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Vous en parlerez à votre cheval...
30 juillet 2013

Lectures d'été - 8. Le Prince des voleurs

Titre: Le Prince des Voleurs
Auteur: Cornelia Funke
Editeur: Le Livre de poche Jeunesse (2008)

Le Prince des voleurs

En voyant la couverture, j'ai tout de suite pensé "chouette, Venise!"; en lisant la quatrième de couverture, j'ai été très intrigué par cette histoire d'enfants vivant dans les rues de Venise, protégés par un mystérieux Prince des Voleurs, d'autant que ledit prince a pour prénom Scipio, ce qui est quand même trop cool comme prénom. Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un bon livre dans le genre initiatique.

Pourtant, j'ai été déçue. Ou plutôt, je suis restée sur ma faim. Les personnages sont pour l'ensemble assez attachants (même si en fin de compte Scipio est assez insupportable), mais n'évoluent pas suffisamment. J'ai eu l'impression que les aventures dans lesquelles ils se sont engagés ne leur ont rien enseigné. Bien sûr, la situation finale connaît quelques évolutions par rapport à l'initiale, mais les personnages donnent l'impression d'être restés identiques.

En outre, il est très difficile de définir la direction que veut prendre cette histoire. Aventure, assurément. Un peu d'enquête quand nous suivons les filatures de Victor, le détective à la recherche de deux des orphelins. Jusque-là, le mélange fonctionne plutôt bien. Mais brusquement apparaît un mélange de merveilleux et de fantastique qui m'a laissée perplexe. Que cette touche magique serve un objectif dans l'histoire, pourquoi pas, mais en l'occurrence, j'ai trouvé que ce qu'elle apportait ne faisait que renforcer mon opinion: les personnages obtiennent ce qu'ils veulent, comme ça, hop, et voilà, fin de l'histoire.

J'exagère un peu, mais à peine.

Par contre, ce romant se lit tout seul, l'écriture n'est pas désagréable (même si la traduction est parfois moyenne), et puis... c'est Venise! Il suffit d'oublier Scipio. Les adultes en revanche sont assez réussis: Ida et Victor, quoiqu'assez peu réalistes (mais rien dans cette histoire n'est fait pour l'être), sont sympathiques et drôles.

Somme toute, un roman étrange, à lire pour les canaux et ruelles, les places et ponts de Venise, et la lagune. Ah oui, et chaque tête de chapitre est illustrée par l'auteur, et c'est très joli.

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29 juillet 2013

Lectures d'été - deuxième parenthèse

Titre: Le Linguiste était presque parfait
Auteur: David Carkeet (chapeau au traducteur Nicolas Richard, qui a dû s'arracher quelques cheveux sur les subtilités linguistiques inhérentes à un tel roman)
Editeur: Monsieur Toussaint Louverture (2013, paru en 1980 aux Etats-Unis)

Pour mon anniversaire, mes anciens complices d'ingénierie linguistique m'ont offert le livre idéal: un polar linguistique. Probablement unique en son genre, la bestiole s'intitule en français Le Linguiste était presque parfait, référence sympathique à la reine du crime, mais en anglais c'est encore mieux, puisqu'elle (la bestiole, faut suivre un peu) porte le titre délicieusement linguistique de Double Negative.

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Magnifique couverture (quoique peu discrète)

Le scenario est relativement simple: dans un laboratoire de linguistique (recherche sur l'acquisition du langage), un des chercheurs est retrouvé mort par un beau matin, les cheveux rasés. Le linguiste qui s'est vu emprunter son bureau pour l'exposition du cadavre par l'assassin décide de collaborer avec le lieutenant du coin, érudit et imbu de lui-même, tout en enquêtant de son côté pour découvrir qui a bien pu souffler à la jeune et jolie assistante qu'il était "un parfait trou-du-cul" et en poursuivant ses recherches sur la signification du "M'bwi" d'un petit de 16 mois.

L'ambiance est au quasi-huis-clos dans ce laboratoire, ancien pénitencier, qui abrite une garderie afin d'avoir le matériel de recherche sous la main. Cependant, on n'étouffe jamais tout-à-fait, car l'auteur maitrise l'humour, et c'est toujours un sourire en coin que nous apprenons un nouveau meurtre.

Très prenant (sans être palpitant, mais nous sommes chez les linguistes, pas chez James Bond), jamais lent, toujours amusant, très intelligent et absolument ravissant, ce livre était une parenthèse parfaite.

26 juillet 2013

Lectures d'été - première parenthèse

Titre: Percy Jackson et le voleur de foudre
Auteur: Rick Riordan
Editeur: Le Livre de poche jeunesse

Quand j'avais vu les bande-annonces au cinéma, j'avais ri en silence afin de dissimuler mon désarroi. Aussi, quand Cécile m'a offert le premier volume des aventures de ce demi-dieu du vingt-et-unième siècle, ai-je eu un sourire dubitatif. Cependant, je sais qu'on peut lui faire confiance lorsqu'il s'agit de lecture, et son argument "ça ne se prend pas au sérieux" m'a convaincue.

