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Vous en parlerez à votre cheval...

22 janvier 2013

Rien ne nous survivra. Le pire est avenir.

Rien ne nous survivra fait l'effet d'un coup de matraque sauvagement asséné sur le crâne. J'avais lu le tout début il y a près de deux semaines, et, gênée par l'alternance des points de vue à la première personne ainsi que par la violence qui se dégageait des premières pages, j'avais mis le roman de côté. Finalement, mon retour de Caen hier aura eu raison de mes réticences. En deux soirs, j'ai littéralement dévoré les quelques centaines de pages du livre de Maïa Mazaurette (qui est, paraît-il, connue, mais que je ne cite que pour conserver l'équilibre et le rythme de ma phrase).

Rien ne nous survivra

Le contexte est simple : les jeunes se sont révoltés, et ont décidé d'éradiquer les vieux. Ainsi, le roman commence deux ans après le début de la révolte ; la guérilla des jeunes a détruit Paris, les vieux campent sur leurs positions au Nord et les jeunes ont pris possession de la Rive Gauche. La limite d'âge : vingt-cinq ans.

Je viens de lire quatre ou cinq critiques et commentaires sur ce livre, et tous abordent un point précis du roman, mais jamais le même. L'un s'attarde à débusquer la signification de l’œuvre, l'autre sur la narration, un autre encore sur la relation entre les deux protagonistes. Que l'on soit clair : je n'ai pas cherché la moindre critique de la société dans ce livre. Classé en SF, empiétant sur le territoire du fantastique, je l'ai pris pour une histoire. Horrible, atroce, d'une violence inouïe, certes, mais une histoire quand même.

Sven-Fennema-Rise and fall

J'ai fini par m'habituer à la narration en points de vue alternés. Deux personnages, deux snipers, Silence et l'Immortel. Autant vous le dire tout de suite : le sniper rejoint dans mon imaginaire de midinette l'archer. Et pourtant, les deux personnages autant l'un que l'autre sont absolument terrifiants, quand on y pense.

Meurtres, assassinats, raids ; les cadavres s'entassent, les blessures pourrissent, les rats pullulent, la faim et la mort rôdent. Paris est calcinée. On pensait avoir cerné le décors. Puis s'ajoutent aux deux voix, une troisième, impersonnelle, celle de la Théorie. Parce qu'il faut une idéologie à une révolution. Et l'on nous parle des débuts de la révolte. Des parricides en masse. Un certain choc, voire un choc certain, écarquille les yeux du lecteur à ces lignes. Puis la lecture se poursuit.

Sven-Fennema-2

Ce qui m'a fait tenir ? Le meilleur. Silence. On imagine, sans trop réfléchir, un garçon. Puis le doute s'installe, quand l'Immortel précise que personne ne sait s'il est féminin ou masculin. Ma lecture avance au fil des pages, cherchant l'indice grammatical, le petit accord, qui trahira le sexe de l'énigme Silence. Mais en vain. Et ses relations n'aident guère : amitié qui pourrait être plus avec Vatican, experte en renseignements, et l'obsession amour-haine-désir sadomasochiste que lui voue l'Immortel.

Les courses poursuites dans les bâtiments en ruines, sur les toits, dans les rames désertées du métro ont parfaitement satisfait la midinette qui est en moi, que l'intrigue sentimentale a fini par décevoir. Mais il en fallait plus pour détrôner Silence en mon esprit. La classe incarnée. Malgré les horreurs perpétrées par son bras, ses idéaux le placent au-dessus de la mêlée, qui finit par devenir semblable à ceux qu'il ou elle combattait. Un petit côté Sa Majesté des mouches, qui m'avait bien traumatisée à l'époque.

Pour résumer, un récit qui ne fait pas dans la dentelle, à la démesure de plus en plus folle, au rythme soutenu, dont le style quasi-répétitif lancine autant que les bombes qui tombent sur Paris. Amoral. Cathartique, presque.



PS : les deux photographies sont de Sven Fennema.

 

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19 janvier 2013

Vignettes

Lundi

La nuit est tombée, et le crachin de Normandie est devenu averse. Le campus 1 est désert dans la nuit. Clef en poche, je me dirige vers la maison de la recherche, où une chambre m'attend. Les bâtiments au look socialisto-communisto-stalinien, quoiqu'entretenus, sont angoissants dans l'obscurité luisante de pluie. Passée la passerelle, le campus retrouve son sens étymologique, et devient vaste champ herbeux. Lorsque j'entre dans ma chambre surchauffée, j'éteins le radiateur et ouvre ma fenêtre sur le désert des pelouses détrempées.

