Mickey & Co.
Ce matin, réveil difficile. Le soleil se levait à peine qu'il a fallu quitter la chaleur bienfaisante de mon lit. J'étais en retard et n'ai même pas eu le temps de prendre de petit-déjeuner avant de partir! Cela ne m'arrive jamais, c'est dire si je tenais à aller voir cette exposition, et surtout à revoir (enfin) my dear Cécile. Mon écharpe, mon manteau, mon chapeau, et je suis partie. Le bus est vide; pas un chat à la gare; deux pelés trois tondus attendent le train. Le mien, heureusement m'attends déjà à quai: je n'ai plus qu'à me rendormir confortablement blottie dans le rayon de soleil qui perce à travers les lourds nuages de plomb.
Pourvu qu'elle n'ait pas oublié de se lever... Pourvu qu'elle n'ait pas oublié de se lever...
Ouf! la voilà qui arrive tout sourire. Un jour elle saura où
se mettre sur le quai pour se trouver en face de la porte... Je suis
tellement absorbée dans la discussion que j'en ai oublié
les gnomes qui piaillent derrière moi. Au fait, où
sommes-nous? Est-ce qu'on a passé Invalides? Non.
Heureusement, nous nous sommes préoccupé de ce détail
subsidiaire à temps: les carreaux oranges approchent.
Dehors, le temps est humide. Il est neuf heures, le musée
ouvre ses portes à dix heures. Nous avons le temps d'aller
acheter un petit-déjeuner. Et nous partons à l'assaut
des Champs Elysées, déserts à cette heure-ci de
la journée. Trouver une banque pour Cécile, une
boulangerie pour moi-même... Ce n'est pas une mince affaire
dans cette avenue qui n'aligne que bureaux de changes et
restaurants! Finalement, après trois quarts d'heure de
recherche assidue, nous retournons à notre point de départ,
plus ou moins satisfaites. Il n'y a presque personne... Étrange:
Klimt aurait amené au moins trois heures d'attente!
Deux heures d'exclamations comme « Oh regarde! Alice au Pays des Merveilles: ça fait une éternité que je ne l'ai pas regardé. Il faudra qu'on se le regarde un de ces jours. » ou encore « Fantasia, je ne l'ai vu qu'une fois il y a quinze ans. Mais j'aimerais bien le revoir... ». Nous accompagnons les chansons des extraits diffusés de nos voix: « Mon amour, je t'ai vu au beau milieu d'un rêve! » ou « Un joyeux non-anniversaire! ». Nous observons les éléphants roses de Dumbo: « C'est quand même traumatisant comme scène! ». Les arbres aux yeux jaunes dans Blanche-Neige sont rétablis dans leur fonction originelle: « Ils font peur quand même ». Mais nos esprits plus aiguisés qu'alors parviennent à qualifier l'accoutrement de Blanche-Neige d'affreux, et nous élisons la robe de Belle (dans La Belle et la Bête) quand elle découvre la bibliothèque de ''Plus belle robes des Princesses des Dessins Animés de Walt Disney'' (bien que Belle ne soit pas à proprement parler une princesse). Bref, deux heures d'émerveillement. Deux heures d'une baignade des plus agréables dans la fontaine de Jouvence...
Le retour fut bien plus chaotique: RER pour Versailles Rive Gauche, pas de bus avant deux bonnes heures, donc obligée de remonter jusqu'à Chantiers, puis attendre le train, puis attendre le bus. Le dimanche, mieux vaut prendre la voiture! (Je vais chercher un recommandé mardi: j'espère que c'est mon permis...)