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Bonne Saint Nicolas! Chez nous, on ne la fête pas ou peu, mais je crois que dans certaines régions elle est bien plus importante que Noël... Pour tout le monde, voici les paroles d'une chanson que vous avez sûrement apprise à l'école.
Les trois petits enfants
Ils étaient trois petits
enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.
S'en vont un soir chez le boucher:
- Boucher voudrais-tu nous loger ?
- Entrez, entrez petits enfants,
Y'a de la place assurément.
Ils n'étaient pas sitôt entrés,
Que le boucher les a tués.
Les a coupés en p'tits morceaux,
Mis au saloir comme des pourceaux.
Saint Nicolas au bout d'sept ans
Vint à passer dedans ces champs,
Alla frapper chez le boucher:
- Boucher, voudrais-tu me loger ?
- Entrez, entrez, Saint Nicolas,
Il y a d'la place, y n'en manque pas !
Il n'était pas sitôt entré
Qu'il a demandé à souper.
- Voulez-vous un morceau de veau ?
- Je n'en veux pas, il n'est pas beau !
- Voulez-vous un morceau d' jambon?
- Je n'en veux pas, il n'est pas bon !
Du petit salé, je veux avoir
Qu'y a sept ans qu'est dans le saloir !
Dès qu'le boucher entendit ça,
Hors de la porte, il s'éclipsa.
Boucher, boucher, ne t'enfuis pas !
Repens-toi, Dieu te pardonnera !
Saint-Nicolas alla s'asseoir
Dessus les bords de ce saloir.
- Petits enfants qui dormez là
Je suis le grand Saint Nicolas,
Et le saint étendit trois doigts,
Les p'tits se r'lèvent tous les trois
Le premier dit : J'ai bien dormi !
Le second dit : Et moi aussi !
Et le troisième, le plus petit :
Je croyais être au Paradis !
Pour toi...
Au début,
je ne te voyais presque jamais. Chaque fois que tu rentrais, je
t'accompagnais voir tes salades. Puis le temps a passé. Vous
avez déménagé. Tu as eu un jardin autre qu'une
plate-bande dans la cour du collège. Je te voyais quelques
jours aux Grives, quand tu avais réussi à sortir de ton
bureau. Nous allions te chercher à l'aéroport.
Tu étais
incapable de te reposer. Tu bricolais, tu jardinais. Tu jurais, tu
râlais. Je t'entends encore. « Merde! »
Ta voix commençait basse puis s'élevait. De temps à
autre, tu accompagnais cela d'un « chié! ».
Rien ne marchait jamais comme tu le voulais, mais le résultat
était toujours impressionnant.
Tu as fabriqué
mon premier bureau. Tu m'as appris à clouer et à scier.
Tu m'as enseigné l'arrosage des salades et comment tailler les
rosiers. Tu m'as légué ton juron favori. Plus tard, tu
m'a inculqué les règles de la belote.
Avec toi, j'ai
parcouru la Wolfsklam « en petites foulées ».
Avec toi, je me suis perdue dans Séville.
Tu avais horreur
de rester inactif. Tu as travaillé toute ta vie durant, même
après la retraite. Tu t'échappais dans ton atelier.
Puis, enfin, tu as été réellement à la
retraite. Tu avais peur de t'ennuyer. Alors tu as voyagé.
Mais, à peine un an d'otium que la maladie t'a frappé.
Tu n'avais jamais été malade de ta vie. Et la leucémie
a osé s'attaquer à toi. Quelle injustice pour quelqu'un
d'aussi honnête et droit que toi!
Tu en as réchappé
une fois. Ce fut un miracle. Je m'en souviens comme si c'était
hier: je rentrais de Venise et j'ai appris que les médecins
n'osaient se prononcer sur ton état. Et quand tu t'es
réveillé, même les spécialistes ne
comprenaient pas ce qui s'était passé.
Je ne t'ai pas vu
à l'hôpital. Mais tu es rentré pour Noël
cette année-là. Tu étais maigre. Tu marchais
avec une canne. Ça m'a fait bizarre. Un semblant de paix
s'était installé. Puis nous avons oublié la
maladie. C'est alors qu'elle est revenue, sans prévenir. Et
cette fois, tu ne t'es pas réveillé. Je l'ai appris en
sortant de cours. J'allais déjeuner chez mes grands-parents.
Quand j'ai vu mon père, mon frère et ma sœur qui
n'étaient pas invités, je n'ai pas compris. On me l'a
dit avant de passer à table. Mon sourire s'est affaissé.
Une larme, unique, a coulé.
À
l'enterrement, je n'ai pas pleuré. J'ai juste été
bouleversée de voir mon oncle et mes cousins pleurer... Je
n'avais pas réalisé. Je n'ai pas voulu te voir avant
que tu ne partes définitivement. Je voulais te garder intact
dans ma mémoire. Je m'en voulais de ne pas pleurer. J'ai eu
peur de ne pas t'aimer.
Puis j'ai réalisé,
un an après. J'ai pleuré quand je suis retourné
aux Grives. J'ai compris que je n'entendrais plus tes jurons. Que tu
ne chanterais plus « Étoile des neiges, mon cœur
amoureux... », faux, rien que pour embêter Mamie. Tu
ne chanterais plus ton unique « passer mes doigts dans les
cheveux d'Esméralda! ». Tu n'éplucherais
plus les haricots avec nous sur la terrasse le soir. Tu ne plongerais
plus du muret dans la piscine. Tu ne ferais plus pousser tes radis.
Tu n'observerais plus avec espoir ton prunier rachitique. Tu ne nous
parlerais plus des charançons.
