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Vous en parlerez à votre cheval...
23 juillet 2006

Boulot – Dodo (le 18 juillet)

L'esprit tranquille, libre de toute pensée enquiquinante, je vais innocemment voir mon père, pour lui demander s'il aurait, par hasard, l'amabilité d'aller chercher Lu qui attend un bus qui n'est pas passé. Alors le paternel en profite pour me déclarer sournoisement qu'il m'a trouvé un travail. J'annonce la couleur: de 9h à 17h30, j'enlève des étiquettes de moules à tartelette rouillés. À force, mes ongles s'usent. Le soir, j'ai les doigts noirs. Désormais, je connais par cœur l'inscription qu'il y a sur les étiquettes:

Distribué par M6 interaction
Neuilly sur Seine
Ne convient pas à un enfant de moins de 36 mois.
À utiliser sous la surveillance d'un adulte.
À conserver.
Made in China

Je crois que le cours de philosophie sur l'aliénation du travail a fait son bonhomme de chemin dans les méandres de mon cerveau atrophié, et qu'il commence à prendre tout son sens. Et j'ai aussi compris pourquoi je tenais tant à faire des études! La première heure, on regarde ce que l'on fait, on se concentre sur les stickers. Les quatre heures suivantes, on pense à tout et à rien en même temps. On fait des projets, on se raconte des histoires. Les derniers moments sont les plus durs: on a pensé à tout; on ne sait plus sur quoi fixer nos idées. Le temps passe alors beaucoup plus lentement, et on attend avec impatience la fin.

Une fois chez moi, je peux vous dire que mes nerfs sont à fleur de peau, ma patience est à bout et mon humeur est massacrante. Mais comme dirait mon p'tit Lu, je vais me faire "d'la maille" (j'entends d'ici mon père: "Il n'y a que la maille qui m'aille"...).

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