Défilé
Des grappes de gens un peu partout sur les trottoirs, quelques banderoles et pancartes, et des CRS à la pelle. Plus on monte vers le Luxembourg plus la foule est dense. D'abord timides, nous restons sagement sur le trottoir, à la recherche de visages connus et sorbonnards. Puis on s'enhardit: c'est un pied presque victorieux que nous posons sur le bitume conquis. Nous décidons de rester dans la périphérie, pour pouvoir nous éclipser le moment venu. Mais rapidement nous sommes embarquées dans le flot et c'est en plein milieu du Boul'Mich' que nous commençons notre avancée. Partout autour des têtes plus ou moins connus. Des cris, quelques rires, des conversations. Le joyeux désordre envahit les larges artères parisiennes.
L'avancée dans les rues au milieu d'une foule chamarrée. Tout n'est plus que vague dans mon esprit. Les lieux se mélangent. Trottoirs, traversées épiques, les centaines de princes et princesses, confettis et compagnie. Le défilé vers le grand parc où nous attend celui qui finira sur le bûcher. Promesse d'une année nouvelle et moments de fête. Changement d'identité, rêve d'une vie fictive, idéale; quitter la réalité l'espace d'une journée, sauf quand la pluie fait remonter la réalité le long de nos jambes. C'était il y a plus de dix, les défilés de Carnaval.
Mardi avait un air de fête des fous.