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Vous en parlerez à votre cheval...

12 mai 2008

Envies

les_cavaliers__a_d_rer__Après-demain, neuf heures, m'attendra sur ma table un magnifique sujet de littérature grecque. Socrate en retard? Aristophane et ses hommes-boules? La naissance d'Éros? En ce moment, mes six textes d'une longueur considérable m'attendent sous mon nez. Mais je n'arrive pas à m'y mettre.

J'ai très envie de finir mon dossier sur l'Apocalypse: mettre en page les illustrations de Dürer et Doré, faire quelques recherches complémentaires sur le genre ''science-fiction post-apocalyptique'', comparer assidûment les fléaux des sept coupes et les dix plaies d'Égypte...

Envie d'écrire des aventures pitoyables, de décrire des héros boulets, de dessiner des êtres ressemblant à des humains (parce que le résultat est plus que souvent douteux).

ARBRE_DES_SLYTHERIN_1Envie de me replonger dans mes généalogies des fondateurs: écrire la vie de chacun des membres de la famille Slytherin, inventer l'origine de Helga Poufsouffle, dessiner les écus de la famille Serdaigle et créer de toutes pièces une lignée de Gryffondors.

Envie aussi de cuisiner. Passer des heures aux fourneaux, réaliser des recettes dans lesquelles je ne m'étais encore jamais lancée, et refaire mes préférées. Faire de l'hypocras. Des gâteaux. Des entremets. Et les manger.

Envie de sortir au soleil, de marcher dans la forêt, aller voir où en sont les acacias. Respirer de plus près la glycine dont le parfum me parvient par la fenêtre grande ouverte de ma chambre.

Envie de partir, de bouger. Aller à Limeuil et passer des journées abrutissantes à arracher orties et mauvaises herbes, à tondre, tailler et couper. Pour m'endormir le soir, courbaturée mais apaisée.

Parce que j'en ai assez de me dire qu'il faut que je travaille mais de ne rien faire. Assez de m'angoisser pour des devoirs qui ne compteront même pas dans la moyenne. Assez d'assister à des cours sans intérêt (pour certains) alors que le soleil brille dehors et que le beau temps nous appelle.

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12 mai 2008

Horizon versaillais

Versailles_1

photo prise depuis l'appartement de mes grands-parents

10 mai 2008

Sensations culinaires

canneles1Vue: la pesée du sucre et de la farine, le chiffre qui évolue sur la balance digitale. Pas assez, pas trop, précision et rigueur.

Ouïe: le fouet qui bat les œufs dans la jatte, un bruit creux et liquide, régulier et rapide.

Toucher: le blanc d'œuf qui poisse sur les doigts, l'aigu de la coquille d'oeuf sur le pouce qui ouvre.

Goût: celui, doux et chaud, de la peau du lait, qui s'est formé sur le liquide bouillant.

Odorat: le parfum fort et sucré, exotique aussi, du liquide ambré que contient le petit bouchon noir de la bouteille de Saint James. Une fragrance qui évoque les îles et leurs plantations. L'odeur du rhum.

Cannelés.

6 mai 2008

Je procrastine.

Entre_deux_eauxMa montre indique qu'il est plus de dix heures déjà. Xénophon me lance des appels désespérés depuis plusieurs semaines. Il me reste moins de dix-sept heures avant de rendre ma version définitive en français. Pour me donner contenance et bonne conscience, j'ai souligné les verbes, ondulé sous les participes et pointillé sous les infinitifs. Enfermé les coordonnants dans des bulles et les subordonnants dans des prés carrés. Chaque nom a trouvé chaussure à son pied et vit désormais en tête-à-tête avec son article, à l'abri de ses parenthèses. Bref, j'ai fait le plus gros. Il ne me reste plus qu'à chercher le vocabulaire manquant et à traduire. Mais je n'ai pas de courage.

