Certamen In Concordia Europae Regionumque Orbis
La chaleur plombait Paris et chacun de mes pas. Je n'avais pas vraiment envie de quitter les couloirs obscurs du métro, seul endroit de la capitale où la chaleur est supportable. Le RER B ne vaut guère mieux que la ligne 4, à croire qu'ils continuent à mettre le chauffage même en plein été. Lorsque j'émerge boulevard Saint-Michel, du bon côté, le soleil me tombe dessus sans crier gare. Les touristes sont partout, impossible de faire deux pas sans en bousculer.
Finalement, je trace ma route. Le Panthéon, le lycée Henri IV. Dans le cloître, ils arrosent la pelouse: ça sent bon la terre. Lorsque j'arrive dans la salle, je prends une chaise au dernier rang (l'année dernière j'étais eu premier rang, et je n'ai pas très envie de retenter l'expérience) et attends. Mado arrive avec une heure de retard, le discours est passé, ainsi que les prix de culture. On arrive aux prix des versions, enseignement supérieur. Les accessits sont distribués, je n'ai pas encore été appelée. Mon sourire s'agrandit au fur et à mesure. L'année dernière, j'étais deuxième accessit, j'ai donc fait mieux. Troisième prix. Quatre copies ex aequo. Un nom tombe, ce n'est pas le mien. Un deuxième. Un troisième. Mon cœur accélère. Et le quatrième, le mien. J'ai gagné deux places!
Après la fin de la remise des prix, je discute avec Mado. Et un type suant, étudiant dans un institut universitaire privé, qui est en quête "de bons conseils" et "de bonnes adresses". Si tu veux des pistons, coco, c'est pas moi qu'il faut venir trouver. M'enfin, après qu'il m'a expliqué que c'était dommage que j'aie abandonné toute idée de religion parce que ça éclaire nos vocations, et que je lui ai répondu en souriant que j'avais trouvé d'autres moyens de m'éclairer et que je vivais très bien sans aller à l'église, je m'en retourne chez moi, les pieds brûlants et la tête légère.
Et j'ai un bon pour aller chercher un Budé, boulevard Raspail. Respect!