Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Vous en parlerez à votre cheval...

26 juin 2008

V comme...

IMGP0004Des vacances à Venise, le rêve. Quatre jours, c'est peut-être court, mais quand on a l'envie et la motivation, on trouve toujours le temps d'ajouter une petite virée par-ci, une autre par-là. À la fin du séjour, on n'a pas vu le temps s'envoler, mais on a les pieds enflés. Je pourrais bien sûr vous faire un vibrant éloge de la ville, de son vertigineux campanile, de sa vaste place, de ses vitrines versicolores, de ses palais vermeil, vermillon ou violets, de ses ponts ventrus aux voluptueuses voussures; je pourrais aussi vitupérer contre les vulgaires vadrouilleurs qui par milliers observent  attentivement ce qu'ils voient de vestiges, contre cette foule volage qui, à l'heure des vêpres, se hâte vers quelque vaporetto vrombissant, valise à la main. Mais je ne le ferai pas: d'une part, mes photographies parleront mieux de l'architecture que mes mots éraillés; d'autre part, je n'ai rien contre le vulgum pecus, puisque j'en fais moi-même partie, cornet vanille à la main et lunettes de soleil sur le nez. C'est le lot de tout voyage à Venise.

IMGP0005Ce qui est étrange, c'est que j'aime cette ville. Je l'aime, je crois, plus que tout autre. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais une chose est sûre: ce n'est pas sa beauté seule qui me séduit. J'ai ressenti, comme lors de ma première visite en ces lieux, une sorte de mélancolie qui émane de ces ruelles. Cela m'a d'autant plus frappée qu'une vapeur se posait comme un voile sur les rues, chape de plomb émanée des canaux sous le soleil estival. Venise ne vit que par le tourisme. Tout est fait, tout ne respire que pour ces promeneurs évaporés: le viril gondolier et la vieille voûte, le vendeur de verre et  le vantail verni, tout n'est que valetaille virevoltante au service de cette volière volubile de ventripotents. Et c'est effrayant. Parce que ce vivier de Coréens, Japonais et Chinois, Français, Allemands et Anglais est fort versatile. Et si demain tout cessait? Venise mourrait.

IMGP0008Les vétustes palais tiennent à peine debout; le crépi s'effrite, les portes sont vermoulues. Toute cette apparence de richesse est un masque qui cache des immeubles que la ruine menace. Les vagues emportent tout, il ne reste que ce que l'on veut sauvegarder. La vésanie et la vilenie des hommes fait courir un risque à cette ville-vétéran, cette Vénus vulnérable. Les canaux verdoient dans leurs tons vert-de-gris, dégageant sous le soleil de midi cette odeur de vase et d'eau saumâtre. Et pourtant, à chacune de ces portes sur l'eau s'ouvre un roman dans lequel capes de velours violine ou vert d'eau et pantoufles de vair montent ces marches de marbre, les vrilles de la vigne éclatent de verdeur dans les jardins; voici dans le vestibule viole, violon et violoncelle virtuoses. Le verrou d'un coffret se referme en vitesse sur un vélin destiné à quelque amant du voisinage.

Le bruit du ventilateur dans la chambre me réveille, le rêve s'achève, ne laissant dans mon cerveau que quelques vaguelettes et volutes, version vaporisée d'une histoire que je connais mal. Mais je vogue sur les voies mouvantes de cette ville sur l'eau, laissant s'égarer ma vision et vouant mes plus chers projets au sauvetage de Venise. Du rêve ou de la réalité, qui aura la victoire?

IMGP0003

Photographies de mon masque vénitien, jeu sur les ombres.

 

Publicité
26 juin 2008

Retour!

Quelques clichés vénitiens et nuageux pour vous faire patienter. Ce soir, je profite de la fraîcheur salvatrice de la France pour me reposer de ces quatre jours de promenade féériques dans le royaume tropical de la cité des doges.

IMGP0022 IMGP0060 IMGP0113 IMGP0174
Cliquez pour agrandir!
IMGP0089
La place San Marco, déserte, à sept heure et demi du matin ("L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt", n'est-ce pas?)
 

