Automne
L'air frais, le brouillard, la pluie. Le matin, il fait nuit quand je pars, il fait déjà sombre quand je rentre le soir. Je m'en vais à l'aveuglette dans mon jardin, dans l'espoir de ne pas rater la marche. Il fait plus froid maintenant. La maison se glace peu à peu. Bientôt, nous allumerons le feu dans la cheminée.
Dans le bus
j'observais, maussade, les gouttes de pluie s'écraser
paresseusement sur les vitres. En cours, les averses se fracassant
sur les toits détournent mon attention; alors le flot de mots
incompréhensibles du professeur de philosophie s'estompe et
laisse place à ce tapage trempé, à ce clapotis
informe de l'eau de pluie sur les vitres du lycée.
Cependant, dans un
dernier rayon de soleil, je profite des couleurs de l'été
qui s'attardent dans le massif de fleurs: rouges les capucines et les
impatiences, blanches les anémones japonaises. Les tout sur un
vert mûr, un vert sur le déclin. Déclin annoncé
par les quelques feuilles brunes parsemées sur la pelouse.
Cependant, l'automne qui paraît arriver insidieusement,
s'annonce avec fracas: les arbres commencent à se teinter de
vermeil et d'ocre. Quand ses couleurs luisent doucement dans
l'humidité matinale, on se rend compte que l'automne, c'est
beau.