Mardi

La cafétéria de la maison de la recherche, à huit heures du matin, est déserte. Seule la responsable de l'endroit s'occupe de ranger les livraisons dans la réserve. Les pains au chocolat sortent du four, je sirote mon thé, accoudée au bar. De cet étage, quand on se penche sur la rambarde, on voit de haut le plan de Rome, maquette de la Rome antique de près de 70m², datant du début du XXe siècle.

Mercredi

Pas un seul doctorant au labo à Nanterre. Je profite du calme pour avancer mes expériences syntaxiques. Mais les problèmes s'ajoutent aux erreurs, et pas l'ombre d'une solution ne pointe son museau.

Jeudi

Je reprends l'écriture. L'écriture de fiction. Plus précisément de fanfiction. Deux ans sans écrire, je suis un peu rouillée, mais l'envie me chatouillait les doigts depuis plusieurs mois. J'ai fini par céder. Le soir tombe, je finis par me mettre au travail.

Vendredi

Club BD. Préparation de l'exposition sur Angoulême. L'enthousiasme de certains fait chaud au coeur. "Madame, on refera une sortie à Angoulême l'année prochaine ?" Un peu gênée, je me contente de sourire. Où serai-je l'année prochaine ? Moi-même je n'en sais rien. Dans ce flot d'inconnu qu'est la découverte du monde de la recherche, le collège est comme un havre où jeter une ancre rassurante. J'espère pouvoir conserver ce pied-à-terre salvateur.

Samedi

Les trottoirs sont boueux, quelques traces de blanc subsistent dans les canivaux. Le parc est fermé, et à travers les grilles on peut voir les allées immaculées. Le marché du livre ancien ouvre ses portes. Les chalands sont rares, et les libraires aussi. Les quelques présents battent la semelle et blotissent leurs doigts gourds dans leurs gants.

P1020749

10 janvier 2013

Sous les toits

J'avais déjà visité les combles de la Sorbonne, à l'occasion de ma première et dernière visite chez la conseillère d'orientation. Aujourd'hui, c'était un peu en dessous, mais on apercevait tout de même quelques morceaux de poutre et bouts de ciel (?)*. Je débarque au troisième étage de l'escalier G (le normal cette fois, pas de piège), tourne à droite conformément aux indications donnés sur le panonceau (le mail disait à gauche...), et là, je découvre une nouvelle dimension.

Un sol carrelé, d'un carrelage tout-à-fait normal, beigeasse, au troisième étage de la Sorbonne. J'ignorais même jusqu'à la présence de carrelage dans cette antique université. Je connaissais le parquet (vieux, usé, poussiéreux, craquant, ciré aux abords des quartiers administratifs), le marbre des nobles galeries du rez-de-chaussée, le linoleum des bâtiments restaurés, et même la moquette (mon errance vers le premier étage et demi n'aura pas été vaine). Mais le carrelage, en dehors des toilettes, jamais.

Murs mouchetés dans divers tons de beige, le tout est assez laid. Mais c'est carrelé. Bref, j'ai l'impression de m'être trompée. Une amie me suggère que ce couloir a peut-être le même comportement que la salle sur demande de Poudlard, et que dès demain, on y trouvera de nouveau le bon vieux parquet des familles.

C'était le niveau J, tiers 600. (Quand on cherche "salle J636" chez Google, on ne trouve que des pages faisant référence à la Sorbonne... sans doute le bâtiment (en fonction) le plus tordu de France !)

* Avec le temps qu'il fait depuis une semaine, je commence à douter qu'il y ait encore un ciel à Paris, mais bon.

8 janvier 2013

Labyrinthique

Le séminaire devait avoir lieu en Sorbonne. Chose étonnante s'il en est, puisqu'il s'agit d'un séminaire d'un laboratoire de Nanterre. Force mails avaient été envoyés, précisant "Paris Descartes", "rue des Saint-Pères", "non en fait en Sorbonne", "mais Paris Descartes quand même". Finalement, on informa : en Sorbonne, galerie Gerson, escalier G, salle F673. Rien d'effrayant pour qui a passé quelques années en ces murs.

13:30. Je quitte la petite sandwicherie que j'aime bien, rue des Ecoles, et remonte le long de la rue Victor Cousin. J'entre dans le couloir, persuadée, après avoir croisé la galerie J.B. Dumas que la suivante est la bonne. Déconfiture totale : galerie Claude Bernard. Ne reste que la galerie Richelieu et les autres sont fermées. Un peu interdite, je jette un oeil au plan qui s'efface depuis les siècles des siècles, au bas de la salle des Actes. Galerie Gerson... j'y étais. Bref. Premier indice trompeur, car il n'y a pas d'escalier donnant directement sur cette galerie !

