Dans la maison vide
Quand la porte s’est ouverte, l’odeur qui est parvenue à mes narines était celle d’une maison vide. Un léger parfum de renfermé, mêlé à celui, diffus, de l’humidité. Une discrète odeur de solitude, voire d’abandon. Cette odeur qui nous arrive dessus quand on rentre de vacances et qu’on ouvre une maison qui est restée vide pendant plusieurs semaines. On ouvre en général fenêtres et volets, on aère, et un quart d’heure plus tard, il n’y paraît plus. Mais là, deux personnes y vivent, alors que trois devraient y séjourner. L’un des trois a décidé d’aller voir ailleurs, et il a abandonné ceux qui sont restés. Cette odeur d’abandon, sans doute est-ce de sa faute. Isolement. Désert, presque.
La porte s’est refermée. Les voix s’élèvent, toutes pressées de raconter en même temps. Puis elles se taisent. Le silence s’installe. Le froid vient se lover dans ses bras. Je me souviens pourtant, c’était une maison chaleureuse, il n’y a pas si longtemps. C’était ce qu’on appelle un foyer. Home. Heim. La maison est désormais vide, silencieuse, froide. Il y manque quelque chose. Ou quelqu’un.