20 juin 2008

Venise

venise017Demain, c'est le départ! Je quitte le plancher des vaches pour quatre jours à Venise. Je ne sais plus depuis combien d'années exactement j'attends ce départ. Depuis mon premier voyage dans cette ville. J'étais avec ma cousine et mes grands-parents. Là, j'y vais seule, avec ma grand-mère. Quatre jours pour couper avec le monde réel, quatre jours pour cicatriser de ce dernier oral râté ("Délie", soit maudite!). Mon sac (encore plus petit que pour mon voyage à Vienne) est fait. Il ne me reste plus qu'à mettre un peu d'ordre dans ma chambre, et surtout dans mes cours, qui jonchent le plancher et ailes de géant m'empêchent de marcher.
L'autre jour, j'avais peur de n'avoir rien à faire. En réalité j'ai réussi à trouver des petites choses, par-ci par-là. Un anniversaire. Puis un autre. Bourgogne. Granville. Une invitation pour aller à l'armada de Rouen. Une proposition pour quelques jours à Limeuil.
Je serai de retour le 25, avec plein de photos (je l'espère).

20 juin 2008

A plat

Un petit souvenir de mon week-end à Limeuil. A gauche, simplement séché et scanné. A droite, séché, scanné et retouché!
coquelicot coquelicot_raviv_

19 juin 2008

Lecture

Bon, puisque Llewella me l'a suggéré...


A] Combien de livres lisez vous par an?

Si l'on compte les bandes dessinées et les mangas, un paquet! D'autant plus que cette année j'ai lu pas mal de romans policiers, plusieurs romans S-F ainsi que quelques auteurs antiques (quand même). À mon avis, j'ai dû lire au moins trois ou quatre fois plus que l'an dernier.

B] Où les trouvez vous?

En librairie, sur internet, prêts d'amies et bibliothèque municipale.

C] Où lisez vous?

Dans le train beaucoup. Dans mon lit, quelle que soit l'heure de la journée. Et à la bibliothèque de la fac.

E] Bouquin coup de coeur de l'année?

Pffff... la question qui tue! Je n'en sais rien. Là, comme ça, j'ai envie de dire Verlaine d'ardoise et de pluie, mais il y a aussi De bons présages, American gods, Neverwhere, Oh boy!, Tous les garçons et les filles et sûrement plein d'autres que j'oublie.

F] Attraper le livre le plus proche, allez à la page 123, trouvez la 5ème phrase et recopier les 3 suivantes.

« Installé dans la salle principale du château, il regardait la mer en contrebas: aussi aperçut-il la nef qui était arrivée au port. Alors il s'est dit en lui-même que venait d'arriver le vaillant personnage dont on parlait fréquemment à la cour. Aussitôt il quitte la salle, descend les marches et sort de chez lui. » (Floriant et Florete)

Variation_grecque_n_bG]On vous transforme en livre. Quelle apparence avez vous, quel est votre contenu?

Un dictionnaire à l'air rébarbatif, mais dans lequel on trouve des tas de mots étranges, vétustes, oubliés, ainsi que leur histoire.

J'invite Mimy, zED, les Pitous, P'tit Lion et Aranna (comme ça on sera deux) à faire ce petit questionnaire.

Publicité
17 juin 2008

Thème grec: la dernière ligne droite

C'est l'heure. Trois pages de sujet: Thème et linguistique grecs.
Page 1: mes yeux s'ouvrent, papillonnent, croient avoir mal lu. Mais que nenni! C'est bien le sujet: j'ignore tout des trois bonshommes dont elle nous parle, et le rapport qu'ils peuvent bien avoir avec la grammaire historique. Je passe.
Page 2: mouais, bon, j'y reviendrai plus tard: je préfère commencer par le thème.
Page 3: THEME GREC Mes yeux sautent sur l'auteur. Clignent. S'étonnent. Sont dubitatifs. S'émerveillent de l'ingéniosité du professeur, qui décidément, aime faire l'original: Marquis de Sade, La Philosophie dans le boudoir. Ne vous emballez pas mes amis! Dès la première lecture, les interrogations furent interrompues. Voyez plutôt:
"Puisque nous croyons un culte nécessaire, imitons celui des Romains : les actions, les passions, les héros, voilà quels en étaient les respectables objets. De telles idoles élevaient l'âme, elles l'électrisaient ; elles faisaient plus : elles lui communiquaient les vertus de l'être respecté. L'adorateur de Minerve voulait être prudent. Le courage était dans le cœur de celui qu'on voyait aux pieds de Mars. Pas un seul dieu de ces grands hommes n'était privé d'énergie ; tous faisaient passer le feu dont ils étaient eux-mêmes embrasés dans l'âme de celui qui les vénérait ; et, comme on avait l'espoir d'être adoré soi-même un jour, on aspirait à devenir au moins aussi grand que celui qu'on prenait pour modèle."
Fini dans les temps. Page 2 réussie. Page 1... page 1. J'ai écrit trois lignes, parce que ma religion m'interdit de rendre une copie blanche. Demain, dernière épreuve: oral sur l'élégie romaine. Une amie aujourd'hui a eu droit à "La vie rustique chez Tibulle"... c'est pas gagné, c'est moi qui vous le dis!

