Blacksad
Il y a plusieurs années de cela, je suis tombée par hasard sur un chef-d'œuvre de la bande dessinée. Bien sûr, lorsque je suis sortie de la libraire avec le tome 1 de Blacksad sous le bras, j'ignorais alors complètement que je m'apprêtais à lire une merveille du neuvième art. Pour tout vous dire, l'aspect zoomorphe des personnages de l'ouvrage - ou leur côté anthropomorphe, au choix - avait quelque chose de profondément intrigant, surtout quand on voit la beauté de leurs traits, la beauté du trait d'une façon générale. Mais je crois que c'est avant tout le bout de texte, en quatrième de couverture, qui avait éveillé mon intérêt:
"Parfois, quand j'entre dans mon bureau, j'ai l'impression de marcher dans les ruines d'une ancienne civilisation. Non à cause du désordre qui y règne, mais parce que certainement cela ressemble aux vestiges de l'être civilisé que je fus jadis."
Vous avez ici, en deux phrases, un concentré de toute la classe du protagoniste, John Blacksad, détective privé et chat noir de son état. Je crois bien que c'est le personnage de bande dessinée le plus classe que je connaisse! Et pourtant, c'est un chat. (On retrouve ici la même problématique que pour Robin des Bois: le plus réussi et le plus classe des Robin des Bois reste le renard de Disney.)
Pourquoi est-ce que je vous parle de Blacksad, là, maintenant, tout de suite? Parce que le tome 4 est sorti il y a peu, et que je l'ai dévoré dans le métro, tout l'heure - si bien que j'ai failli en oublier de descendre! Et pour vous dire à quel point cette bande dessinée est incontournable: un jeune homme, qui regardait par-dessus mon épaule, m'a demandé s'il s'agissait d'un nouveau tome de Blacksad. Bien sûr, ai-je répondu, il est tout récent. Et lui de me répondre qu'il faudrait qu'il aille voir ça de plus près.
Sur ces bonnes paroles, je vous laisse en compagnie de la première planche de l'album, rien que pour vous donner envie...