Elle n'a pas l'air
comme ça, elle n'est pas grande, elle se glisse partout. Et
pourtant. Pourtant, elle est terrible, elle fait souffrir, elle
ronge, elle s'immisce dans les esprits les plus retors. On ne la voit
pas venir. Et la voilà, qui vous souffle à l'oreille sa
malédiction, un seul mot. Deux syllabes qui font miroiter
devant votre regard las des perspectives infinies. « Demain... »
On ne se méfie
pas, on la regarde approcher. Ses petits pieds nus qui parcourent
terres et mers, de jour comme de nuit, qu'il pleuve ou qu'il vente,
ont l'air bien fragile. Son doux sourire vous fait fondre, et elle
ouvre sa bouche. Un poison lent s'exhale de ses lèvres
fraîches, un suc qui enivre et fait oublier toute raison.
« Demain... »
Déesse toute
puissante, elle règne sur les hommes et les dieux. Hommes et
femmes, jeunes et vieux subissent sa tyrannie, sans mot dire. Ils ne
voient même pas qu'il lui sont soumis! Les six lettres
scintillent dans le soleil couchant, puis illuminent le ciel
nocturne. « Demain... »
Grande dame, elle
nous fait courber l'échine, les uns après les autres.
Nous ployons devant sa toute puissance. Contrairement à
Paresse, sa sœur, elle aveugle ses victimes: non seulement ils
agiront demain, mais ils s'occupent entre temps. Leurs mains
s'agitent, leur cerveau cogite. Saine occupation que celle qui
dissimule le retard qui s'accumule. Chaste voile que celui de cette
Reine! Nos yeux éblouis s'abaissent alors qu'elle susurre
« Demain... »
Ce n'est que lorsque
Conscience pointe son nez crochu que nous comprenons l'illusion. Le
mirage. La séduisante femme, cette fée agile, nous
apparaît dans toute sa noirceur. Son sourire se fait
carnassier, un éclat malfaisant brille dans ses pupilles
dilatées. Conscience ouvre nos esprits et nous glissons dans
le gouffre. Les abîmes de notre retard nous avalent. Mais nous
n'avons plus qu'un mot à la bouche, que nous hurlons du fond
de notre âme: « Demain! »
Aujourd'hui, je souhaite un très joyeux anniversaire à celui qui ne vieillit que tous les quatre ans, au poisson mystérieux des troubles eaux internautiques, à celui qui a un an de plus.
Je m'en vais. Je pars en vacances une semaine. Sept jours sans internet. Mais ça ne m'empêchera pas de poster, puisque j'ai prévu quelques surprises pour mon absence. Bien à vous, Inci PS: bonne rentrée à ceux qui reprennent les cours dès lundi!
L'autre jour chez Madame de
K, j'ai découvert un site qui, si vous vous ennuyez, vous
occupera des heures durant! Vous pensez à un personnage, et le
génie vous pose des question. A la fin, il a deviné. Et
il est fort! Le but de ce jeu est... en fait il n'y a pas de but,
mais mon but était de le piéger. Et j'y ai réussi
plus d'une fois! Parce que figure-vous qu'Akinator ne connaît
pas Felix Gaffiot !!! C'est une honte. Certes, il a deviné
pour Robin des Bois, Hugues Capet, Homère et quelques autres.
Mais certaines erreurs m'ont bien fait rire. À se demander
comment il en est arrivé là. Exemples, du plus soft au
plus énorme (en gras, les réponses du génie).
Catulle >> Dante
Félix Gaffiot >>
JJ Rousseau
Didon >> Lucy
(l'australopithèque)
Julien Solédango >>
Le garçon dont vous êtes amoureux
- eu un cours sur
le roman arthurien, la matière de Bretagne, de France et de
Rome. - lu le combat de Floriant contre un dragon, contre un
pélican, contre un chevalier qui « cope trece à
puceles » et tous ses autres exploits. - entendu parler
de langues et dialectes étranges, tel l'osque, l'ombrien, le
phocidien, le lesbien; et noté quelques comparaisons avec le
finnois, les langues celtiques, le lituanien etc. - discuté
avec Melendili pendant plusieurs heures, et trouvé le temps
trop court. - eu envie de lire du Lucien. - fait le choix de
mon sujet de dossier pour la culture générale grecque:
L'APOCALYPSE. Et ça
claque comme sujet! ^^ - dormi en cours de littérature
latine (sujet: l'élégie à Rome); somnolé
en cours de littérature grecque (sujet: Platon). - appris
qu'un ἐρώμενος (erômenos = le plus jeune dans le
couple formé dans l'amour homosexuel grec, et le passif) doit,
selon le prof, « ne pas avoir de poils sur les cuisses et
le ventre »... - eu un cours d'accentuation grecque et
n'ai baillé que deux fois (*fière*). - C'était
d'ailleurs passionnant! - appris qu'il existait des listes des
adjectifs chez Homère et des dictionnaires de grec dont les
entrées sont classées par les finales. - été
au cinéma voir JUNO,
et c'est drôlement bien! - été au théâtre
avec ma sœur, voir Bérénice,
et Lambert Wilson il a la classe: son Titus en ressort grandi, plus
noble que jamais. J'aimais déjà ce personnage, mais
maintenant je l'idolâtre! - eu de gros problèmes de
train, de bus, de métro. Je n'aime pas rester bloquée
vingt-cimq minutes avant que l'on me dise qu'il faut emprunter les
correspondances, qui sont en travaux. Plus de deux heures pour
rentrer chez moi, de quoi hurler! - fait un thème latin
horrible, plein de subordonnées dans du discours indirect.
