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Vous en parlerez à votre cheval...
14 février 2012

« La chance, c'est ce qu'on ne mérite pas. »*

Encore une fois, et même plutôt trois fois qu'une, la chance m'a souri. Cette femme chauve et insaisissable m'a à la bonne, sans doute. J'ai une chance de cocu. Il y a des des jours où je trouve ça louche, à l'instar de Baltasar Gracian Y Morales, qui trouve que « la chance qui dure est toujours suspecte. »**

Depuis janvier, nous attendions la désignation des équipes pour les projets de fin d'études. Avec huit participants, nous avions tablé sur quatre binômes. Mais c'était sans compter le manque d'organisation du directeur, qui, avec deux mois de retard, nous dispatcha dans trois groupes : deux trinômes et un binôme. Travailler à plus de deux est toujours difficile, et Dame Fortune eut pitié de mon déplorable sens du travail en groupe en m'assignant un unique collègue pour ce projet.

Sur ces mêmes projets, trois sujets. Un tout-à-fait palpitant encadré par deux enseignants compétants et synpathiques. Un autre très intéressant mais dans un langage inconnu - or un mois pour apprendre un langage informatique en plus de faire le projet, c'est court. Un dernier sans intérêt, encadré par un incapable doublé d'un "enfoiré". Le choix est vite fait. Mais tout le monde a fait le même. Donc, tirage au sort. A. et S. tirent en premier leur sujet. Je prends celui qui reste. Et pour dire les choses comme elles sont, elles n'ont pas eu de chance.

Enfin, l'autre jour, à la fin du cours, la prof demande à me parler. Je prends peur, parce que la dernière fois, je me suis fait enguirlander. Mais en l'occurrence, ce ne sont pas des remontrances. Mon angoisse était vaine : on me propose une thèse. J'en suis comme deux ronds de flan. Une thèse. Soit. Une telle occasion ne se refuse pas. J'ai le choix entre Caen et Nanterre, c'est une thèse rémunérée, et un sujet intéressant.

Il y a vraiment des moments où je me demande où est la faille. J'ai beau chercher, à part les mouises familiales - frère au cerveau en fromage blanc et troubles conjugaux chez la Sister, mère malade et père... père - je ne vois rien qui fasse le poids pour contrebalancer une telle bonne fortune.

Je ne me plains pas. Je me contente de sourire d'un air incrédule. (Et d'angoisser à l'idée que mon dieu il va falloir parler à des gens inconnus pour mettre en place ce projet de thèse.) J'ai souvent envie de dire que "ça va un peu trop vite entre nous", mais j'ai comme l'impression que l'avenir est une garce qui ne nous laisse pas vraiment le temps de nous acclimater.

* Paul Guth**

** Merci Evene !

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Commentaires
I
Merci merci ! ^^<br /> <br /> Non, j'évite les jeux d'argent autant que possible, même en période de chance...
L
C'est énorme !!! Félicitations pour la thèse. Tu as pensé à tenté un loto... Juste pour voir. Après tout, ça semblait être le bon moment pour toi. :P
I
>> Mo : huhu ^^ Quand je parle du temps, de l'avenir et de la peur de grandir, je peux devenir assez virulente, c'est vrai. Merci :-)<br /> <br /> <br /> <br /> >> delest : quelle sagesse ! ^^ C'est vrai, c'est le propre de l'avenir. C'est d'ailleurs ce qui fait qu'on l'aime et la craint en même temps.<br /> <br /> <br /> <br /> >> bambou : Oh ! Bon retour parmi nous :-) Et bien sûr, je serai ravie de te voir fin mars !
B
Eh, je reprends du service par ici. Contente de voir que tout se passe bien pour toi. Et la chance va perdurer. Après tout, spring is just around the door...<br /> <br /> Il se peut que je monte à Paris fin mars... On se voit, dis?
D
Ben voilà un petit texte jubilatoire, dis donc ! Tant mieux, chouette, tout ça. Et à propos de la garce dont tu parles : quand on commence à s'acclimater à l'avenir, c'est qu'on l'a déjà derrière soi :)
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