RER
Ma tête tourne et la nausée me tenaille. Conséquence d'une nuit trop courte ou d'une après-midi dans les galeries d'un centre commercial?
Je ne peux regarder au travers de la vitre le paysage. Les fourrés et les herbes folles défilent trop vite, mes yeux ne suivent pas. Le ciel se couvre et le soir tombe insidieusement sur la ville.
Là où scintillait la Seine ce matin, je ne vois plus qu'un amas d'usines abandonnées; ronces, arbres à papillons en fin de floraison, orties. là, un haut bâtiment sans toit, sans vitre, sert de refuge aux pigeons, un peu comme les maisons de Cadet Rousselle. Puis les cadavres industriels s'étiolent au profit de hangars et de bureaux flambant neufs. Une zone résidentielle aux demeures grisâtres. Bientôt, je serai à Juvisy, et je changerai de train.
La ligne D a quelque chose de mort et de désespéré.