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La lecture des premières lignes a en effet suffit à mettre un terme à mes craintes. Ce livre est définitivement drôle. Le scénario est ce qu'il est, quelquefois un peu simpliste, mais il est vrai que le narrateur n'est pas sérieux quand il raconte cette histoire.

Les dieux sont des boulets qui revêtent une apparence toute nouvelle à nos yeux embués de statues grecques (Poséidon - alias Barbe-à-Moules - en bermuda et chemise hawaïenne, Charon qui a découvert les costumes italiens, Dionysos condamné à surveiller la colo des héros pour avoir coursé la mauvaise nymphe...). Les héros ne sont pas toujours très vifs (ou alors ils n'ont pas suffisamment lu Hésiode et Ovide), ce qui nous donne amplement le temps de jouer aux devinettes avec l'auteur. Mais qui est ce motard tout de cuir vêtu, avec une flamme destructrice dans les yeux? Oh, c'est Arès, quelle surprise!

Sur le plan du réussi, outre ces tableaux assez hilarants et complètement déssacralisants de la mythologie, on trouve la peinture de ces adolescents qui ont des relations assez chaotiques avec leurs parents. Et oui, on ne s'est jamais vraiment demandé comment Héraclès a vécu d'avoir un père toujours absent, et un peu trop colérique. Ou ce qu'Enée pensait de sa mère. Tous ces héros sont en général des enfants adultérins. Sans compter qu'ils ont une fâcheuse tendance à attirer les monstres infernaux. Alors la moitié mortelle de la famille a parfois un peu de mal à les accepter comme ils sont.

En conclusion, j'ai été étonnée par l'originalité de l'univers, l'esprit légèrement frondeur de l'auteur (il faut quand même oser peindre les dieux grecs de cette manière), l'humour et le côté décalé du récit. Et bien sûr, même s'il a ses limites, le scénario reste tout-à-fait honorable et nous donne une histoire distrayante et facile à lire.

17 juillet 2013

Lectures d'été - 7. Celui qui attend

Pour changer un peu des romans jeunesse, je fais une excursion dans l'univers poétique et tour à tour merveilleux et angoissant de Ray Bradbury.

Titre: Celui qui attend et autres nouvelles
Auteur: Ray Bradbury
Editeur: Librio (1995)

Celui qui attend et autres nouvelles

Ce livre recueille des nouvelles de Ray Bradbury dans ses oeuvres les plus variées: Les Machines à bonheur, L'Homme illustré, A l'ouest d'octobre, Chroniques martiennes ou encore Je chante le corps électrique et quelques autres. Se suivent des histoires merveilleusement poétiques, des contes macabres, des récits de science-fiction, des histoires angoissantes qui frisent le fantastique.

Je n'ai pas tout aimé, mais tout m'a marquée. J'ai une nette préférence pour le lyrisme de Ray Bradbury, qui m'avait tant charmée quand j'avais lu Fahrenheit 451: les récits fantastiques ont trop tendance à me donner la chair de poule pour que je les apprécie entièrement, mais je dois reconnaître qu'ils ne m'ont pas laissée de marbre. Le cauchemars que j'ai fait la nuit suivant leur lecture en est certainement une preuve.

Ce qui est très appréciable dans ce recueil, c'est qu'il ne laisse aucun genre de côté, il ne classe pas, il ne trie pas. On aborde chaque nouvelle histoire avec un oeil neuf, sans a priori et sans même savoir le ton qui sera le sien. J'ai très envie désormais de lire les Chroniques martiennes.

16 juillet 2013

Beaune, épisode 2

Dimanche 14 juillet, Asnières est déserte alors que je me dirige vers le métro. Il est six heures de matin, et je retourne à Beaune, pour un deuxième concert. Ce soir, nous allons écouter un autre contre-ténor, David DQ Lee.

L'hôtel n'ouvre pas ses porte avant 14h30. Nous prenons donc un sorbet au salon de thé en attendant. L'air est chaud, et nous n'avons guère le courage de partir en excursion dans la ville. Après une petite sieste et un bon dîner, nous nous rendons aux Hospices.

Le concert ce soir a lieu dans la salle des Pôvres. Immense salle aux poutres peintes. Les lits sont alignés le long des murs. Les musiciens seront là-bas, au bout de l'allée. Nous ne verrons pas grand chose. Mais l'accoustique se révèle excellente.

