Concentration
Mon esprit bat la campagne. Ma motivation s'est fait la malle.
Pendant deux semaines, angoisse permanente, peur au ventre. Tenter de réconforter sans y parvenir. Se sentir complètement impuissante et démunie. S'énerver et crier, un peu. Tenter de secouer, sans être certaine du résultat.
Puis le retour à la normale. Apaisement. Moins de pleurs. Mais comme si le courage m'avait quittée avec l'angoisse. Une sorte de vide.
Je n'ai plus envie de me lever le matin. Plus envie de préparer mes cours. Plus envie d'aller à la fac. La semaine dernière, j'ai assisté à deux heures de cours. Deux malheureuses heures. Sur seize. Je n'ai pas rattrapé. Pas encore.
Je m'enfonce dans mon retard, et je n'ai pourtant pas envie. L'urgence elle-même ne parvient plus à m'aiguillonner.
Je viens de passer deux heures sur mon cours de sémantique cognitive. J'ai écrit deux pages.
Je songe avec une peur croissante au cours de C++, que je n'ai pas rattrapé, auquel je ne comprends rien. Je ressasse ce que je dois faire pour vendredi, afin de ne pas arriver les mains vides devant mes directeurs de mémoire, sans pour autant parvenir à m'y mettre.
J'ai juste envie de lire. De lire. De me perdre dans des romans d'aventures. De perdre mon temps devant des séries à l'eau de rose, pour oublier le reste du monde. De regarder le soleil s'émietter dans les arbres.
D'attendre.