Cela fait plusieurs mois que je me traîne comme une loque, une chiffe molle. Je fais le strict minimum, qui ne suffit pas toujours. Cette impression d'inutilité me pèse sur l'estomac. Qu'est-ce que je veux faire après tout ça? Je n'en sais rien. Je fais, on verra bien. Il n'empêche. Ça me fait peur, et je ne me sens capable de rien. Je ne suis pas capable d'atteindre le niveau dont je rêve. Je ne suis pas assez combative pour ça.

Cette envie de lâcher prise, de me laisser porter par le courant me tenaille. Ce désir d'aller au plus simple et au plus agréable me harponne. Pourtant, je sais que je n'irai pas loin ainsi. Surtout par la voie que j'ai choisie. Le sentier des lettres classiques est long et épineux. Si l'on s'épuise avant l'arrivée, il y a toujours des chemins de traverse, mais qui nous font abandonner notre parcours vers d'autres voies. Et je n'ai pas envie de changer. J'ai juste besoin de courage.

Mais je n'en ai pas.

4 mai 2008

Ad-Vienne que pourra!

Chers lecteurs,

IMGP0041Cela fait trois jours que je me demande comment je vais bien pouvoir raconter mon voyage à Vienne. Trois jours que j'écris la même chose, et l'efface, insatisfaite. J'ai essayé le récit chronologique, mais ça ne rend rien. Je pourrais vous dire que je suis arrivée mardi, que j'ai visité tel et tel musée, que c'était magnifique, que je me suis extasiée devant les toiles de Klimt, que j'avais mal aux pieds et que j'ai trouvé que les trois jours furent trop courts. Mais je ne le ferai pas, d'une part, parce que ça vous ferait bailler et mourir d'ennui, d'autre part, parce que tout n'est pas vrai. Et finalement, vous ne sauriez même pas l'impression que j'ai retirée de ce périple. Alors, j'ai tâché de réunir au mieux les sensations qui me sont restées, les images qui m'ont marquée, les souvenirs qui me reviendront.

Cela va peut-être vous étonner, mais je n'ai pas trouvé que Vienne était une belle ville, même si l'ensemble est grandiose, majestueux, impressionnant, imposant, superbe en un sens. Les monuments nous dominent de leurs façades à colonnes, à volutes, et ils nous écraseraient si les rues n'étaient pas si larges. Parce que, malgré l'ampleur impressionnante des immeubles, Vienne est une ville où l'espace est roi. Les rues sont larges, les trottoirs spacieux, les parcs, jardins publiques et voies piétonnes se multiplient. Il en résulte un plaisir indéniable à se promener des heures durant, au gré de nos envies.

439824En parlant d'envie, les Konditorei jalonnent les rues et vous attirent indéniablement. Devant la vitrine, nous observons les pâtisseries toutes plus appétissantes les unes que les autres, et nous salivons. Si bien que rapidement, nous remplaçons le déjeuner par un goûter conséquent chez Aida: une part de Sachertorte et une tasse de chocolat viennois. Quand nous observons la carte en allemand, nous nous demandons la tête que peuvent bien avoir les gâteaux correspondants. En effet, depuis trois années que j'ai cessé d'apprendre cette langue au vocabulaire inretenable [je fais des néologismes si je veux! C'est mon blog], mes huit ans d'allemand ne sont plus qu'un lointain souvenir, et c'est à peine si je suis capable d'aligner deux mots convenablement.

Malgré tout, je ne me suis pas sentie étrangère une seule seconde. Pas comme à Athènes ou Tunis où l'on se sent définitivement sous un autre climat. Pas comme au Royaume-Uni où l'on a l'impression d'être de voyants touristes. Non, à Vienne, on se sent presque chez soi. En tout cas, on se sent au cœur palpitant de l'Europe [faut que j'arrête le chocolat...]. Budapest est fléchée à moins de deux cent cinquante kilomètres, les gares vous emmènent à Bucarest ou Berlin en moins de deux, le nombre d'Italiens et de Français déambulant dans les rues de la capitale est assez impressionnant. On est bien, pas le moins du monde mal à l'aise. Et les Autrichiens sont gentils.

