Une classique chez les modernes
Peu à peu, d'étranges spécimens de race humaine me rejoignent. Je me replie sur mon territoire, serrant Plutarque est ses oracles sur mes genoux, me faisant petite, minuscule, infime, tâchant de disparaître. Et puis je continue d'attendre.
Le brouhaha est devenu tel que les studieux étudiants hellénistes ont clos la porte. Les discussions s'élèvent tandis que les élèves descendent en masse. Désormais, le hall est plein, mes oreilles résonnent. Toujours pas trace de Melendili.
Enfin, mes collègues sont libérés et s'échappent des fers rigoureux de la linguistique. Quelques saluts et regards semblant demander ce que je fais là plus tard, je rattrape Melendili par la manche et nous entrons dans l'arène. L'amphithéâtre est plein. Nous avons trouvé une place au deuxième rang. J'observe médusée ces êtres extraordinaires que sont les littéraires s'asseoir dans les allées, faute de place. À peine trois quarts d'heure plus tard, de plus en plus fascinée, je vois sortir certains d'entre eux, probablement hermétiques au charme du genre apocalyptique. Quelques discussions s'élèvent. Des murmures. Des chuchotements. Le cours s'étire, « ego Hugo » et compagnie.
Ce fut une véritable expérience ethnologique de deux heures.