J'arrête
ici la liste. Je m'en vais rejoindre Morphée pour quelques
heures...
Puisque je poste très peu en ce moment, et que j'ai énormément de choses à faire ce soir; puisque je me lève à cinq heure et demi demain matin et que je n'ai pas très envie de travailler; pour tout ça, je vais me forcer à barrer un à un les éléments de cette liste CE SOIR: - finir mon thème - imprimer CV et lettres de motivation - faire ma préparation de Pline > à faire en bibliothèque demain - écrire mon article sur la procrastination > idem - faire la liste de ce que je ne dois pas oublier vendredi > inutile - poster
J'ai fait mon planning pour le deuxième
semestre et, n'ayant pas sommeil (levée à midi, j'ai
fait une sieste de deux heures après le déjeuner),
j'avais prévu de m'attaquer à ma version de grec (un
peu de Platon, c'est bon pour la santé) ce soir. Finalement,
je me retrouve devant un document Word tout neuf, tout beau, et j'ai
décidé de ''bloguer''... La procrastination continue:
ce n'est pas parce que l'hypokhâgne est loin derrière
que mes mauvaises habitudes y ont été
oubliées! Je ferai Platon demain.
La semaine fut rude. Elles sont toutes rudes.
Au mois d'octobre, je me disais naïvement « Quel
emploi du temps merdique! Une chose est sûre, ils ne pourront
pas faire pire au deuxième semestre. » Et bien ils
ont réussi. Un soir, dans le bus, j'entendais deux godiches
facceuses qui discutaient. L'une se plaingnait de
je-ne-sais-plus-quoi, et l'autre lui expliquait entre deux rires
niais: « Hihihi! Le plus tard que je finis, c'est 15h30.
Hihihi! » Bref. Il n'y avait aucun doute: elles étaient
à la fac. Et si je vous dis que je suis bien contente de finir
à 16h30 le vendredi, parce que c'est ma journée la plus
courte? Qu'en pensez-vous? Si vous me dites que le secrétaire
des lettres classiques est un boulet, ou que l'administration fait
tout pour décourager les dinosaures dans notre genre, je vous
applaudirai volontiers! Mais passons. Je voulais simplement vous
démontrer que mes journées sont l o n g u e s ,
t r è è è s l o n g u e s . . .
et quand je rentre chez moi, je suis tellement fatiguée que je
n'arrive pas à dormir. Et que je n'ai pas envie de travailler.
Pour me donner bonne conscience, je copie mes μοτς γρεκς: ça ne prend pas
le chou et ça occupe sainement les mains. J'ai régulièrement
plein de choses à raconter sur mon blog, et puis je me dis que
je n'ai pas le courage, et que ça n'intéressera
personne. Alors je passe. Ainsi, mon blog vit au ralenti, au rythme
de la blogosphère en ce moment.
Quand
j'ai quitté ma chambre ce matin, je n'avais qu'une envie: me
recoucher. Pas le courage de me préparer un pic-nique, ni
celui de faire mon sac, ou encore plus simplement, de sortir de la
chaleur réconfortante de ma chambre. Dehors, une lueur
blafarde ne tardera pas à poindre à l'horizon, derrière
la forêt nue.
Quand
je quitte la maison, dont je regrette la douce tiédeur lorsque
le vent se met à souffler dans mes oreilles, le ciel est
violet. La lumière est diffuse, et bien faible alors que je
rejoins l'église. En ces jours de grève, je préfère
partir deux minutes plus tôt et avoir une place assise dans le
bus. Nombre de bâillements s'étouffent dans le silence
matinal, que seul le ronronnement du moteur interrompt.
Quand
je m'assois dans le RER, quand j'étends mes pieds sur le siège
d'en face et que mon sac se couche à mes côtés,
j'ouvre mes mots grecs et lis, absente, la liste sans fin. Le
hurlement des portes me sors à peine de ma rêverie. Puis
je m'endors. Ai-je les yeux ouverts? Fermés? Je l'ignore; je
sais juste que je ne comprends pas ce que je lis.
Quand
je pose mon pied, conquérante, dans la salle de grec,
personne. Il est neuf heures moins vingt et je suis la première.
Le Métro gît sous mon petit livre orange, ouvert à
la page du milan – ou de l'épervier peut-être. Le
silence règne dans les couloirs de la fac à cette
heure-ci. De temps en temps, des talons claquent, je lève les
yeux, ce n'est pas pour moi.
