Pasta (파스타)
Vous rappelez-vous Coffee Prince ? Vous savez, ce drama coréen que j'avais qualifié d'excellent anti-dépresseur ! Et bien, je crois que je viens de lui trouver un frère.
Pasta n'a que seize épisodes, que l'on ne sent pas passer. Tous les épisodes donnent en prime l'eau à la bouche. En effet, le titre vous aura sans doute mis sur la piste, on parle dans cette série, de pâtes. Mais pas seulement.
Le décors central est la cuisine d'une restaurant italien, en Corée évidemment. Les deux protagonistes de cette comédie sentimentale sont le nouveau chef (Hyun-Wook), irascible et intraitable en plus d'être misogyne, et la cadette (Yoo-Kyung), tout juste passée du rang d'assistante (traduire par « bonne à tout faire », passage obligé pour tout cuisinier qui se respecte) à celui de cuisinière. Dès son arrivée aux fourneaux, le fameux chef met à la porte les cuisinières et chamboule toute l'organisation. Mais Yoo-Kyung est entêtée et prête à tout pour garder sa place en cuisine. Entre temps; Hyun-Wook a fait entrer ses cuisiniers, qui ont fait leurs études en Italie. S'installe alors une rivalité savoureuse entre l'équipe des Italiens et l'équipe des Coréens.
Sympa les mannequins italiens, non ?
Les Coréens, qui se sentent un peu dépassés.
En dehors de l'histoire somme toute assez convenue – quoiqu'il y ait d'assez bonnes surprises – on retiendra les personnages secondaires (tout en laissant de côté l'amoureux transi qui est trop mou et inutile), les scènes de cuisine (toutes ces pâtes... et ces belles assiettes), le rythme assez enlevé (tout est relatif1), la bonne humeur chronique, la voix de l'acteur principal (malgré son cheveu sur la langue, je suis amoureuse de sa voix, je ne sais pas pourquoi), le physique surréaliste de certains cuisiniers (après tout, nous sommes dans une série, alors pourquoi les cuisiniers n'auraient-ils pas le droit d'être mannequins ?), et d'autres menus détails qui m'ont donné un sourire niais pendant tout le visionnage. Ah, et j'oubliais la bande originale : pour une fois, la pop mielleuse est aux abonnés absents, du moins se fait-elle discrète, et au lieu d'un insupportable thème qui revient à chaque épisode, nous avons droit à tout une variété de musiques (peu de chansons) aux sons plutôt occidentaux, ce qui apaise l'oreille.
Et nos deux amoureux !
Pour une fois, l'histoire d'amour n'est pas vraiment angsteuse. Les concernés sont francs et honnêtes. L'obstacle à surmonter a été posé par le chef lui-même : "pas d'histoire d'amour dans la cuisine". En fin de compte, il est son propre antagoniste. Et ces deux tourteraux ont le rire communicatif. C'est peut-être parce que je manque de culture dans le domaine, mais il est rare de voir des amoureux rire.
En bonnus, admirez la magnifique collection d'écharpes du chef !
Somme toute, une série à regarder sans modération, en période de procrastination, de déprime, ou tout simplement pour le quatre-heures.
PS : un jour il faudra que je fasse des recherches sur la notion de hiérarchie dans ce pays. Et aussi sur la place de l'Europe dans l'imaginaire coréen. Et aussi le statut de la nourriture (parce que dans toutes les séries, même les plus dramatiques, même dans les thrillers les plus violents, il y a au moins une scène autour d'une table, que ce soit un repas d'affaires ou une scène familiale... c'en devient intrigant).
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[1] Le rythme de base d'un drama est extrêmement lent, avec énormément de flashes baks et de ralentis, avec scènes contemplatives et méditatives.