Sorbonne 06

Ce n'est pas tout-à-fait l'endroit où je me suis perdue, mais ce n'est pas loin au-dessus.

Escalier G... Je trouve le J, à côté du P (ce qui est tout-à-fait logique, vous en conviendrez). Et le G, en fait, je le connaissais très bien, j'avais simplement oublié son nom. Premier étage et demi, ethnologie ou que sais-je, même pas de palier. Deuxième étage, la présidence. J'imaginais pourtant qu'il s'agissait là du niveau F... Tant pis, je poursuis. Troisième, UFR d'anglais, niveau G. J'avais raison. Merdum ! Du coup j'essaye de rattraper par le demi-étage, je trouverai sans doute une correspondance.

Je découvre un laboratoire de recherche en langue française, une bibliothèque, des bureaux. Sol moquetté, silence complet, quasi-religieux. J'ose à peine poursuivre, mais j'imagine qu'un autre escalier débouche de l'autre côté de cet étroit couloir. Et effectivement, un minuscule escalier. Niveau F, bingo ! Salle 671. Pour les suivantes, il faut sortir sur la passerelle. F672, je chauffe. Et là, bam, cul-de-sac, une porte vitrée qui donne sur un débarras. Contrite, je redescends dans la cours Cujas, que je connais bien.

Je retourne à l'escalier G, en passant devant un groupe d'étudiants vautrés dans un autre escalier... G2 ! Si si ! LE SEUL escalier à porter un tel nom au monde est forcément à la Sorbonne ! Petit colimaçon au bois usé qui débouche sur un minuscule pallier. Deux salles, dont la F673. Je reprends mon souffle. Il est 13:55.

Sorbonne 08

Cette photo n'est pas récente, il ne faisait pas si beau aujourd'hui.

14:10 arrive l'organisatrice. La salle est fermée. Les appariteurs de Paris IV ne peuvent pas l'ouvrir, car c'est une salle qui appartient à Paris V. Et l'appariteur de Paris V n'est pas là. Allers-retours de la pauvre dame dans l'escalier. Finalement, un appariteur monde, tranquillement. Il vérifie. Ah oui, c'est fermé. "Je vais voir, mais les pass de Paris IV ne vont pas marcher..." Il redescends, tranquillement. Il est déjà 14:20. Finalement, on nous installe dans une salle de Paris IV. Nous avons une demi-heure de retard...

"Vive la Sorbonne !" ont dû se dire les intervenants... qui arrivaient tout droit de Nancy (de l'ATILF, pour être plus précise).

PS : une très bonne année à tous, chers lecteurs !

12 décembre 2012

Commencement

Lundi, j'ai passé ma première nuit à Caen. La première d'une longue série, a priori.

Lorsqu'à dix-huit heures un peu passées j'ai quitté le campus, les couloirs étaient presque déserts, il faisait sombre, et j'étais frigorifiée. Le tramway, bondé, m'emmena jusqu'au centre-ville, jusqu'à mon hôtel. Quoique propre, cet hôtel semblait mal en point. La chambre avait été repeinte à neuf, mais les couloirs donnaient une impression de décrépitude qui me mettait mal à l'aise. J'avais l'impression de ne pas être à ma place. Le chauffage dans la chambre ne fonctionnait pas : je n'ai donc pas réussi à me réchauffer.

Puis je décidai d'aller dîner. La gargote de la place devant l'hôtel ne m'inspirait pas vraiment. Un petit tour sur internet m'indiqua un restaurant marocain* qui avait l'air parfait. Cinq minutes plus tard, j'étais installée au chaud, dans un petit restaurant, et l'oud me berçait pendant que je faisais mon choix. La portion de couscous que l'on me servit aurait pu facilement nourrir trois personnes. Et lorsque la pluie commença à tomber dans la nuit, je sirotais un thé à la menthe brûlant et sucré, juste ce qu'il faut pour finir de faire disparaître le mal-être qui m'avait saisie plus tôt dans l'après-midi.

Repue et apaisée, je rentrai à l'hôtel et me blottis sous les draps.

Le lendemain matin, le soleil se levait sur le château de Guillaume le Conquérant.

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La Pastilla

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30 novembre 2012

PS : dédicace de Catherine Meurisse

CATHERINE MEURISSE - Dédicace

Il est beau Marcel, n'est-ce pas ?
J'aime son canapé rayé !

