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Vous en parlerez à votre cheval...
24 juin 2010

Odorat

L'escalier de bois craque sous mes pas. Il est dix heures et demie. L'odeur d'humidité ou de poussière je ne sais pas trop imprègne les couloirs. Cette odeur qui finira par signifier que je suis chez moi. Pour l'instant, je l'apprivoise, peu à peu. Dans le hall d'entrée flotte un reste de parfum à la vanille bon marché et de tabac froid. Dehors, le soleil chauffe déjà.

L'odeur coutumière du train, ou plus exactement du RER C. Même les rames pour Versailles et celles pour Saint-Quentin portent des nuances différentes. Dans les transports, la sueur agresse les narines. Touristes massés et bruyants. Les accordéons attaquent en bande sur cette ligne, et détruisent le fragile équilibre de vos neurones. La migraine se fait sentir. Qu'ils cessent, pitié !

La place d'armes brille comme la carapace luisante d'un gigantesque scarabée. Les pavés disparaissent sous la foule des touristes et badauds venus prendre le soleil et s'emplir de culture. Avec mon frère, nous traçons notre route vers les tréfonds du parc, là où nous savons que le silence se fait davantage entendre. Les gravillons crissent sous la semelle, la lumière fait ciller. Le long des charmilles, la fragrance reconnaissable entre toutes des balades de notre enfance avec les grands-parents. Les feuilles suintent leur parfum sous le chaud soleil.

Dans le bosquet de la reine, il n'y a presque personne. Les buis sont plus odorants que jamais. La pelouse n'est pas aussi bien entretenue qu'ailleurs. Dans un coin, un passage vers un recoin ombragé. Dans l'herbe folle, nos pas réveillent le thym. La sortie nous conduit à l'orangerie.

Au milieu des bacs, il n'y a personne. Les promeneurs préfèrent les photos vue-d'en-haut à la réalité tangible et sensorielle d'une promenade parmi les orangers. Ils sont en fleurs. Les corolles blanches sont exquises. Parfum sucré, doux. Qui me rappelle mon voyage - il y a longtemps - en Espagne, avec les autres grands-parents. Dans les grands halls de pierre, immenses, vides en cette saison, règne le doux murmure de l'humidité, comme seules le recèlent les caves. Nos pas résonnent. Nous poursuivons. 103 marches, je suis formelle. Théo a perdu le compte.

Austerlitz, la Pitié-Salpêtrière. Été comme hiver, il y a les clochards, les ivrognes, tous les démunis qui règnent dans le square, sous la rame du métro, et leur odeur aigre qui les suit lorsqu'on les croise. Le cours commence, les figures de style dansent. L'odeur du thé, dans ma tasse.

Ce soir, la vaisselle dans mon évier sent le graillon, et j'ai les mains qui sentent la lessive...

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22 juin 2010

Ludi

En cette fin d'année scolaire, mon cerveau surmené n'en mène pas large. La semaine dernière, j'ai oublié pas moins de trois cours, dont un au collège, quand même! (On l'avait avancé d'une heure aussi...)

En cette fin d'année scolaire, je ne sais plus quoi faire pour tenir mes monstres. Ça fait deux nuits que je passe à inventer des jeux, créer des mots croisés, mêlés et autres devinettes. Dans une classe, ça a très bien marché: je n'ai pas eu un bruit pendant dix bonnes minutes. Je ne les ai jamais vus aussi concentrés! Par contre, dans l'autre classe, entre celui qui me sort que j'ai gâché du papier et ceux qui décident de faire un p'tit bac en hurlant au fond de la classe... je suis ressortie vidée et avec un mal de crâne carabiné. Reste à voir ce que penseront les 4e.

Un jour, je tâcherai de rendre ces jeux interactifs et les mettrai en ligne. Un jour.

En attendant, je peaufine mes "vacances".Un boulot au CCAS à cheval entre juillet et août. Septembre, je reprends au collège, donc pas de vacances (sans compter que je suis persuadée que le Master Pro reprend plus tôt). Les deux premières semaines de juillet, je dois "rester à disposition de l'administration". Reste fin août. Voir ma sœur et son dernier copain en date à la campagne et partir en vadrouille à l'autre bout de l'Europe. Rien qu'à cette pensée, je me mets à respirer plus librement. Partir en voyage! J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne suis pas partie, alors qu'en septembre dernier, j'étais à Istanbul...

Et il faut ajouter là-dessus tous mes projets informatiques et "pédagogiques" (on évitera de prendre ce mot au pied de la lettre). Un site pour l'école des Mines d'Albi, des cours de latin qui se tiennent (surtout qu'il n'y a pas de manuel potable), un site pour latinistes (ça c'est du projet trèèèès lointain, mais ça reste tout de même à me trotter dans la tête), sans oublier mon propre site et mes projets d'écriture en attente depuis trop longtemps.

Conclusion: j'ai du pain sur la planche!