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Les musiciens sont bons, très bons. Et le chanteur, ma foi, une pure merveille. Une voix puissante et claire, un enthousiasme communicatif, un plaisir de chanter visible, et un respect des musiciens avec lesquels il travaille tout à son honneur.

Les grands airs d'opéra alternent avec des concertos pour violon, pour violoncelle, et rien n'est en-dessous du reste. La fin arrive bien trop vite à notre goût. Nous avons droit à deux rappels superbes, qu'il nous présente en anglais. Le second extrait, selon ses termes, raconte l'histoire suivante: "My lover is a bitch, and I wand to kill her."

Il ne s'agit pas du rappel, mais d'un des airs interprétés au cours du concert.

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15 juillet 2013

Beaune, épisode 1

Samedi 6 juillet, 5:00, le soleil se lève à peine et mes yeux ont bien du mal à s'ouvrir. Ce matin, je pars pour Beaune. Rendez-vous est donné avec Cécile, à 11:00, au coeur de la Bourgogne.

La chaleur est déjà lourde. Déjeuner sur la place, à l'ombre du kiosque. Promenade dans les rues, au milieu d'une foule de touristes. Mais nous ne sommes pas là pour visiter. Nous sommes là pour le festival.

En juillet, Beaune organise le Festival international de l'opéra baroque, et ce soir, nous allons assister à un récital. Récital donné par un contre-ténor que je n'ai jamais entendu que sur mon CD du Stabat Mater de Vivaldi: Andreas Scholl. Ce soir, il interprète le Stabat Mater de Pergolèse et quelques grands airs d'opéra. Le tout à la basilique.

En attendant l'heure du concert et après un détour par l'hôtel, nous déambulons dans les ruelles animées de la ville. Nous entrons dans la basilique, où l'air est frais... et où les musiciens répètent! Fascinées, nous nous installons. A peine plus d'une vingtaine de curieux. Sur scène, ils sont en jean-baskets, ils parlent anglais, italien, reprennent les passages qui gènent, rient, se font disputer par le chef d'orchestre.

Ce moment suffit à nous combler, et c'est résignées et repues que nous nous plaçons derrière un couple de girafes le soir pour le concert. Le concert est fort beau, mais l'accoustique gênée par la foule. Le tymbre n'est pas aussi clair que lors des répétitions, et nous ne voyons pas grand chose. Mais voir Andreas Scholl "en vrai" me suffit amplement.

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13 juillet 2013

Fête nationale

La nuit est tombée. Les bruits nocturnes s'installent: quelques sirènes, voitures, les habitants des immeubles voisins qui reçoivent à dîner... Et brusquement, ça commence.

Les feux d'artifice. Dans la plaine, les pétarades résonnent et s'amplifient. Je m'approche de ma fenêtre et dans le ciel sombre de la nuit parisienne, je ne vois pas un, ni deux, mais sept feux d'artifice en simultané. Etonnamment, les bruits quotidiens se sont tus. On n'entend plus que les fusées qui explosent, de tous les côtés.

Je ne sais plus où poser mes yeux. A gauche, à droite, en face: derrière chaque immeuble un bouquet d'étincelles multicolores, étoiles éphémères dans le ciel d'été. Je ne sais d'où ils sont originaires, la géographie est complexe et dense dans ce coin d'Île-de-France, mais une chose est sûre, je n'ai jamais autant apprécié un feu d'artifice.

Dans quelques heures, j'aurai vécu un quart de siècle.

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11 juillet 2013

La poule de cristal

Au hasard de mes errances, j'ai découvert un utilitaire d'inspiration qui s'appelle "La poule de cristal". Et le site où il se trouve est une communauté créative qui réunit des liens et des galeries de dizaines d'artistes. Et j'ai découvert ce lien sur le blog de Maëlle Fierpied, l'auteur des Chroniques de l'Université invisible et de Galymède, fée blanche, ombre de Thym. Mais prenons les choses dans l'ordre.

Le blog de l'auteure est ici: A petits pas.

Le site de la communauté créative (attention, vous allez y passer des heures) est là: Café salé.

Enfin, ce que j'ai appelé "utilitaire d'inspiration" n'est autre qu'un générateur de mots, d'idées, de phrases, pour tous ceux qui ont envie de dessiner (ou d'écrire, j'imagine que ça fonctionne aussi) mais qui n'ont pas d'idées. On se retrouve par exemple avec l'idée "une poule lugubre" ou la phrase "Un lémurien couvert de honte esquive un oracle fumant.", plutôt amusant, n'est-ce pas ? Pour ceux qui le veulent, c'est par ici: http://www.cfsl.net/poule-de-cristal/.

anne montel - renards

Anne Montel, Renards

paul echegoyen - leonardsalai

Paul Echegoyen, Leonardsalai

lionel richerand - summertime

Lionel Richerand, Summertime

 

10 juillet 2013

Lectures d'été - 6. Chroniques de l'Université invisible

Titre: Chroniques de l'Université invisible
Auteur: Maëlle Fierpied
Editeur: L'Ecole des Loisirs (what else ?)

