Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vous en parlerez à votre cheval...
2 septembre 2007

Se trouver des excuses...

[Quand l'écriture se fait catharsis...]

serrure3« Tu as tout fait pour y aller. » La phrase qui tue. J'ai tout fait pour aller à la fac, paraît-il, alors je n'ai pas le droit de paniquer à l'idée de me retrouver dans un bâtiment immense à l'autre bout de Paris. Tout fait pour aller à la fac? Qu'ai-je fait exactement? Rien. Voilà la solution les amis: vous êtes en prépa et vous ne voulez pas y retourner l'année suivante, mais vous ne voulez pas non plus abandonner, non il faut sauver la face. Alors vous ne faites rien et vous accusez votre professeur de philo ensuite.

Mais si je n'ai rien fait, peut-être y a-t-il une raison, ne pensez-vous pas? Je ne sais pas... peut-être que pour la première fois, je me suis sentie mal à l'aise au point d'en avoir la nausée à certains moments. Tellement mal que je ne voulais plus rentrer chez moi. Le soir, au lieu de me précipiter à mon bureau pour faire préparations et dissertations, je traînais dans le centre de Saint-Quentin ou à Versailles. Je retardais le moment de rentrer chez moi. Pour la première fois de toute ma vie, je me sentais mieux dans la salle de classe poussiéreuse où l'atmosphère était étouffante que chez moi. Pour une fois dans ma vie, j'étais vraiment heureuse de me retrouver avec mes amis, même si quelque fois je ne supportais plus ni remarques ni moqueries.

Chez moi, c'était le désert. L'indifférence. L'absence. On m'a reproché de n'avoir fait aucun effort, de m'être enfermée. Certes, mais je n'ai pas de verrou: une porte, ça s'ouvre. Et qui supporterait de parler dans le vide? Je ne compte plus les fois où mes questions restaient sans réponse, mes répliques sans écho. Et mes repas: la simple vue de ce mur jaune me révulse. J'ai pris ou fini mes repas trop souvent seule, en tête à tête avec lui!

EcrireSeule dans le silence de ma chambre, mon cerveau carburait. Mais plutôt que de réfléchir à des problèmes hautement philosophiques, je pensais à ce qui n'allait pas. À ce qui avait changé. Je ressassais ma rancœur, ma rancune. Oh oui! Je leur en voulais. J'aurais pu me plonger dans le travail pour oublier, mais ce n'était pas efficace. Cette attitude nouvelle m'avait déstabilisée et je n'ai pas réussi une seule fois dans l'année à me concentrer. Seule, quelques fois, une version de latin y parvenait. Alors j'ai erré sur le net, pendant un an. Je n'ai jamais autant traîné sur la toile. Je m'abrutissais pour ne plus penser à rien. Je plongeais et m'immergeais complètement dans ce monde virtuel d'inutilités. Alors seulement, mes larmes cessaient de couler.

Mais tout cela est peut-être une excuse, une énorme excuse, pour justifier mon manque de travail.

Publicité
Commentaires
I
Merci pour ton soutien ^^ Mais ce qui me fait peur est beaucoup plus "trivial" que l'autonomie: c'est la peur de me perdre dans les couloirs, la peur de devoir affronter des gens que je ne connais pas, la peur d'être en retard... Les mêmes peurs qui me hantent depuis que je suis toute petite: je ne change pas en fait! Mais je suis consciente de tous les points positifs de la fac, et c'est grâce à eux que je me suis rapidement fait une raison en juin dernier. Mais là, ma mère m'a un peu coupée dans mon élan...
T
Je suis mal placée pour ne pas défendre les prépas...Et pourtant, je vais le faire: tu auras beaucoup de temps, de liberté à la fac... Et c'est vrai, l'autonomie fait peur, les chemins de traverse n'attirent pas forcément devant la VOIE ROYALE et pourtant, je pense que tu ne dois pas le prendre comme une punition. Je suis passée par ces différents systèmes dans mon parcours, je ne me suis jamais mieux sentie que lorsque je pouvais sécher tous les cours (mais ça je ne l'avoue pas volontiers)et demander à des copines d'y assister pour moi, lorsque je n'avais pas de compte à rendre systématiquement. Tu mettras plus de temps, et c'est tant mieux, tu apprendras à profiter des moments que tu as, à apprécier à ta guise les cours ou pas, et quand tu sauras ce qui t'attire, tu creuseras dans cette voie. Je ne condamne ni le système de la prépa (je te l'expliquerai dans une décennie environ...et ça te fera rire, j'espère) ni la fac, l'essentiel est que tu apprécies ce que tu fais, et ton récit ne montre pas cette situation...MEUH non, la fac ce n'est pas la jungle, tu verras, ça se passera bien.
Derniers commentaires
Publicité
Archives
Publicité