Morosité
La semaine a été courte et longue à la fois. Raccourcie par les manifestations et autres AG, les professeurs en grève et les demi-journées banalisées. Mais rallongée par cette impression de perte de temps, ce sentiment de faire des efforts dans le vide. Mettre une heure et demie pour aller à la fac et se retrouver avec deux cours écourtés, deux topos sur les réformes. Et rien d'autre.
Certes, pour la première fois de ma vie je me suis bougée pour quelque chose qui me tient à cœur. Mais tout ça m'a aussi fait réaliser une chose: je ne suis pas sûre d'avoir le courage de préparer un concours qui risque de disparaître pour faire un métier qui n'existera plus et qui ne me plaira pas. Peut-être est-il temps que je me remette en question?
Oui j'aime le latin et le grec, j'aime traduire. Mais jamais je ne voudrai passer ma vie à faire de la recherche, et encore moins à enseigner à des pré-adolescents des choses qui ne les intéresse pas. Alors peut-être est-il temps que je songe à trouver autre chose, quite à laisser le latin et le grec. Pas complètement, parce que j'aime trop ça. Mais les laisser de côté, pour faire quelque chose qui me rassure, quelque chose qui promette une certaine stablité. Même si je dois changer de métier à quarante ans.
Parce que je ne veux pas finir désespérée à la moitié de ma vie. Je ne veux pas finir seule et dépressive, et encore moins avec une balle dans la tête.
Alors il est temps que je pense concrètement à ce que je veux faire, ce que je peux faire, et ce que je me sens capable de faire. Et plus j'y réfléchis, plus l'agrégation me semble loin de tout ça.