11 juin 2010

Summer Wars

Je suis censée réviser. Mais je suis aussi censée avoir rentré les notes des troisième avant 13h... J'ai donc déjà plusieurs heures de retard. Mes papiers s'entassent, s'emmêlent, comme les méandres de mon cerveau qui ne peut plus rien avaler. La logique modale, il refuse, tout comme il rechigne à trouver le groupe qui aura cours de latin la semaine prochaine ou à se souvenir de l'heure du partiel demain. Mes neurones étaient en surpression, j'avais besoin de me vider la tête.
C'est là que j'apprécie mon appartement parisien. Il est presque 21h, je sors. Je vais au cinéma avec Cécile. Rendez-vous aux Sept Parnassiens, nous allons voir Summer Wars. La bande-annonce m'avait beaucoup intriguée.
Deux heures plus tard, je ressors les larmes aux yeux d'avoir tant ri, la gorge un peu serrée d'avoir pleuré - mais pas trop - et le cerveau vidé par toute la bonne humeur que diffuse ce film absolument génial! Les personnages sont tous plus réussis les uns que les autres - du crack en maths super-timide à l'oncle moustachu-ventru-buveur de bière, en passant par le geek asocial et la grand-mère à l'autorité implacable, sans oublier le fan de jeux vidéos et la tante accro aux matches de baseball. Le cadre: une grande maison traditionnel au cœur du Japon. L'intrigue: une histoire de virus informatique qui n'a pas l'air bien sérieuse au début mais qui prend des allures de scénario catastrophe assez vite.
Franchement, ça fait du bien. Deux heures pour oublier ce qui m'attend demain, ce n'était pas de trop. Je recommencerai volontiers ^^

10 juin 2010

Sommeil

Je suis fatiguée, épuisée, mais je n'ai aucune envie de dormir. Entendez par là que je lutte afin de poursuivre mes lectures qui ont le seul intérêt de me vider le cerveau.

Demain, j'ai cours avec mes troisième, et j'ai mal au ventre rien qu'à cette pensée. Je ne sais pas quoi leur faire faire (de toute manière, ils ne vont rien écouter), je n'ai pas le temps de préparer quoi que ce soit. A côté de ça, je suis censée réviser le calcul des prédicats, la sémantique des mondes possibles, la logique modale, les théories axiomatiques, ainsi que les grammaires de type 3, les automates à état fini et les règles de transition. Je n'en ai pas la moindre envie. Tout courage m'a abandonnée. Ce cours au collège me hante et me donne une bonne excuse, pas si bonne en fin de compte.

J'ai des tonnes de projets en attente, aussi bien informatiques que potteriques. Je n'ai qu'une envie, les avancer tous à la fois, pourvu qu'il me fassent oublier les troisième et les révisions.

Pourtant, il va falloir que j'obtienne une moyenne honorable, si je ne veux pas que mes profs croient que ma moyenne du premier semestre n'était qu'un pur coup de chance, et si je veux obtenir ma mention très bien. Demain, il va donc falloir que je me lève, et que je plonge dans mes cours afin de les trier et de les lire. Avant d'aller affronter les fauves les plus stupides que la terre ait porté, les gnomes qui vont passer le brevet dans quelques semaines.

6 juin 2010

Révisions

Depuis hier, j'ai recopié 13 copies doubles dans un cahier, et je n'en suis qu'à la moitié de ce que je dois faire. C'est pour demain. C'est ainsi que je révise. Mon pouce et mon majeur me font souffrir: il faut dire que ça fait bien longtemps que je n'ai pas tant écrit.
Si copier les exemples en tagalog, coréen, inuktitut, nahuatl et autres langues bizarres a quelque chose d'exotique et amusant, voir que les professeurs ont passé un mois à vous parler des quatre types de langues selon Schlegel, Schleicher puis Greenberg, nous assommant avec des noms différents qui désignent fondamentalement la même chose est tout de suite moins rigolo.
Pour la peine, voici un exemple de langue polysynthétique:

Utaqqiguvinga aullaqatiginiaqpagit.
(Si tu m'attends, je partirai avec toi.)

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5 juin 2010

Certamen In Concordia Europae Regionumque Orbis

La chaleur plombait Paris et chacun de mes pas. Je n'avais pas vraiment envie de quitter les couloirs obscurs du métro, seul endroit de la capitale où la chaleur est supportable. Le RER B ne vaut guère mieux que la ligne 4, à croire qu'ils continuent à mettre le chauffage même en plein été. Lorsque j'émerge boulevard Saint-Michel, du bon côté, le soleil me tombe dessus sans crier gare. Les touristes sont partout, impossible de faire deux pas sans en bousculer.
Finalement, je trace ma route. Le Panthéon, le lycée Henri IV. Dans le cloître, ils arrosent la pelouse: ça sent bon la terre. Lorsque j'arrive dans la salle, je prends une chaise au dernier rang (l'année dernière j'étais eu premier rang, et je n'ai pas très envie de retenter l'expérience) et attends. Mado arrive avec une heure de retard, le discours est passé, ainsi que les prix de culture. On arrive aux prix des versions, enseignement supérieur. Les accessits sont distribués, je n'ai pas encore été appelée. Mon sourire s'agrandit au fur et à mesure. L'année dernière, j'étais deuxième accessit, j'ai donc fait mieux. Troisième prix. Quatre copies ex aequo. Un nom tombe, ce n'est pas le mien. Un deuxième. Un troisième. Mon cœur accélère. Et le quatrième, le mien. J'ai gagné deux places!
Après la fin de la remise des prix, je discute avec Mado. Et un type suant, étudiant dans un institut universitaire privé, qui est en quête "de bons conseils" et "de bonnes adresses". Si tu veux des pistons, coco, c'est pas moi qu'il faut venir trouver. M'enfin, après qu'il m'a expliqué que c'était dommage que j'aie abandonné toute idée de religion parce que ça éclaire nos vocations, et que je lui ai répondu en souriant que j'avais trouvé d'autres moyens de m'éclairer et que je vivais très bien sans aller à l'église, je m'en retourne chez moi, les pieds brûlants et la tête légère.
Et j'ai un bon pour aller chercher un Budé, boulevard Raspail. Respect!

4 juin 2010

Pour le plaisir des yeux

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