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Vous en parlerez à votre cheval...
8 novembre 2008

Une fakheuse en hK

Vendredi, je n'ai pas cours. Mais vendredi dernier, ce fut différent. À 14h, je ne suis pointée à la porte de mon vieux lycée, et je suis entrée, en compagnie d'une complice. Nous avons tâché de nous faire discrète, et surtout, de ne pas croiser de professeurs. Un court moment de panique au détour du troisième étage, lorsque notre route coupa celle de M. Durant*, éminent angliciste de son état. Mais c'était fausse alerte: il ne tiqua pas, trop occupée qu'il était d'aller remplir sa bouilloire et de faire le tri dans ses pensées.

Nous parcourons le couloir, jusqu'au fond, et là, assise à son bureau, nous voyons Mado, aux prises avec sa classe de culture antique (ou quelque chose du genre). Elle nous voit, s'étonne, et s'exclame qu'elle est ravie de nous voir, parce qu'elle pensait que nous aurions oublié notre promesse. Et non, nous n'avions point oublié. Et nous voilà, d'attaque pour deux heures de grec confirmé en hypokhâgne.

Les hellénistes arrivent. Ils sont quatre, trois garçons et une fille. Il y a deux ans, nous étions six, six filles. Les mœurs changent. Correction de l'interro: eimi et eimi, les formes homonymes. Je n'aurais pas dû venir... j'aurais dû me méfier. Mais trop tard. Je n'ai pas fait de grec depuis trop longtemps, et mon cerveau rame. Mais qu'importe? Je fais du grec.

Après cela, on passe au vocabulaire: la suffixation en grec. Voilà qui va me servir, et pas qu'un peu, pour mon prochain devoir à rendre ! Finalement, j'ai bien fait de me lever matin. Les quatre hypos ont du mal. Et leurs hésitations, leurs erreurs nombreuses me rappellent ce que nous avait annoncé Mado: « Ils sont plein de bonne volonté... » ce qui voulait tout dire, je crois.

chapitre_22_pandoreEnfin, nous passons au texte. Sur quatre, deux ont fait la préparation. Mouais. Ma collègue et moi nous battrons en improvisé. Hésiode, l'épisode de Pandore. Ce sont de bons souvenirs, et surtout, ça change de l'interminable Plutarque que nous traînons tel un boulet à la fac. Je les écoute traduire. « Ah, mais j'avais compris tout le texte à la deuxième personne. » Ah. Bon. C'est toi qui vois. C'est sûr, l'absence d'augment n'aide pas, mais jusque-là, je n'avais jamais vu de mythes à la deuxième personne. D'un coup, mon nom résonne dans la classe. Quoi? Que se passe-t-il? Ah vraiment? Vous êtes sûre que je dois traduire? Bien. Je lis mes quelques vers, analyse. La construction n'est pas difficile, et ma voisine et complice me souffle le vocabulaire manquant. Ouf. Il il est seize heures.

L'heure suivante, nous avons assisté à un spectacle effarant: une classe de quarante latinistes grands débutants, au comportement de collégiens. La seule pensée qui m'effleura en entendant les deux potaches dans mon dos ricaner fut: « Et ils seront en khâgne l'an prochain? »

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Commentaires
I
Oui, oui, trois fois plus de garçons que de filles ! C'est à peine croyable ! Et en plus, il y a un ancien S et un ancien ES sur quatre élèves...<br /> Le latin est effectivement obligatoire, et c'est, je pense, la raison du nombre d'élèves et du manque de motivation des troupes.<br /> Le khâgneux plus potache que son petit frère? Non, c'est à peine croyable en ce qui concerne les énergumènes à l'étude. Lorsque l'interro de grammaire leur fut rendue, l'un deux apostropha son camarade à l'autre bout de la classe pour savoir sa note, sans la moindre discrétion. Lorsqu'il eut appris qu'il avait eu 19, il le qualifia du très poétique adjectif "enculé", assez fort pour que toute la classe puisse l'entendre... Ils sont pas mignons ces hypokhâgneux?
P
Les temps changent, comme tu dis : plus de garçons que de filles en grec? Qui s'attendrait à voir le double chromosome X moins courageux?<br /> Le latin est-il déjà devenu obligatoire en HK? Comment expliquer un tel nombre de latinistes grands commençants?<br /> Et sinon, scoop : le khâgneux est souvent plus potache que l'hypokhâgneux!
I
Oui, "levée matin"... Je pèse mes mots ^^ Bien sûr, j'ai eu d'autres occupations passionnantes, dès 7h30 du matin. Or j'estime que 7h30, c'est "matin" quand on n'a pas cour. Non? Et puis, je trouvais que cette expression sonnait bien... XD<br /> Oui, je me rappelle. Je me rappelle tant de choses...
M
Un cours à 14h et tu t'es levée matin... <br /> <br /> Et rappelle toi les heures vacantes du lundi après-midi sous les regards menaçants des documentalistes.
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