Le premier roman que j'avais lu de Maëlle Fierpied qui était son second m'avait tout à la fois énormément plu et déçue. Galymède, fée blanche, ombre de Thym (comment résister à un titre pareil ?) était à la fois palpitant, original, intelligent, mais sa fin en queue de poisson donnait une impression d'inachevé assez frustrante. Comme si l'auteure s'était dépêchée de terminer. Les Chroniques de l'Université invisible souffrent du même syndrôme, mais dans une moindre mesure.

Chroniques de l'Université invisible

L'histoire ? L'on suit les mésaventures d'adolescents doués de télépathie ou télékinésie qui se retrouvent arrachés à leur vie, à leur famille, et intégrés bon gré mal gré dans une université qui se charge de leur faire développer leur don. "L'Université invisible vient de vous kidnapper. Cette organisation secrète s'intéresse à vos dons uniques, magiques, terribles. Pour les perfectionner, elle vous embarque sur une île mystérieuse. Désormais, votre présent et votre avenir sont ici. Car bientôt, dans le monde d'En Bas, plus personne ne se souviendra de vous." Voici ce qu'explique la quatrième de couverture, nous donnant d'ores et déjà l'impression que cette université a quelque chose de nuisible.

On commence par faire connaissance avec trois adolescents jusqu'à leur enrôlement au sein de l'école: Mélusine, télépathe, 11 ans, enlevée par son professeur de français (son grand-père Alioth, quoique très peu présent dans le roman, a mes faveurs, je ne sais pourquoi); Framboise, télékinésiste, 14 ans, récupérée par un Vampire (oui oui, y a des vampires dans cette histoire); et Tristan, 15 ans, télépathe, amnésique et orphelin, vivant du vol de portefeuilles dans une gare, repéré par un ami de ses parents décédés.

Autour du trio gravitent les membres de l'université, les membres d'une multinationale tentaculaire (Shiva), les vampires, et d'autres encore, plus anecdotiques. Un récit qui mèle fantastique, aventure et un monde légèrement futuriste. L'univers créé par Maëlle Fierpied est extrêmement riche, ses personnages sont colorés et vivants.

Une histoire qui se lit d'une traite et allie suspens, action et humour avec brio. Même si la fin est légèrement rapide, ce n'est que positif: on voudrait en savoir davantage!

8 juillet 2013

Lectures d'été - 5. Et si c'était niais ?

Titre: Et si c'était niais ? Pastiches contemporains
Auteur: Pascal Fioretti
Editeur: Magnard, collection Classiques & Contemporains

L'idée de pastiches m'amusait follement, et je dois dire que le titre, faisant écho à un roman bien-connu mais que je n'ai jamais lu, m'avait interpelée dès l'entrée du volume dans les rayonnages du CDI. Aussi, j'ai profité des beaux jours pour me mettre à la lecture de cette oeuvre abrégée (oui, c'est un livre pour le collège/lycée, un specimen offert au CDI par l'éditeur, avec tout un dossier pédagogique sur le pastiche: je n'aurais pas acquis le roman sans en connaître l'existence).

Et si c'était niais, pastiches contemporains

Les auteurs pastichés, nous les connaissons tous, au moins de nom. Denis-Henri Lévy, Jean d'Ormissemon, Fred Wargas, Marc Lévis®, Amélie Notlong, Anna Galvauda... Tous sont des auteurs "à best-sellers", des habitués de la rentrée littéraire. Et je n'en ai lu aucun.

Pourtant, j'ai apprécié les pastiches. Rapidement, on voit les tocs de l'auteur, on apprécie l'exagération du pasticheur. L'écriture est savoureusement grinçante, et l'histoire délicieusement absurde. Chaque chapitre passe un auteur à la question. Les titres des chapitres sont savoureux: "Tais-toi si tu veux parler" pour Fred Wargas, "Quelqu'un m'attend, c'est tout" ou encore l'exquis "Hygiène du tube (et tout le tremblement)". Et l'ensemble des chapitre forme une intrigue policière, où un serial killer kidnappe les auteurs (sauf Jean d'Ormissemon, qui a tellement saoulé de paroles le pauvre kidnappeur qu'il a échappé à l'enlèvement).

En charge de l'enquête, une copie d'un personnage de Fred Vargas. Selon les styles, on nage dans l'incompréhension, dans un style ampoulé, dans un ego surdimensionné. Les auteurs - ou plutôt leurs doubles - sont mis en scène et ne sont pas plus épargnés que leur style.

A la fois pastiche et caricature, Et si c'était niais? fait largement sourire et se lit tout seul.

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