15 juin 2008

« Cum tamen inter se prostrati in gramine molli » (Lucrèce)

IMGP0009
C'est le matin, j'ouvre ma fenêtre, il pleut. Une odeur diffuse d'eau de pluie dans l'herbe, dans les feuilles, dans les arbres. L'odeur de la rosée matinale y ressemble étrangement; ce parfum mouillé et frais, qui fait frémir les narines et réveille les sens encore engourdis par une courte nuit de sommeil. C'est le matin à Robinson, avec les coucous dans les acacias et les tourterelles dans le pommier du Japon.

Le temps est à l'orage, il fait lourd. Avez-vous déjà remarqué que l'herbe, la terre et le bitume dégagent une fragrance entêtante à l'approche de la pluie? L'eau n'a pas commencé à tomber que déjà, l'odeur chaude de la terre gorgé de soleil, de l'herbe sombre vous monte à la tête. C'est l'après-midi à Fayence, avec la sauge et le thym sauvage, les criquets qui font silence et cède la place à l'orage.

L'air est étouffant, le soleil est haut dans le ciel, il fait beau et chaud. En bordure du chemin forestier, les graminées sont hautes et les herbes folles s'en donnent à cœur joie. Au travers des arbres, le soleil pleut tout-à-coup et frappe ce carré de verdure. Un parfum fort et lourd, dont on verrait presque s'élever les effluves, vous surprend au détour du chemin. Je suis à la montagne, je suis petite, je suis avec mes grands-parents. Je pars à la conquête de quelque glacier. Le sentier alpin, rude, raide, chauffe sous les rayons et l'herbe alentours laisse s'échapper ce même parfum lourd, qui se mêle à celui de toutes ces fleurs que l'on n'a pas le droit de cueillir.

Le seul végétal que l'on foule sans y penser – pieds nus en été, pour le plaisir – fait revenir à ma mémoire nombre de souvenirs endormis.

15 juin 2008

Κατάκειμαι

Révisions de Platon, dans le canapé... petit grec et compagnie, avant de sombrer.

Platon_2

14 juin 2008

Oraux à la pelle

    Mardi 10 juin
ἐπέρχεται δέ μοί τι καὶ ἔμμετρον εἰπεῖν, ὅτι οὗτός ἐστιν ὁ ποιῶν εἰρήνην μὲν ἐν ἀνθρώποις, πελάγει δὲ γαλήνηννηνεμίαν, ἀνέμων κοίτην ὕπνον τ᾽ ἐνὶ κήδει. (197d) οὗτος δὲ ἡμᾶς ἀλλοτριότητος μὲν κενοῖ, οἰκειότητος δὲ πληροῖ, τὰςτοιάσδε ξυνόδους μετ᾽ ἀλλήλων πάσας τιθεὶς ξυνιέναι, ἐν ἑορταῖς, ἐν χοροῖς, ἐν θυσίαις γιγνόμενος ἡγεμών· πρᾳότηταμὲν πορίζων, ἀγριότητα δ᾽ ἐξορίζων· φιλόδωρος εὐμενείας, ἄδωρος δυσμενείας· ἵλεως ἀγαθοῖς· θεατὸς σοφοῖς, ἀγαστὸς θεοῖς· ζηλωτὸς ἀμοίροις, κτητὸς εὐμοίροις· Τρυφῆς, Ἁβρότητος, Χλιδῆς, Χαρίτων, Ἱμέρου, Πόθου πατήρ· ἐπιμελὴς ἀγαθῶν, ἀμελὴς κακῶν· ἐν πόνῳ, ἐν φόβῳ, ἐν πόθῳ, ἐν (197e) λόγῳ κυβερνήτης, ἐπιβάτης, παραστάτης τεκαὶ σωτὴρ ἄριστος, ξυμπάντων τε θεῶν καὶ ἀνθρώπων κόσμος, ἡγεμὼν κάλλιστος καὶ ἄριστος, ᾧ χρὴ ἕπεσθαι πάνταἄνδρα ἐφυμνοῦντα καλῆς ᾠδῆς μετέχοντα ἣν ᾄδει θέλγων πάντων θεῶν τε καὶ ἀνθρώπων νόημα.