Tu ne sauras pas
que j'ai eu mon permis, toi qui me l'as offert. Mais si je l'ai eu,
c'est grâce à toi, je le sais. Des salades ont été
replantées sur tes plates-bandes. Nous chantons encore
« Étoile des neiges » ou « Esméralda ».
Je t'ai pris tes espadrilles et ton chapeau de paille. Merci Papi.
Escapitalade
Marie, je crois que c'est une chanson du film... Si ce n'est pas le cas, dis-le moi, je l'enlèverai.
RECTIFICATION: ce n'est pas une chanson du film, mais peu importe, ça va avec le style du film...
Dimanche matin, le cerveau complètement embrumé par le manque de sommeil, je tire difficilement Cécile des bras de Morphée. Je dois prendre le bus aux aurores et retrouver ma Dame-Oiselle pour une escapade à la capitale. Je me suis proposée, seule candidate, pour l'accompagner voir un film chinois qui ne passe que là-bas. « Une comédie musicale un peu cul-cul, » m'a-t-elle annoncé. Qu'importe, le gnangnan ne me dérange pas. Et si elle m'avait nommé plus tôt l'acteur pour lequel elle allait voir ce film, j'aurais accouru encore plus vite, si c'était possible!
Nous traversâmes son fief à pied pour nous rendre sur une ligne ferroviaire qui n'est pas normale: les trains ne vont pas dans le bon sens (si M***, je te jure, ils vont de la droit vers la gauche dans cette gare! Ce n'est pas normal!) et les sonneries sont tout bonnement traumatisantes... ah la rive droite, je m'en souviendrai!
Nous trouvâmes
le cinéma sans trop de problèmes (nous avons juste
traversé deux fois la même rue parce que deux cinémas
se faisaient face... il fallut choisir le bon!). Nous nous
installâmes confortablement dans la petite salle et quelques
personnes d'origine asiatique nous rejoignirent.
- M***, t'es
sûre qu'il y a les sous-titre?
- Euh, oui,
normalement...
Le film commence. A la première chorégraphie, nous voilà toutes deux en train d'étouffer nos éclats de rire dans nos écharpes. Puis peu à peu, nous nous laissons ensorceler. Nous versons même une larme ou deux. Mais surtout, nous sommes muettes d'admiration devant le magnifique Takeshi Kaneshiro (si vous connaissez Le Secret des poignards volants...). M*** a du mal à rester calme. Et je la comprends. Mais dès qu'il commence sa chanson, nous re-voilà parties dans un fou-rire... non qu'il chante mal, loin de là, mais c'est tellement kitsch! Finalement, ce film n'était pas mal du tout.
Après cette séance de cinéma mémorable, déjeuner à l'abris d'un KFC qui traîne dans le quartier (il s'était mis à pleuvoir des cordes entre temps). Puis nous allons nous abriter dans la Fnac du coin, où nous errons deux bonnes heures avant de rentrer, épuisées par cette journée épique sous la pluie parisienne...
Les quatre saisons...
Samedi, petite
sortie au théâtre. - Qu'ai-je donc vu? - Un ballet de
danse contemporaine... - Qu'ai-je donc été faire là-bas
quand on sait que je ne suis pas particulièrement fana d'art contemporain? - La musique... - Quoi la musique? - Et bien,
c'était du Vivaldi. Les Quatre saisons,
pour être plus précise. - Alors?
- Bilan: une danse somme toute point trop bizarre (pas comme l'affectionnent les Hollandais, notamment). Évidemment, comme dans tout ballet contemporain qui se respecte, un minimum de corps nus... Je dis ça en connaissance de cause: les deux spectacles les plus étranges que j'ai vus l'an dernier n'ont guère échappé à la règle. Et celui-ci non plus! Cependant, je n'ai su ce léger détail qu'à la fin du spectacle car même avec mes lunettes, j'étais dans un léger brouillard du haut du balcon. Sinon, danseurs et danseuses impressionnants. Costumes (et coutumes?) plus ou moins étranges. J'ai remarqué que j'avais une nette préférence pour les pas de deux... allez savoir pourquoi! Certaines chorégraphies étaient tout simplement superbes, notamment un pas de deux ou deux femmes se trouvent dans des rôles dominante/dominée alternativement, l'une se trouvant telle une poupée de son dans les mains de l'autre (voir photo 3).
Points amusants: *la chorégraphie des hommes verts... Quatre danseurs dans des combainaisons vert « martien » et dénommés Greeny. La jeune femme qui s'écrie entre deux danses: « I kissed the Greeny! ». Hilarant... Et my dear était aux anges: les martiens existent. *l'homme éponge. *le danseur en shorty orange. Véridique!
La crème de la crème: la MUSIQUE bien sûr! Ah Vivaldi, mon dieu, mon héros! Mehercule, ce type est (présent de vérité générale) un génie pour transmettre autant d'émotions dans simplement quatre saisons... Je l'aime, que dis-je aimer? Je l'idolâtre.
Un des seuls...
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Les fêtes de Noël en Provence commencent réellement à la Sainte-Barbe, le 4 décembre. C'est le moment de commencer la crèche. On met ce jour là des grains de
blé (ou des lentilles) à germer dans une soucoupe sur du coton imbibé
d'eau.
Le blé qui germe jusqu'au 25 décembre sera le signe prémonitoire d'une année à venir faite de bonnes récoltes et de bonheur. On dit en Provence: "Quand lou Blad vèn bèn, tout vèn bèn".
Cliquez sur l'image pour en savoir plus.
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« La
neige possède ce secret de rendre au cœur en un souffle la
joie naïve que les années lui ont impitoyablement
arrachée. »
(Antonine Maillet, Pointe-aux-Coques)