fac?

- Oui. Pourtant, on s'est battu.

- Toi aussi Mamie?

- Un peu, oui. J'ai aidé. Mais tu sais, ça a duré deux ans. Deux ans de grève, de manifestations. C'était une sorte de guerre. Mais nous n'avons rien pu faire. L'Université a disparu.

- Oh. »

Une bûche craquera dans la cheminée. Ma petite-fille perdra son regard dans les flammes, pensive, pendant que je regarderai dans le passé, nostalgique, mélancolique, avec des regrets et des remords plein le cœur, plein la bouche.

29 avril 2009

Pétrification

Envie de fermer les yeux et de me perdre dans un ailleurs. Loin, très loin d'ici. Les événements me fatiguent. Ou alors est-ce parce que je suis fatiguée que je ne les supporte plus? J'ai l'irrésistible envie de me laisser porter par la vague, que le courant m'emporte. Peut-être irai-je assez loin pour atteindre l'ailleurs? Même si j'en doute. J'ai plus de chances d'être attirée vers le fond vaseux, boueux. Les algues s'accrocheraient dans mes cheveux, tels les serpents de la Méduse qui me figerait de son regard furibond: pourquoi tu ne te bats plus pour moi? semblerait-elle me dire. Et je fermerais les yeux, abandonnée par le courage et l'espoir.

Tout n'est-il pas vain et perdu d'avance?

28 avril 2009

Montagnes russes

birhakeimLorsque j'ai quitté la maison, le ciel était beau. D'un bleu pur, avec une lumière crue et quelques gros nuages anthracite très découpés. Le château de Versailles m'est apparu au travers des arbres désormais feuillus, et j'ai vu avec plaisir les herbes folles non encore coupées autour de la pièce d'eau des Suisses. Et plus loin sur le trajet, la Seine, brillant sous les rayons du soleil. Et le pont Bir Hakeim, élégamment lancé entre les deux rives du fleuve. Une fois dans les rues parisiennes, j'ai eu la joie de passer par cette petite allée, sur le côté du square de Cluny. Cette allée de sable aujourd'hui dissimulée sous les branches basses des arbres. On n'y voit plus qu'un ciel de verdure.

Mais le premier cours déjà m'a fait déchanter. Le digne professeur répéta pendant une heure le cours que nous avions fait juste avant les vacances. Et la deuxième heure, j'avais oublié mes affaires. D'ailleurs, cette heure se prolongea de plus de vingt minutes, et je m'agitai sur ma chaise: j'avais jusqu'à midi pour régler un inintéressant problème de sticker, manger et prendre un rendez-vous chez le médecin. Quart d'heure de queue réglementaire à la scolarité, pour m'entendre dire « oh mais ce n'est pas là, c'est au 18 rue de la Sorbonne, quatrième étage. Dépêchez-vous ça ferme dans un quart d'heure. » Comme ça m'avait manqué! Finalement, j'ai mangé en dix minutes.

Cours de littérature agréablement surprenant. Faire l'étude des armes dans la Chanson de Roland, pourquoi pas? Finalement, ces deux heures sont passées vite. Malheureusement, la salle n'était pas chauffée, et j'avais tellement froid que j'ai préféré abandonner l'idée de suivre deux heures de linguistique latine dans cette même salle. Alors je suis allée à l'AG, où j'étais sûre qu'il ferait chaud. Et j'avais envie d'en savoir plus sur ce qui c'était passé pendant les vacances. De bonne humeur, donc, j'en m'en vais rejoindre Melendili et compagnie à l'amphithéâtre Richelieu.

agPlus de sept cents personnes dans un amphi comble. Je suis ressortie de là au bout de trois heures: l'AG n'était pas terminée, et je ruminais. Pour de multiples raisons, mais je pense que mon estomac grognant et ma nuit de quatre heures y étaient pour beaucoup. J'étais un peu désespéré, assez énervée, et complètement blasée. Mais qu'importe. Je me rendais à mon petit cours dans le XVe. Quelle mauvaise idée!

Il m'a fallut une demi-heure pour faire sortir mon élève de sous la table basse! Pendant vingt minutes, j'ai tenté de parlementer avec lui, mais il a six ans, que voulez-vous arguer? Il voulait des bonbons, mais je ne marche pas au chantage. J'étais fatiguée, alors je ne me suis pas énervée. Et ce n'est pas mon gosse, je ne pouvais rien faire. Ce n'est pas mon rôle. Quoi qu'il en soit, au bout d'une heure, j'étais épuisée.

Dans le train, j'ai dormi comme une masse. J'étais d'humeur plus que maussade en rentrant à la maison. Mais une fois à table, le magret de canard m'a rendu définitivement le sourire.

23 avril 2009

Paris, m'amie

IMGP0019Il est facile de critiquer les mauvaises habitudes des parisiens, quand on y a un appartement. Mais quand se rendre à la capitale relève de la grande sortie, où il faut prévoir horaires de trains et de bus, s'armer de son plan de métro et de son pass Navigo, on ne peut qu'apprécier la Seine, ses quais, les rues larges et grandioses, les monuments gigantesques.
Mercredi, en compagnie de Melendili, nous avons effectué une sorte de retour aux sources. Musée d'Orsay, les quai en passant par Invalides, Pont de l'Alma et retour dans les transports après avoir jeté un regard enfantin au sommet de la dame Eiffel. La longue pause au milieu de la passerelle qui relie Orsay et les Tuileries, au soleil, avec cette vue imprenable sur la verrière luisante du Grand Palais. Ces enfilades de ponts, vieux et moins vieux. Au loin, Notre-Dame, le Louvre. Et tous ces gens qui marchent, qui errent, et parfois se perdent.
Ce sentiment de paix qui nous étreint quand on peut regarder tout ça en se sentant presque chez soi. On discute, mais on ne cogite pas. Non, ça c'est pour plus tard. Ou avant. Quand on est là, on profite.
Un jour, je ne mettrai plus une heure et demi pour aller à Paris.

IMGP0017

23 avril 2009

Captcha (à mes souhaits)

Héhé, je suis fière. Fière parce que j'ai vaincu l'éléphant bleu, j'ai vaincu PHP. Oui, je l'ai vaincu. J'ai réussi à créer un captcha, autrement dit ces espèces de lettres dessinées que l'on doit recopier pour valider un commentaire. C'est donc avec joie - et fierté, comme je l'ai déjà dit - que je vous annonce le retour de mes pages commentaires sur mon site! Il me reste encore un ou deux trucs à régler, mais ça attendra bien les vacances d'été.

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