Hiems, hiemis
C'est la fin de la journée. Déjà la lumière s'affaiblit. Il fait très froid, d'un froid mordant, depuis ce matin. Dans la salle de classe, nos yeux hagards se fatiguent devant les écrans des ordinateurs. Les explications du professeurs sont nombreuses. Rapides. Nous peinons à suivre. C'est vendredi après-midi, et la fatigue de la semaine se fait sentir. Les absents dans les rangs sont de plus en plus nombreux.
Soudain, les visages se détournent. Les yeux s'écarquillent et les sourires s'étirent. Notre attention est désormais complètement monopolisée par les flocons duveteux qui tombent sur les toits de la capitale. Nous avons entre vingt-deux et vingt-huit ans, et nous gloussons devant cette vision un peu magique malgré tout.
Ce matin, quand je me suis levée, les toits de mon impasse étaient encore saupoudrés, même si partout ailleurs dans Paris, de neige, il n'y avait plus trace. Mon impasse est un peu comme hors-les-murs, dans Paris mais hors du monde. J'aime cet endroit.