30 novembre 2012

Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil...

... nocturne du vendredi soir, pounctuée par les problèmes de métro à l'arrivée.

Outre les quelques achats pour mon CDI bien-aimé, que je me dois de fournir en livres jeunesse, j'ai comme qui dirait fait quelques folies. Mais c'est de la faute des libraires / éditeurs, tellement sympathiques. Et c'est aussi de la faute des auteurs, tellement doués. Les étals de couleurs chatoyantes et chaleureuses, la finesses des traits, l'originalité des titres. Et c'est sans compter sur l'inouïe poésie de certains noms de maisons d'édition ! Bref, au milieu de cette caverne d'Ali Baba, je n'ai pu résister.

montreuil

PS : on a vu Boulet aussi !

28 novembre 2012

En vrac

- Une vidéo / chanson :

- Un webcomic (parfait pour procrastiner) : PhD Comics

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- Un aller / retour à Caen prévu pour jeudi, et une journée prévue à Nanterre, demain

- Quelques articles et bouquins en cours de lecture

- Des tas de projets personnels, qui incluent la BD, le latin, le Web...

- Un temps fou passé à faire mumuse avec Spip, sur une de mes innombrables pages Free

- De nombreuses notes de blog en préparation.

PS : Emil a créé un nouveau blogrien que pour ses récits mythologiques !

20 novembre 2012

Akinator, le retour

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J'en avais déjà parlé, et en farfouillant dans l'historique des visites sur ce blog, je suis retournée voir ce qu'il devenait. Mais si rappelez-vous ! Akinator, ce fameux "génie du Web" télépathe, qui devine à quelle personne vous pensez.

Je me rappelle qu'on en a parlé une fois avec un prof, parce qu'en réalité, la technique derrière tout ça est extrêmement simpliste. Même si j'imagine qu'il faut une base de données en amont assez colossale, le principe est le même que notre "ni oui ni non". Et s'il échoue une fois, le personnage auquel vous avez pensé est ajouté à la base. Ainsi il s'enrichit et s'améliore à chaque échec.

Malgré tout, ce petit logiciel reste bluffant. Il a tout de même trouvé Julia Ogden (Les Enquêtes de Murdoch), Monk de la série éponyme et Julie Teeger, la fille de son assistante, Virgile, mon frère, Bertrand Russel, Ingvar Kamprad (fondateur d'Ikea) et Richard Stallman (père de GNU) ! Par contre, je l'ai vaincu avec Antoine Culioli (linguiste spécialiste de l'énonciation), Félix Gaffiot et Solédango (Candélabres). Les deux derniers étaient déjà un échec il y a quatre ans et demi.

montage

 

18 novembre 2012

Copenhague - jour 1

Après avoir découvert avec fascination le métro copenhaguois et nous être installées au onzième étage de notre auberge de jeunesse, nous sommes ressorties, affrontant le froid, pour explorer le Tivoli Gardens. Nous étions samedi, au beau milieu de l'après-midi, et il y avait du monde. L'ambiance idéale pour découvrir un parc d'attraction.

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Je ne suis pas fanatique, d'ordinaire, des endroits trop peuplés, et encore moins regorgeant d'attractions censées donner des sensations fortes. Les montagnes russes n'ont jamais été ma tasse de thé. Pourtant, Tivoli a ceci de particulier qu'il a gardé un certain cachet et une authenticité tout-à-fait charmants.

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Fondé en plein milieu du XIXe siècle, ses montagnes russes nous font basculer non pas au-dessus du vide, mais de quelques décennies en arrière. Bien sûr, ces trains à sensations ne sont pas d'origine, mais Wikipédia m'a appris que l'une d'entre elles date tout de même du début de la première guerre mondiale.

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Au-delà de ces circonvolutions aériennes, l'ambiance est assez unique. Le thème de moment était bien évidemment Halloween, et si nous avons manqué la parade de peu, nous avons eu tout le loisir d'admirer la décoration. Probablement un peu kitsch, mais une sorte de « kitsch bio », où les horreurs en plastique auraient été remplacées par des centaines de citrouilles et coloquintes, logées douillettement dans des bottes de paille et les fontaines éteintes.

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La nuit tombe tôt dans les pays du nord en cette période de l'année. Les guirlandes lumineuses ont commencé, doucement, à éclairer les allées du jardin et les bords de l'étang. À seize heures trente, environ, nous avons commandé à dîner, dans une véranda au-dessus dudit étang. Le plaid en polaire sur les épaules, nous avons pu remplir notre estomac, avant de rentrer à l'hôtel, épuisées et congelées.

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