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Vous en parlerez à votre cheval...
24 septembre 2007

Souvenirs et galets blancs

Les habitudes semblent me coller à la peau, et s'en défaire est de l'ordre de l'impossible. Je m'asseois dans le bus, à la même place que d'habitude. Je monte dans le train deuxième wagon, deuxième porte et m'installe « à contresens ». J'observe par la fenêtre.

Un soleil blanc derrière un voile nacré. Des lambeaux de vapeur s'étirent dans un ciel qui hésite entre le bleu et le gris. De gros cumulus ouateux et rebondis circulent, anthracites en dessous, nimbés d'argent et de lumière sur le dessus. Une atmosphère indécise.

arbre_soleilEn attendant, je regarde ce grand bâtiment. Le soleil perce au travers du feuillage et me goutte sur le visage. C'est grand, et impressionnant quand on n'est pas à l'intérieur. Bientôt, les élèves sortent. J'attends. Et ils arrivent. Quelques mots échangés avec Melendili, Mimy, Marcel. Puis je suis la Marmotte dans les étages, comme si je n'avais jamais quitté le lycée. C'est amusant, j'ai l'impression d'y avoir été hier.

Au fond du couloir, une voix reconnaissable entre mille. On se plante dans l'encadrement de la porte. Mme P. s'excuse auprès de ses élèves et vient nous saluer. Nous discutons de tout, de rien, comme des amies de longues dates. C'est étrange, mais pas désagréable. Et nous repartons. Tous ces escaliers sont comme imprimés dans mes pieds. Je pourrais les descendre les yeux fermés.

Un thé chez la Marmotte. À trois autour d'une table, à raconter nos vacances, à parler prépa, fac, latin, MLD etc. Le temps passe. Et nous partons: toi pour ton cours de violoncelle, moi pour rentrer. Tu descends avant moi. Je reste dans le wagon, seule avec mes pensées.

Dans le bus, une vieille connaissance: le chauffard femelle. Peut mieux faire comme rencontre. En descendant du bus, automatiquement, mes pas prennent le chemin du retour. Il y en a plusieurs possibles, mais ils optent pour le plus court, celui que j'ai pris l'an dernier, la plupart du temps.

poucet_caillouxJe ne sais pas pourquoi, je repense à tous ces gens que j'ai connus depuis la sixième. C'est amusant comme j'ai effacé mes années collège. Je n'ai presque plus de contacts de cette période, et peu à peu, ils semblent s'effacer. Plus rien ne me rattache à ma scolarité arcysienne. Un peu comme si j'avais perdu les galets blancs que j'avais semés. Au fur et à mesure, je les ai enterrés sous mes années lycée. Mon passé semble avoir disparu physiquement: il n'en reste que quelques déchirures dans mes souvenirs. C'est peut-être mieux comme ça.

Le ciel pâlit et rosit. Le soleil se couche. Demain, je vais à l'université.

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Commentaires
I
En prépa, on observe de loin le monde (la multitude comme tu dis si bien)... Et à la fac on ne voit rien: on est embourbé jusqu'au cou dans la masse et perdu dans ces bâtiments si grands.<br /> Bientôt vous aurez le récit de ma première journée à la fac (journée réunion, la rentrée n'est pas pour tout de suite) et les mésaventures qui s'en suivent encore aujourd'hui et demain... mais pas plus tard, pitié! Sinon je vais m'enfermer dans un couvent!<br /> Les cours n'ont pas commencé que je ne veux déjà plus y aller... si je pouvais mettre le feu aux locaux de l'amdinistration, ça me ferait un bien fou!
T
Euh, si 1er degré, je me demande si on a vraiment l'impression d'exister, d'être là à la prépa et si les autres te regardent. Vraiment...Un peu too much "je lorgne les autres(la multitude, la masse) depuis ma tour".<br /> si c'est 2ème degré, c'est vraiment pas le moment. Mais là encore, j'ai peut-être laissé le sens de l'humour dans le placard. M'enfin...Je suis passée par les deux systèmes (le chemin inverse d'Inci) etj'ai bien regretté la fac...
D
Mais c'est génial l'université, c'est (un peu) comme une seconde naissance, c'est (un peu) comme une liberté. C'est (beaucoup) un climat engluant, puis c'est surtout des gens mal réveillés qui te regadent comme si tu n'étais pas là. Bref, c'est l'anonymat de la multitude. C'est les galeries lafayettes de la culture, c'est...<br /> Tu as raison de déprimmer, c'est vraiment horrible.
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