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Vous en parlerez à votre cheval...

8 octobre 2010

Havre de paix

Dans mon appartement, la fuite, la vaisselle sale, le ménage, les vêtements et le bureau qui déborde. Les problèmes d’APL, de loyer, d’assurance. Toujours téléphoner, toujours être aux aguets. La patience s’use. J’ai besoin de paix.

Alors ce matin, j’ai pris le tram plus tôt que prévu. J’étais attendue à onze heures pour les soutenances de stage à la fac. A neuf heures j’étais lové dans le CDI.

A cette heure-ci, il est fermé le jeudi. Ce n’est pas mon horaire, et mon collègue est en cours. Je tourne ma clef dans le serrure et j’entre. L’air est froid et humide et empli d’une très forte odeur de poussière et de vieux livre. Les murs gris. Pas de lumière.

Je suis épuisée. Deux nuits que je ne dors pas. Mon cerveau est en mode automatique. Je m’installe au bureau et commence, dans un mouvement mécanique, à enregistrer les nouveaux exemplaires de One Piece et Tir Nan Og dans la base de données.

A onze heures un peu passées, je suis à Saint-Michel. Puis, le cours de l’après-midi a été supprimé. Ni une ni deux, je retourne au CDI. Il y a du monde, mais je n’entends même plus le vague brouhaha des élèves.

Ici, mon travail est apprécié. A deux cents pour cent. Alors pourquoi me priverai-je de ce qui me plaît? Je fais des heures sup’ non payées, mais je n’en ai cure. Je me paye moi-même en calme et apaisement. Je me sens bien, là, dans ce froid, ce gris et ces livres. Je suis un peu dans mon domaine. Ou du moins, dans le royaume de mon collègue, qui m’en a laissé les clefs, et tous les droits.

Là, j’oublie l’administration, j’oublie la plomberie, j’oublie le téléphone. Et je tourne les pages jaunies des ouvrages trop vieux. Et je me fais un plaisir d’offrir Death Note et Nils Hazard aux élèves...

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8 octobre 2010

Lassitude

La Paresse est - dit-on - mère de tous les vices.

Je n'y crois pas. La Paresse serait trop fatiguée d'avoir à porter des enfants, d'avoir à les élever dans son sein. La Paresse attend que ça passe.

La Paresse a quelque chose de la lâcheté.

La Paresse a horreur du conflit, de la violence, de l'alter-cation. La rencontre avec l'Autre l'épuise. La rancœur, la rancune sont trop d'efforts, elle préfère oublier en se noyant dans le Léthé. Elle cueille la fleur du pavot pour ne plus penser.

Le pardon, pour la Paresse, n'est pas un véritable pardon. C'est plutôt une fuite, une élision. Elle le prodigue avec générosité, son pardon qui confine à l'indifférence. Elle ne veut pas voir le mal, parce que c'est douloureux. Et la douleur est épuisante.

La Paresse rêve au sommeil. La Paresse ferme les yeux et refuse de voir. Elle se contente de ce qu'elle a. Ou qu'elle n'a plus.

Parfois, elle en souffre. Les Autres ne comprennent pas toujours, et son flegme finit par l'isoler. Mais elle a fait assez d'efforts pour le moment. Elle n'ira pas plus loin.

La Paresse n'est pas mère de tous les vices. La Paresse pourrait engendrer la Paix. Une paix égoïstement égocentrique, un esprit apaisé pour lui-même, en lui-même, qui ne tiendrait pas compte du reste du monde. Mais une forme de paix malgré tout.

7 octobre 2010

Au menu

Lapin mijoté au vin blanc et à la moutarde, avec ses petits légumes.

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Bavarois fort en chocolat mais léger en matières grasses.

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6 octobre 2010

"Je est un autre"

Il n'est pas dans mes habitudes de faire de la publicité pour d'autres blogs, mais il fallait que je vous donne un morceau de ce que je viens de lire chez Truly (de retour après une si longue absence)...

"Il, quand je dis il je parle de lui, d’un autre, de l’autre, mais parfois il est moi, éclairage utile pour qui ne veut pas comprendre ce qui suivra, il disais-je, quand je dis je, il parle du narrateur dont on ne sait qui il est, il était droit comme un il, autre moi peut-être vingt, trente ans plus tard, il avait été posé là, assigné à son fauteuil dans sa robe de chambre qui fût un jour écossaise, le regard fixe, la bouche légèrement et obstinément entrouverte, quêtant les derniers souffles de vie, les tubes sortant de son corps chantant les dernières mélodies pas à la mode. Posé là dans le couloir, il me regardait, plus exactement son regard ou plutôt ses yeux étaient dans ma direction, voilà c’est cela j’étais dans son champ visuel, comme un obstacle à son horizon morbide, peut-être se voyait-il vingt, trente ans plus tôt."

