Sociologie et émotions
Cette année, j'ai deux matières vraiment nouvelles, qui m'effrayaient un peu à cause de leur forte composante linguistique et le risque que l'on avait d'y lire plein d'articles universitaires (et de fait, ce sont les seules disciplines où l'on nous demande de lire des articles), et qui finalement se révèlent passionnantes malgré tout. D'une part parce que les profs sont absoluments géniales, chacune dans son genre, et d'autre part parce qu'elles abordent la linguistique d'un point de vue biaisé, et nous offrent un regard complètement neuf sur la langue.
1/ Sciences affectives et affective computing. Drôle de bête. Dans l'intitulé on trouvait aussi "cognition", mot qui me fait bondir à chaque fois et me donne envie de partir en courant.
En réalité, pour l'instant on a parlé beaucoup de psychologie, de neurobiologie (je ne sais pas s'il convient de retenir toutes les parties du cerveau qu'elle nous a nommées), d'intelligence artificielle (les robots, c'est bien ^^), mais très peu de l'inguistique. Bien sûr, on va y venir. Mais une chose est certaine, il y a des théories de l'émotion très esthétiques. Voyez plutôt celle de Plutchik :
2/ Sociolinguistique. Passionnant. La prof a l'art de nous poser des questions auxquelles on n'avait jamais pensé, ou qu'on n'avait jamais jugées compliquées avant d'essayer d'y répondre. Exemple ? Combien de mots connaît-on ? Est-ce que l'illéttrisme, c'est grave ? Ou ce genre de choses. On a parlé des DOM-TOM, des immigrés, des langues de France, des ouvriers, de la mutation du travail. Et on a à lire un article sur langues croisées et transgenres ("Crossing Genders, Mixing Languages", de NiKo Besnier).
Pour la première fois de ma vie, je prends plaisir à lire des articles et à me creuser un peu la cervelle et à participer en classe (bon, en même temps, on est cinq, et on se connaît tous, donc l'enjeu n'est pas non plus insurmontable). Et la prof nous a parlé d'un documentaire, Les Roses noires, que j'ai regardé hier : très beau et extrêmement intéressant. Des jeunes filles des banlieues (Marseille et 93 essentiellement) parlent de leur langue, de leur vie dans la cité. Absolument passionnant.
Sinon, je vais devoir créer une ontologie (un modèle conceptuel) de la mythologie gréco-romaine, annoter trois minutes de commentaire sportif (deux commentateurs radio sur le tour de France, tout à fait inintéressant, et même crispant, et trois minutes c'est TRES long), transcrire une minute de vidéo (encore plus long : la prof nous a dit qu'en moyenne, elle mettait 45h pour une minute de film...) et d'autres projets encore, dont je n'ai pas le sujet.