Pour conclure ce petit bilan psycholgico-sentimental, je dirais volontiers que Vienne n'est pas une ville où l'on passerait des vacances de trois semaines. Par contre, j'y vivrais volontiers quelques années!

En m'excusant encore pour le temps qu'il m'a fallu pour écrire ces quelques mots ridicules,

Votre dévouée Inci.

PS: La carte postale que je vous envoie est la photographie d'un tableau superbe que j'ai eu le bonheur de découvrir aux côtés des œuvres de Klimt, au Leopold Museum. Son auteur, un certain Segantini, l'a intitulé The Evil Mothers.

Segantini___The_Evil_Mothers

NB: Les deux photos jointes représentent pour l'une les arbres du parc de Schönbrunn, et pour l'autre une part de Sachertote véritable.

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3 mai 2008

Είμαι κουρασμένη [imè kourazméni]

Je voulais poster aujourd'hui, mais je n'ai pas eu le temps de terminer ma note sur Vienne. A la place, j'ai fait du grec moderne. Demain peut-être...

IMGP0059
L'ombre de Maria Theresa est sur nous...

15 avril 2008

Félix, épanoui

IMGP0014

13 avril 2008

Mort sanglante

"(...)
Ecce alia monstra: celsa qua Tenedos mare
dorso repleuit, tumida consurgunt freta

undaque resultat scissa tranquillo minor,
laocoonqualis silenti nocte remorum sonus
longe refertur, cum premunt classes mare
pulsumque marmor abiete imposita gemit.
Respicimus: angues orbibus geminis ferunt
ad saxa fluctus, tumida quorum pectora
rates ut altae lateribus spumas agunt.
Dat cauda sonitum, liberae ponto iubae
consentiunt luminibus, fulmineum iubar
incendit aequor sibilisque undae tremunt.
Stupuere mentes. Infulis stabant sacri
Phrygioque cultu gemina nati pignora
Lauconte. Quos repente tergoribus ligant
angues corusci. Paruulas illi manus
ad ora referunt, neuter auxilio sibi,
uterque fratri; transtulit pietas uices
morsque ipsa miseros mutuo perdit metu.
Accumulat ecce liberum funus parens,
infirmus auxiliator. Inuadunt uirum
iam morte pasti membraque ad terram trahunt.
Iacet sacerdos inter aras uictima
terramque plangit. Sic profanatis sacris
peritura Troia perdidit primum deos. (...)"

(Pétrone, Satiricon, LXXXIX)

Après deux heures passées à la traduction de Lucrèce avec commentaire grammatical et à des exercices de thème sur le système hypothétique, me voilà partie à la bibliothèque. J'ai une préparation à faire pour dans l'après-midi, et du pain sur la planche.

Des vers. Plus de soixante vers. J'ai trois heures. Vaillamment, je m'attaque à Pétrone, et à son récit de la prise de Troie. Au début, je me dis que ça va aller, puis au fur et à mesure de ma progression je me dis que non. Je rame. Les mots sont tous ambigus et les phrases alambiquées. C'est maniéré, précieux, presque trop rococo.

Le cheval, la traîtrise de Sinon. Bon. D'accord. Laocoon arrive. Je dresse l'oreille. J'ai parfois l'impression de traduire du Virgile en concentré. Il n'y a pas de doute, l'arrivée des angues orbibus geminis nous prépare à la mort du Neptuno sacer. Et je souris, repensant à cette soirée, sur la plage de Chypre, où nous avions fait une reconstitution de cet épisode fameux. Et je jubile en repensant au texte de Virgile, si beau!

Dans la journée, j'ai donc passé cinq heures sur ce bout de poème: trois en préparation (que je n'ai d'ailleurs pas terminée, parce que soixante vers, c'est beaucoup) et deux en cours. Ma foi, des journées comme celle-là, pourquoi pas?

6 avril 2008

Poulpe

Spéciale dédicace au Teckel !

L_ami_du_Teckel

6 avril 2008

Reflets

Avec une pensée pour Melendili, qui aime tant jouer sur les reflets...

Photographe_photographi_

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