6 octobre 2010

Trouvaille

Après Le métier de femme et La vache, noble servante, j'ai trouvé dans ma caverne d'Ali Baba un livre qui m'a rappelé les cours d'histoire d'hypokhâgne... Voyez plutôt:

CDI2

Preuve que ce CDI était très fréquenté:

CDI1

Et enfin, en cherchant au hasard des pages quelque chose que je pourrai mettre en illustration sur ce blog, j'ai trouvé (clique pour agrandir):

CDI3

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5 octobre 2010

Écarlate

Je n'arriverai pas à dormir cette nuit. Ou plutôt, si, je finirai par m'endormir, comme chaque soir, mais rongée par l'angoisse, les dents serrées et grinçant, me mordant la langue. Le ventre noué, les intestins entortillés, les sourcils froncés par l'anxiété.

Que va-t-il advenir? Comment cela va-t-il se passer? Cela va-t-il se régler vite? Autant de questions sans réponse. Ma mère me renvoie à mon père. Mon père n'est pas là et ne pourra s'occuper de ça que plus tard. Alors je n'ai plus qu'à me débrouiller par mes propres moyens, comme souvent depuis plusieurs mois.

Le téléphone est devenu la personne la plus fiable de mon entourage. En septembre, c'était pour l'assurance, le propriétaire, le syndic, la mutuelle, l'université. Demain matin, ce sera pour la CAF et la banque.

La banque. Pourvu qu'elle ne bloque pas ma carte bleue! Les pires scenarii s'offrent à mon imagination devenue trop fertile cette nuit. Les antécédents parentaux me préviennent qu'on peut s'attendre au pire avec de tels requins. Le sourire carnassier du conseiller s'élargit derrière mes paupières closes et alourdies de larmes angoissées.

Je n'arriverai pas à dormir cette nuit. La lumière rouge du moins devant les centaines, sur mon relevé de compte m'en empêchera.

***

Les_cinq__cus_de_BretagneEn attendant, je mets en place l'organisation d'un club BD au collège. Même s'il ne voit jamais le jour, il aura au moins eu le mérite de me changer les idées cette nuit.

Je suis censée préparer les exercices de conjugaison, mais impossible de me concentrer sur ce genre de chose.

Je m'en vais terminer Les cinq écus de Bretagne - je ne compte plus le nombre de lectures qu'a subi ce vieux Livre de poche dont les pages jaunis se détachent toutes seules! Philippa doit être la seule personne qui arrive encore à me faire rêver en ce moment... (Oui, Philippa est une personne, dans mon esprit brumeux et rongé de fatigue.)

5 octobre 2010

Paix albigeoise

Photo0448

4 octobre 2010

Du bonheur de trier des livres

Ce matin, une indéfectible bonne humeur m’habitait. J’avais écouté “Lemon tree” sur toute la durée du trajet, et j’allais m'emmitoufler dans le silence et la poussière du CDI. J’allais avoir quelques heures rien que pour trier des livres et mettre de l’ordre dans des bibliothèques! Ô joie félicitesque! (En plus, j’en suis au rayon littérature, où on ne jette rien - à l’exception de quelques vieux Larousse violets et dépiautés.)

Une impression de “oh... c’est déjà fini” s’est emparée de moi lorsque j’ai quitté le collège, tout à l’heure. Parce que quatre heures de CDI, c’est trop court. Et maintenant, je vais devoir patienter jusqu’à lundi prochain pour continuer mon rangement et mon tri. Lundi prochain me semble à une éternité de maintenant!

Heureusement, mon collègue prend soin de mon enthousiasme et m’a confié l’achat de quelques bouquins. C’est pourquoi, cette semaine, entre deux heures de cours à la fac, j’irai traîner mes guêtres chez Gibert.

(Et quand j’ai vu qu’à la fin de sa liste, il avait ajouté mangas/BD, je ne me suis plus sentie de joie! Un immense couinement s’est élevé en moi! C’est qu’il ne sait pas à qui il a affaire, le pauvre! Bientôt dans nos rayons De cape et de croc et Blacksad! On va redonner un peu de jeunesse à ce CDI, que diable!)

(Et mes nouveautés ont eu du succès: aujourd’hui sont partis Oh boy! et Complot à Versailles^^)

((PS: c’est impressionnant la quantité de Claudel qu’on trouve dans ce collège! Claudel et Péguy...))

3 octobre 2010

Musée des arts déco

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29 septembre 2010

Of latin & books

I_love_Ovid"Madaaaame! C'est qui Oviiiiide?"

"Madaaaame! Pourquoi y a pas de -e à Ovid?"

...

"Madaaaame! C'est quoi oviiiiide?"

(Oui, je porte mon super-badge-d'anniversaire en cours de latin ^^ Et à la fac aussi, où mes collège d'informatique m'ont traitée de geek...)

***

J'ai finalisé ma liste d'achats du mois d'octobre pour le CDI. On y trouve, entre autres:

  • L'Énéide, L'Iliade et Les Métamorphoses
  • Évelyne Brisou-Pellen
  • du Cicéron et du Plutarque
  • Marie-Aude Murail avec Nils Hazard et Oh Boy!
  • des Gaffiots
  • Annie Jay (À la poursuite d'Olympe est nécessaire dans un CDI de collège!)

Pour les romans "normaux" (plus classiques, dirons-nous), je laisse le soin à mon collègue de s'en occuper.

Et j'ajouterai des bandes dessinées et des mangas plus tard dans l'année.

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