Divine lecture
Marie-Aude Murail est une déesse. Si si.
D'aucuns disent que la "Littérature jeunesse" ceci, les "romans pour adolescents" cela. Mais au diable les étiquettes ! Pas besoin d'avoir vécu au XIXe siècle ou de tartiner des pages d'une prose prise-de-tête pour écrire divinement bien.
Je dirais volontiers qu'elle est l'unique déesse de mon Panthéon, mais les "écrivains jeunesse" comme on les appelle si stupidement sont bien plus que ça à boire l'ambroisie sur mon Olympe personnelle.
Marie-Aude Murail est étiquetée "Jeunesse". Et alors ? Voilà qui nous fait une belle jambe. Parce que Marie-Aude Murail, son écriture, elle est universelle.
Elle maîtrise tout. Répliques cinglantes, phrases douces et poétiques, violence de la réalité, douleurs quotidiennes, suspens haletant, délire délirant et parfois même le soupçon de fantastico-science-fiction surréaliste. Le rire hystérique succède aux sanglots (essayez Oh boy ! et vous comprendrez pourquoi "sanglots" et non "larmes") et précède le couinement de midinette : la panoplie du sentiment est complète.
Ses personnages sont des idoles. Si si. Des êtres presque palpables tant ils nous ressemblent, sans être nous pour autant. Si ce n'est nous que l'on voit dans le miroir, c'est quelqu'un que l'on connaît.
Quand je lis Marie-Aude Murail, j'ai envie de rencontrer ses personnages et de faire de chacune de ses phrases une citation.
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