Quand
je franchis les portes de la Fnac, il y a tant de monde que je
commence à regretter. Mais je ne veux pas repartir sans avoir
essayé de la trouver. Je fouille, farfouille, mais l'arrivage
est tout frais, et certains cartons ne sont pas ouverts. Pourtant, je
la veux, et je l'aurai. Je tourne, tournicote, slalomant entre les
gêneurs. Puis je la vois, la bande dessinée tant
attendue: Tir Nan Og, tome 2.
Quand
je commence à sombrer dans la chaleur suffocante de la
bibliothèque, je me secoue. Trop de gens travaillent autour de
moi, j'aurais honte de m'endormir. Pourtant, je suis collée au
radiateur, faute d'autres places. Mes mots grecs deviennent flous.
Finalement, je me lève et sors. J'entame ma lecture dans le
couloir.
Quand
je suis partie de chez moi ce matin, le ciel était violet.
J'ai découvert avec joie que deux personnes, Pepina et Tunis, m'avaient donné du travail pour mon blog, qui est resté, je l'avoue, bien calme cette semaine. Alors, pour rattraper ça, non seulement je vais faire ce qu'elles m'ont demandé, à savoir la liste de six choses inutiles sur moi, mais en plus je vais assigner à chacun des six éléments de cette liste un thème: lecture, cinéma, musique, dessin, écriture et photographie. Mais commençons par le commencement.
Voici le règlement du jeu: 1- Mettre le lien de la personne qui vous a taguée. 2- Mettre le règlement du jeu sur votre blog. 3- Mentionner six trucs sans importance sur vous. 4- Taguer six autres personnes à votre tour. 5- Les prévenir sur leurs blogs.
1. Lecture: Le nombre de mes lectures en cours connaît une croissance vertigineuse. L'Iliade est toujours ouverte au chant II. Florianta bien commencé ses aventures puisqu'il a déjà occi plusieurs monstres et sauvé quelques puceles, mais il n'a pas encore rencontré Florete, ce qui est fâcheux. L'Echelle de Mahomet approche de la fin: la visite des huits ciels est achevé et la rencontre avec Dieu a eu lieu; nous sommes maintenant en Enfer en compagnie de l'ange Gabriel. Je viens tout juste de terminer le tome 6 de Mushishi. American Godsde Neil Gaiman m'occupe durant tous mes trajets en train; les dieux antiques et oubliés luttent contre les idoles d'aujourd'hui, le tout dans une écriture qui stimule l'imagination, et ça, j'aime! Enfin, Pantagruel, L'Apocalypse et Le Banquet (de Platon) m'attendent sagement sur ma table de nuit.
2. Cinéma: Question film, je voudrais parler de celui que j'ai revu hier, afin de le faire découvrir au Teckel: Robin des Bois. Ne croyez pas qu'il s'agisse de la très récente version de la BBC (je n'ai pas encore eu la chance de la voir), ou de celle, merveilleuse, de Disney. Il s'agit encore moins du film avec Kevin Costner et Alan Rickman. Non, je veux vous parler du film de 1938, avec Errol Flynn! Le doublage, les costumes, les cascades, tout est tellement... kitsch! Nous nous retrouvons avec un seigneur saxon leader socialiste (Vous vous rendez compte, vous, méchants normands, ce que vous faites subir au pauvre peuple! Je suis contre les inégalités, abolissons-les, et offrons aux pauvres hères un vrai festin!), qui tombe la pupille royale (Maid Marian, l'éternelle...) et se bat contre des moines à coups de gigot de mouton (Rends-moi mon gigot! s'écrie le bedonnant ecclésiastique). Willy (l'Ecarlate) joue du luth sans cordes, Marianne s'habille avec les rideaux de sa cuisine, sa chaperonne a un rire à vous percer les tympans. Ce film est aussi une ode à la propreté: ils ont beau vivre en hommes des bois, il n'y en a pas un qui ne soit rasé de près et propre comme un sou neuf! Les vêtements de Robin sont ornés de paillettes, tandis que Willy allie sans complexe chaperon rouge et collants verts. Quant aux méchants, ils sont tous barbus et rient... méchamment! ^^ Pour nous remettre de nos émotions, nous avons enchaîné avec la version de Disney.
3. Musique:
4. Dessin: Peu de dessin ces derniers temps, à l'exception de quelques volutes et figures plus ou moins géométriques dans les marges de mes cours. Par contre, j'ai des envies particulières: envie de dessiner les chevaliers de l'Apocalypse, les dieux Vikings ou d'autres pays, d'autres temps, des personnages mythiques, des damoiselles médiévales... Malheureusement, le résultat n'est jamais à la hauteur, alors je n'ai pas le courage de m'y mettre.
5. Ecriture:
Comme pour les dessins, Les mots marquent une pause; Ils se forment en vain Et jamais ne se posent
Sur le papier blanc De mes larges cahiers. Je vois, désespérant, Les insoumis aller
En riant. Ils s'enfuient Au loin, dans des contrées Verdoyantes et fleuries.
Je suis avec mes mots Grecs, seuls qui sont restés. Ce jour j'appris θρήνω*.