(Platon, Le Banquet) Vous avez vingt minutes pour faire une traduction et le commentaire.

Jeudi 12 juin

69) Hoc loco, Q- Catule, te appello; loquor enim de tuo clarissimo pulcherrimoque monumento. Non iudicis solum seueritatem in hoc crimine, sed prope inimici atque accusatoris uim suscipere debes. Tuus enim honos illo templo senatus populique Romani beneficio, tui nominis aeterna memoria simul cum templo illo consecratur; tibi haec cura suscipienda, tibi haec opera sumenda est, ut Capitolium, quem ad modum magnificentius est restitutum, sic copiosius ornatum sit quam fuit, ut illa flamma diuinitus exstitisse uideatur, non quae deleret Iouis Optimi Maximi templum, sed quae praeclarius magnificentiusque deposceret.

(70) Audisti Q- Minucium dicere domi suae deuersatum esse Antiochum regem Syracusis; se illud scire ad istum esse delatum, se scire non redditum; audisti et audies omni e conuentu Syracusano qui ita dicant, sese audientibus illud Ioui Optimo Maximo dicatum esse ab rege Antiocho et consecratum. Si iudex non esses et haec ad te delata res esset, te potissimum hoc persequi, te petere, te agere oporteret. Quare non dubito quo animo iudex huius criminis esse debeas, qui apud alium iudicem multo acrior quam ego sum actor accusatorque esse deberes.

(71) Vobis autem, iudices, quid hoc indignius aut quid minus ferendum uideri potest? Verresne habebit domi suae candelabrum Iouis e gemmis auroque perfectum? cuius fulgore conlucere atque inlustrari Iouis Optimi Maximi templum oportebat, id apud istum in eius modi conuiuiis constituetur, quae domesticis stupris flagitiisque flagrabunt? in istius lenonis turpissimi domo simul cum ceteris Chelidonis hereditariis ornamentis Capitoli ornamenta ponentur? Quid huic sacri umquam fore aut quid religiosi fuisse putatis qui nunc tanto scelere se obstrictum esse non sentiat, qui in iudicium ueniat ubi ne precari quidem Iouem Optimum Maximum atque ab eo auxilium petere more omnium possit? a quo etiam di immortales sua repetunt in eo iudicio quod hominibus ad suas res repetendas est constitutum. Miramur Athenis Mineruam, Deli Apollinem, Iunonem Sami, Pergae Dianam, multos praeterea ab isto deos tota Asia Graeciaque uiolatos, qui a Capitolio manus abstinere non potuerit? Quod priuati homines de suis pecuniis ornant ornaturique sunt, id C- Verres ab regibus ornari non passus est.
(Cicéron, De Signis) Vous avez un quart d'heure pour préparer une traduction.

Vendredi 13 juin

Respicimus: angues orbibus geminis ferunt
ad saxa fluctus, tumida quorum pectora
rates ut altae lateribus spumas agunt.
Dat cauda sonitum, liberae ponto iubae
consentiunt luminibus, fulmineum iubar
incendit aequor sibilisque undae tremunt.
Stupuere mentes. Infulis stabant sacri
Phrygioque cultu gemina nati pignora
Lauconte. Quos repente tergoribus ligant
angues corusci. Paruulas illi manus
ad ora referunt, neuter auxilio sibi,
uterque fratri; transtulit pietas uices
morsque ipsa miseros mutuo perdit metu.
(Pétrone, Satiricon) Vous avez vingt minutes pour préparer une traduction et un commentaire.

11 juin 2008

Nihil

Le 21 juin, je m'envole pour quatre jours à Venise, cadeau d'anniversaire de ma grand-mère: ça c'est bien!

Et après ça, RIEN, NEANT, VIDE. Trois mois à me tourner les pouces... shit!
Je ne suis pas déçue, je ne suis pas déçue, je ne suis pas déçue, je ne suis pas déçue, je ne suis pas déçue... [P'tain! Zut! Je n'aime pas ce genre de mail!]

Publicité
Derniers commentaires
Publicité
Archives
Publicité