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Vous en parlerez à votre cheval...
13 août 2007

Incipit

[Puisqu'il faut bien que je le fasse, je m'y mets. Je ne garantis rien quant à la qualité de mon expression et de mon orthographe parce que je commence à sombrer dans le sommeil.]

der_traum_der_rezia          J'ai quitté mon pluvieux fief un froid matin de juillet. Le départ pour le Var avait été avancé et j'ai dû couper court à mes travaux sur les marins-pêcheurs. Je comptais bien me concentrer sur le sujet une fois au pays des criquets, cigales et autres grillons, mais malheureusement, la réalité fut tout autre.

Je commençai mon séjour par une journée diminuée de moitié puisque l'on me laissa dans les bras de Morphée jusqu'à ce que Phébus fut à mi-parcours. Ma foi, j'ai bien tenté de travailler un peu sur les salariés de Neptune, mais la Distraction emporta une victoire facile et je me laissai entraîner dans les méandres d'une fiction en anglais, que je tenais à terminer avant de lire le fameux tome Sept.

Les jours suivants furent marqués par ma trop faible résistance: je m'inclinai devant le comte de la Paresse et passait une grande partie de l'après-midi au royaume du Sommeil, parmi les songes colorés. La chaleur extérieure m'était insupportable, c'est pourquoi Somnus aux lourdes paupières me donnait rendez-vous dans la fraîcheur des murs. Je m'éveillais rarement avant l'heure de la collation, que j'évitais allègrement pour aller rafraîchir mon corps engourdi dans l'eau limpide de la piscine.

medium_pottercover3 Au bout de quelques jours, j'eus enfin achevé la lecture de cette fameuse fiction. J'étais fin prête pour LA lecture du mois. Religieusement, j'ouvris la première page du livre, non sans avoir lu la quatrième de couverture et scruté l'illustration pendant de longues minutes. J'eus une pensée pour Marcel, sans qui cette lecture m'eût été impossible. Et j'entamai ma lecture. Oh rassurez-vous, je n'en soufflerai mot! Tout d'abord, j'eus du mal à entrer dans l'histoire, ma compréhension buttant sur de nombreux mots dont le sens m'était obscur. Puis peu à peu, j'avançai de plus en plus vite. Un soir, je m'étais exilée pour ne point déranger ma soeur: lorsque je vis le jour poindre au travers des volets, j'ai abandonné ma lecture. Si l'on voulait me réveiller, mieux valait que je sois dans mon lit!

Pourquoi vous raconter tous ces insignes détails? Parce que ce soir, j'écris sans difficulté: les mots coulent dans mes doigts. De plus, ce récit vous montre à quel point la première partie de mes vacances fut longue, à quel point nous étions inoccupées. Dans cette région, il n'y a personne. Pourtant, il y a de plus en plus de monde. C'est paradoxal. Dans le quartier, les maisons se multiplient, mais on n'a de relations qu'avec deux ou trois voisins. Le village est à un quart d'heure en voiture et il faut y être dès que l'Aurore montre ses doigts de rose si l'on veut s'y garer. Oh certes, l'oisiveté me sied tout à fait, mais j'en profiterais davantage s'il n'y avait sans arrêt cette crainte sous-jacente, cette tension irrépressible qui règne chez ma grand-mère...

laurier La seule activité qui éveilla mon intérêt fut la soirée au restaurant. Soirée qui me rappela toutes celles où mon grand-père était encore là. Après le dîner, nous allâmes sur la place de l'église où se tenait le bal musette... quand je pense que j'y ai dansé! Je n'étais pas plus haute que trois pommes, mais déjà le paternel ne venait plus en vacances dans le sud. Nous emmenions la voisine. C'est dans ce genre d'endroit que l'on se rend compte que le temps passe. La voisine a drôlement vieilli: physiquement elle ne change pas, mais on se rend compte qu'elle a plus de quatre-vingts ans quand elle nous raconte ses histoires! Et il en va de même pour les rares connaissances que nous avons là-bas. La petite fille avec laquelle nous pataugions dans la piscine est maintenant une parisienne pure et dure qui rentre en seconde dans un lycée privé... m'enfin!

Je vais cesser mes élucubrations ici parce que je sens que vous vous endormez chers amis! Je m'excuse pour l'emphase ridicule de mon ton dans cet article, mais de même que les petits chefs ont de grands ego et une ambition sans égal, de même les faits sans importance revêtent l'habit de l'éloquence cicéronienne. Quant aux figures mythologiques, elles sont ici parce que je les aime, non pour le style.

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